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Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een
L'historien Mujir al-Din vit dans la Ville Sainte presque toute sa vie. Il fait une description de Jérusalem au 15e siècle: La Madraseh Salâhiyeh, à la Porte des Tribus, waqf d'El Malek Salâh-ed-dyn. Il en a déjà été fait mention dans la biographie de ce prince. C'était, du temps des Roûm (Grecs Byzantins), une église connue sous le nom de Sainte-Anne; car elle renferme, dit-on, le tombeau d'Anne, mère de Marie (sur qui soit le salut !). L'acte de waqf est en date du 13 radjab de l'année 588 (25 juillet 1192). La Supériorité de cette Madraseh est une des hautes charges dans le royaume de l'islam.
Le Sultan, après avoir consulté les ‘Eulamâ de sa maison sur l’établissement d’une Madraseh (collège) pour les jurisconsultes Châfé’îtes et d’un hospice pour les vertueux personnages de l’ordre des Soufis, désigna pour la Madraseh l’église connue sous le nom de Sand Hanneh (Sainte-Anne). On dit, en effet, qu’elle renferme le tombeau d’Anne, mère de Marie. Elle est située auprès de la Porte des Tribus.
La Madrasa al-Salâhiyya avait été fondée par Saladin en 1187. Elle se situait à l’intérieur de la muraille de la ville de Jérusalem, tout près de Bâb al-Asbât. Elle avait été construite sur les vestiges de l’église Sainte-Anne, elle même édifiée, pense-t-on, à l’emplacement de la maison de Joachim et Anne, les parents de la Vierge Marie. En 1008, le calife fatimide al-Hâkim avait détruit plusieurs bâtiments appartenant aux fondations chrétiennes, et transformé l’église en une « maison du savoir » (dâr ‘ilm). À l’arrivée des Croisés en 1099, elle était redevenue église jusqu’à l’arrivée des musulmans. Ce lieu était une église quand Saladin s’empara de Jérusalem et il en fit un collège. Les sources arabes indiquent que Saladin avait acheté l’église Sainte-Anne et les biens immobiliers destinés à son financement par l’intermédiaire du procureur du Trésor Public (wakîl bayt al-mâl) qui avait le pouvoir de gérer et de vendre les propriétés d’État . Cette vente a été inscrite par Saladin dans un document daté du 13 Rajab 583/1187. Sous la domination de Saladin, les religieux latins allaient dans le sanctuaire une fois l’année, le jour de la Nativité de la Sainte Vierge. Ils y célébraient la messe et y chantaient les litanies, et personne n’empêchait les pèlerins, tant Européens que religieux, d’aller visiter les lieux saints quand ils le voulaient. Plus d’une fois, les musulmans du pays empêchèrent les religieux d’entrer dans le lieu saint, en fermant la porte et refusant de l’ouvrir sans qu’on leur donnât de l’argent. Ennuyés de cet abus, les religieux francs se sont adressés au juge de Jérusalem pour lui demander de faire cesser cet état de choses ; le Juge a fait venir le surintendant (mutawallî al-Salâhiyya, NDLR) ; il y avait des biens affectés aux dépenses de l’école, des boutiques louées par le surintendant, quand l’école a été supprimée le surintendant a mis l’argent dans sa poche, il a prélevé seulement sur le revenu des loyers des boutiques, les sommes nécessaires à l’entretien des bâtiments et dépendances de la Salâhiyya. Il s’est chargé de maintenir en bon état les bâtiments de la Salâhiyya, il avait les clefs des portes et il devait aussi entretenir une lampe destinée à éclairer l’intérieur de l’école. * À l’époque de Ṭâhir Pacha (gouverneur de Jérusalem), al-Salâhiyya a été abandonnée (elle n’était plus utilisée comme école) et dans un grand état de délabrement. Il a alors appris que les Grecs catholiques voulaient obtenir ce lieu pour en faire une église ou un petit couvent. Ils avaient obtenu des principaux édiles de la ville, une attestation écrite certifiant que dans la Salâhiyya se trouvait le sanctuaire où était née la Sainte Vierge et que selon les croyances chrétiennes ce lieu n’était pas une mosquée initialement, et que donc le Grand Seigneur pouvait en faire ce qu’il voulait. En effet le Grand Seigneur pouvait céder, conformément à sa loi, un lieu qui avait été anciennement un sanctuaire de la foi des chrétiens pour en faire une église, mais si ce lieu avait été une mosquée, le Grand Seigneur ne pouvait pas le céder selon la loi turque. Les Grecs ont fait maintes fois appel à la Sublime Porte pour obtenir un Firmande cession du sanctuaire afin de le convertir en église ou couvent. Sachant cela, Ṭâhir Pacha a visité tant le Haram al-Sharîf que la Salâhiyya. Et Ṭâhir Pacha a tout fait pour empêcher les grecs catholiques de rentrer en possession de la Salâhiyya. Il a fait comprendre à la Sublime Porte que la Salâhiyya avait des revenus, des loyers de boutiques et de maisons, et que le mutawallî prenait tout l’argent sans aucun avantage pour la Salâhiyya. Ṭâhir Pacha a obtenu que son propre drogman soit nommé mutawallî de la Salâhiyya et qu’il soit salarié par la Porte, et que l’excédent de trésorerie revienne au Trésor Public donc au Gouvernement, et que la clef reste entre les mains du Gouvernement et non plus dans celles du mutawallî, et que soient prélevées seulement sur la trésorerie les sommes nécessaires à l’entretien du bâtiment de la Salâhiyya. Tâhir Pacha a donné l’ordre aux surveillants des ouvriers de laisser les religieux faire dans le sanctuaire leurs prières habituelles et elles ont été faites. Pendant que les religieux faisaient leurs prières, étaient présents, le surveillant des ouvriers, quatre soldats, deux maîtres serruriers turcs, et un serrurier de la nation latine qui travaillait en même temps que ces ouvriers turcs, accompagnaient les religieux chrétiens et latins ». Cette situation a incité le gouvernement français à demander au sultan Abdul-Majîd, en témoignage de reconnaissance pour l’aide qu’ils avaient accordée aux Ottomans pendant la guerre de Crimée (1853-1856), que leur soit rendue la Madrasa al-Salâhiyya, pour qu’elle soit de nouveau transformée en église telle qu’elle l’était en 1008. Le sultan a finalement autorisé la transmission de cette madrasa aux Français de Napoléon III qui, après avoir réinvesti les lieux, ont fondé une école baptisée école Sainte-Anne et dirigée par des Catholiques. Pour mieux illustrer cette situation, nous citerons le procès-verbal de la prise de possession par la France de la Madrasa al-Salâhiyya, aux fins de la restituer au culte chrétien, selon le vœu de Napoléon III, et de la transformer en église du rite latin, en vertu de la donation sur acte du sultan, à la demande de l’ambassadeur de France, M. Thouvenel. Cette transaction a eu lieu à la Madrasa al-Salâhiyya le 1er novembre 1856 en présence du gouverneur de la province de Jérusalem Kâmil Bâshâ, du Consul de France, Edmond de Barrère et du juge de Jérusalem, Muhammad Thâbit.
Période: AYYOUBIDES
Date: 588 / 1207
Emplacement geographique: Rue Tariq Bab Sitti Mariam
(Quartier Musulman)
Al Quds - L'Eglise st Anne
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