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 At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam)

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hanafita
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hanafita


Féminin Nombre de messages : 211
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At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam) Empty
MessageSujet: At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam)   At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam) Empty2007-12-13, 14:23

TASAWWUF


Aujourd’hui, l’Islam est enseigné par des gens qui ne prennent pas soin de le pratiquer dans sa pureté ou de se purifier eux-mêmes dans leur pratique. Ceci, a été décrit dans plusieurs hadiths qui disent: «Ils ordonneront aux autres et ne feront pas attention à leur propre avertissement, et ils sont les pires.» [1]

Telle ne fut pas la voie des Compagnons ni de Ahl al-Souffa au sujet desquels le verset suivant fut révélé:


"Résigne-toi à la compagnie de ceux qui évoquent leur Seigneur au début du jour et à sa fin dans l’espoir de voir un jour Son visage. Et, ne laisse pas tes yeux se détourner d’eux, désirant le luxe de ce bas-monde; et n’obéis pas à celui dont nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier." (18:28)

Ceci ne fut pas non plus la voie d’Abou Bakr al-Siddiq(Qu'Allah l'agréait), au sujet duquel Bakr ibn `Abd Allah dit: «Abou Bakr a la préséance sur vous non pas parce qu’il prie et jeûne beaucoup, mais à cause d’un secret qui a pris racine dans son cœur.» [
2] Ceci ne fut non plus la voie des Tabi`in dont Hassan al-Basri, Soufyan al-Thawri, et autres de la génération de soufis qui vinrent plus tard, les prirent pour modèles. Al Qoushayri rapporte que al-Jounayd dit: « Le tassawwouf n’est pas l’abondance de prières et de jeûnes, mais le vide de la poitrine et ne pas être sous l’emprise de son ego.» [3] Ceci ne fut pas non plus la voie des Quatre Imams qui placèrent la renonciation (zouhd) et l’acquisition de la vraie peur d’Allah (wara) au-dessus de la simple pratique des obligations, tel l’Imam Ahmad qui composa deux livres avec ces deux qualités comme titres respectifs. Celui-ci plaça la connaissance des saints au-dessus de celle des savants, comme cela est montré par le rapport suivant de son élève Abou Bakr al-Marwazi:

J’entendis Fath ibn Abi al-Fath dire à Abou `Abd Allah (l’Imam Ahmad) durant sa dernière maladie: « invoque Allah pour nous afin qu’Il nous donne un bon khalifa (successeur) pour te succéder.» Il continua: « Qui devrons-nous consulter en matière de connaissance après toi ?» Ahmad répondit: « Consultez `Abd al-Wahhab.» Quelqu’un qui était présent me relata qu’il dit: «Mais, il n’a pas assez de connaissance» -- Abou `Abd Allah répliqua: « C’est un saint (innahou rajouloun salih ), et ainsi il lui est accordé du succès en exprimant la vérité.» [
4]

Dans une célèbre fatwa citée dans les lignes qui vont suivre, le savant Chafi`i al-`Izz ibn `Abd al-Salam donne la même priorité au mystique ou connaisseur d’Allah (arifin) au-dessus des juristes. Le même accent est placé sur la perfection interne par l’Imam Malik dans son dire: «La Religion ne consiste pas en la connaissance de plusieurs narrations, mais en la lumière qu’Allah place dans la poitrine.» Et Ibn `ata' Allah cita Ibn `Arabi disant: «La Certitude (al-yaqin) ne dérive pas des évidences de la raison mais sort des profondeurs du cœur.»


Ceci est la raison pour laquelle plusieurs Imans mettèrent en garde contre la pure et simple soif du savoir aux dépends de l’éducation du «moi». L’Imam Ghazali abandonna les arènes du savoir au milieu d’une prestigieuse carrière, en vue de se consacrer à la purification du moi. C’est à l’issue de cette période qu’il rédigea son chef d’œuvre Ihya' `Ouloum al-din dans lequel il lance un avertissement à tous ceux qui réduisent la religion en l’étude pure et simple du fiqh ou jurisprudence.

Le même avertissement fut lancé par les plus grands des houffaz ou maîtres de hadiths de son temps et par l’un des premiers soufis, Soufyan al-Thawri (d. 161), à tous ceux qui prennent la narration de hadiths pour la religion, lorsqu’il dit: «Si le hadith était un bien il aurait disparu de même que toutes les bonnes choses ont disparu… Poursuivre l’étude du hadith ne fait pas partie de la préparation à la mort, mais c’est une maladie qui préoccupe les gens.»

Dhahabi cite cette parole et commente:

Par Allah, il a dit la vérité…Aujourd’hui, la recherche du savoir et du hadith ne signifie plus pour les savants l’obligation de s’y conformer, ce qui est le but du hadith. Il a raison lorsqu’il dit que poursuivre l’étude du hadith est autre que le hadith lui-même. [
5]

Ce n’est pas pour le «hadith en soi», mais dans le but de vivre en conformité avec la Sunna du Prophète
At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam) Sawjoliqui est synonyme de vivre en conformité avec le saint Coran – selon le hadith bien connu de `Aïcha concernant le caractère du Prophète At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam) Sawjoli– que les grands maîtres de la purification du moi renoncèrent à la simple poursuite de la science en tant que séduction mondaine, et préférèrent l’acquisition de l’ishan ou le caractère parfait. Un exemple est Abou Nasr Bishr al-Hafi (d.227), qui considéra l’étude du hadith comme une science conjecturelle en comparaison à la certitude qu’il acquit par la fréquentation de Foudayl ibn `Iyad (d.187). [6] Ainsi, les deux, l’ihsan et le processus qui y conduit sont connus sous le nom de tassawwouf, comme les pages suivantes le démontrent.


[1] Transmit sur l’autorité de ‘Oumar, ‘Ali, Ibn ‘Abbas, et autres. Récits rassemblés par Abou Talib al-Makki dans le chapître intitulé “La différence entre les savants du monde et ceux de l’au-delà” dans son Qout al-qouloub fi mou’amalat al-mahboub (Le Caire: Matba’at al maymouniyya, 1310/1893) 1:140-141.

[2] Transmit par Ahmad avec une chaîne valable dans Kitab fada’il al-Sahaba, ed. Wasi Allah ibn Mouhammad ‘Abbas (Mecca: Mou’assasat al-risala, 1983) 1:141 (#118).

[3] Al-Qoushayri, Risalat kitab al-sama’ dans al-Rasa’il al-qoushayriyya (Sidon et Béirut: al-maktaba al-‘asriyya, 1970) p. 60.

[4] Ahmad, Kitab al-wara’ ( Béirut: Dar al-kitab al-‘arabi, 1409/1988 ) p10.

[5] Ddhhabi ainsi cité dans Sakhawi, al-jaahir wa al-dourar fi tarjamat cheick al-islam (al-‘asqali), ed. Hamid ‘Abd al-Majid et Taha al-zayni (Le Caire: wizarat al-awqaf, al-majlis al-a’la li al-shou’oun al-islamiyya, lajnah ihya’al-tourath al-islmi, 1986) p.21-22.

[6] Voir Ibn Sa’d, Tabaqat (ed. Sachau) 7(2):83; al-‘Arousi, Nata’ij al-afkar al-qoudsiyya (Boulaq, 1920/1873; et ‘Abd al-Wahhab al-Sha’rawi, al-Tabaqat al-koubra 1:57.

Hanafita
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mohebin
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MessageSujet: Définition du Tasawwuf   At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam) Empty2010-12-12, 23:34

[/center]Définition du Tasawwuf[1]

bi ’s-mi ’Allāhi ’r-Rah-māni ’r-Rahīm

Gloire à Allāh en dehors de Qui il n’y a pas d'autre Dieu. Louange à Celui Qui apparaît à Ses adorateurs dans Sa parole revêtu des voiles de Ses attributs de majesté et de beauté, sous la forme de la magnificence de Son Essence et de Sa perfection. Que les prières soient sur l’arbre béni, à qui Il fait proférer cette parole (le Noble Coran) et en qui Il a mis la fin et le commencement du chemin qui mène à lui.

Que le salut émanant de Lui, pour Lui et vers Lui soit sur le Prophète Muhammad et sur sa famille qui est le dépôt de sa science et son livre précis et sur ses Compagnons grâce auxquels la religion se trouve dans une imprenable citadelle.

En effet, comme l’affirment les anciens historiens à ce sujet, on dénombre plus de mille définitions du Tasawwuf, chacune d’elles ayant son importance car elles sont toutes écrites par les plumes des Sufi eux-mêmes. Lorsque les définitions sont l’œuvre des maîtres, il est très difficile de se dresser en arbitre pour en préférer certaines aux autres ou pour les hiérarchiser, pour aboutir enfin à une définition synthétique et suffisante. Quel est l’instrument de mesure, et comment trancher ? De quel droit l’homme interviendrait-il entre ces gens sensibles au goût très raffiné et au sentiment spirituel très subtil ?

Le Tasawwuf n’est apparu qu’après les générations des Compagnons et des successeurs, pour la bonne et simple raison que la spécificité des premières générations fait qu’ils n’avaient aucun besoin d’appeler au Tasawwuf.

En effet, grâce à leur lien direct ou intermédiaire avec le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama , les fidèles de ces générations ont vécu dans la piété et la dévotion, ils multipliaient leurs efforts dans l’obéissance à Allāhexalté soit-il et chacun espérait être celui qui suivrait le mieux la guidée du Noble Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama.

Par conséquent, il n’y avait nullement besoin de leur enseigner une discipline qu’ils appliquaient naturellement. Leur exemple est celui de l’Arabe qui a hérité de l’éloquence génération après génération au point de faire de la poésie sans jamais avoir appris les règles de grammaire ou la métrique. Une telle personne se passe très bien de l’enseignement de l’éloquence ou de la grammaire, alors que ces mêmes disciplines semblent indispensables lorsque la maîtrise de la langue diminue et que la qualité de l’expression devient médiocre.

Aussi, l’enseignement de telles disciplines littéraires prend-il tout son sens pour des personnes étrangères désireuses de découvrir et d’apprendre la langue, ou lorsque ces disciplines deviennent vitales pour la société, comme d’autres sciences nées et développées au fil du temps, à un moment opportun à leur formalisation.

Bien-que les Compagnons et les successeurs n’étaient pas appelés Sufiyya , il n’en est pas moins vrai qu’ils mettaient en pratique le Tasawwuf, sinon le fait de vivre pour Allāhexalté soit-il et non pour soi, de faire preuve d’ascétisme et de constance dans l’adoration d’Allāhexalté soit-il, de diriger en permanence son âme et son cœur vers Allāhexalté soit-il , ainsi que toutes les qualités des Compagnons et des successeurs en matière d’élévation au plus haut degré de la spiritualité.

Ces fidèles ne se sont pas contentés de respecter les fondements de la foi ou d’appliquer les piliers de l’Islam, mais ils y ont rajouté un rattachement à la spiritualité et au raffinement du goût, outre que les actes obligatoires, ils ont repris les œuvres surérogatoires que le Prophète aimait accomplir et ils se sont écartés non seulement de l’illicite mais de tout ce qui est déconseillé (Makrūh).

C’est pour cela qu’Allāhexalté soit-il les illumina, la sagesse jaillit de leurs cœurs et les secrets divins se sont généreusement manifestés pour eux.
Tel était l’état spirituel des Compagnons, des successeurs et des successeurs des successeurs.
Ces trois premières générations de l’Islam furent incontestablement les plus lumineuses et absolument les meilleures.

Il a été rapporté que le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama a dit :

« La meilleure génération est la mienne, puis celle qui la suit, puis celle qui la suit. »

Au fil du temps, de nombreux peuples ont embrassé l’Islam et les sciences islamiques se sont enrichies et diversifiées, si bien que les savants se spécialisaient dans certaines disciplines, les gens de sciences ont alors compilé leur savoir, chacun dans le domaine de son expertise. Ainsi, après la formalisation de la grammaire pour toute première génération, d’autres disciplines se sont développées, comme la jurisprudence, la science de l’unicité (monothéisme ), les sciences du hadīth, les fondements, l’héritage etc.…

Après cette période, la spiritualité a connu un déclin progressif. Les gens commençaient à oublier l’importance capitale de se diriger vers Allāhexalté soit-il en humble serviteur, avec des cœurs éveillés et pleins d’ardeur.

C’est pourquoi de leur côté les ascètes ont veillé à enregistrer la discipline du Tasawwuf et à montrer sa noblesse et son importance pour toutes les autres disciplines et les sciences contrairement à ce que pensent certains orientalistes.

Les premiers Imams du Tasawwuf ont bâti les fondements de leur voie (tarīqa) en puisant dans les valeurs authentiques dont témoigne l’histoire islamique, transmise par les savants érudits dignes de confiance.

Quant aux premiers fondateurs de la voie (tarīqa), il faut savoir qu’elle a été fondée par révélation divine en établissant l’ensemble du message du Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama .
Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’elle constitue le rang de l’excellence qui est l’« Ih-sān » la troisième phase dans le processus des piliers originels de l’Islam comme le précise le hadīth : « Adore Allāh comme si tu Le voyais, et si tu ne Le vois pas, Lui sûrement te voit. » - hadīth dit « de Djibrīl » : à la fin duquel le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama dit : « C’est Djibrīl qui est venu enseigner aux hommes leur religion. » - L’Islam est fait d’obéissance et d’adoration à Allāh exalté soit-il, la foi est une lumière et l’excellence est un rang basé sur l’observance et la contemplation [1].

OPINIONS DES SAVANTS SUR LE TASAWWUF

Il a été rapporté par Ibn Khaldūn dans sa Muqaddima : « Cette discipline [le Tasawwuf] est du nombre de celles formalisées récemment (hadīth) dans la religion et remonte en fait aux pieux prédécesseurs de la Communauté (salaf al-Ummah) et de ses maîtres parmi les Compagnons et ceux qui les ont suivis sur la voie de la vérité et de la guidée. Sa nature est de se consacrer à l’adoration d’Allāh exalté soit-il, se diriger vers Allāh exalté soit-il en s’écartant du reste, et notamment de la vie d’ici-bas, l’ascétisme et le désintéressement vis-à-vis des biens qui attirent les humains comme l’argent et l’honneur parmi les gens, cheminer vers le Créateur en se désintéressant de ce qu’ont les créatures (al-infirad ‘ani ’l-khalq), la retraite solitaire pour l’adoration, ce qui était commun à l’époque des Compagnons et des prédécesseurs [de la Communauté] . »

Mais lorsque l’attachement à la vie terrestre devint monnaie courante à partir du 2ème siècle (après le Prophète Muhammad Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama) et que les gens prirent goût à ces ornements, le Titre Sufi fut attribué à ceux qui, au contraire, se dépensaient dans l’adoration de Allāh exalté soit-il.»

L’auteur de Kashf ’adh-dhun a rapporté au sujet de la discipline du Tasawwuf certains propos de l’Imam Al-Qušayrī : « Sachez que parmi les Musulmans après le Messager d’Allāh les meilleurs d’entre eux n’ont pas reçu de noms se référant à une discipline donnée, mais uniquement à la « Compagnie du Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama », car c’est le rang le plus haut. On les appela « Les Compagnons », puis les gens ont divergés et les mérites ont variés. On appela alors « L’Elite » ceux qui ont un profond attachement à leur religion, ascète (zuhhād) et dévot (‘ubbād), puis les innovations apparurent et les groupes s’opposèrent, chaque groupe prétendant compter des ascètes. L’élite des gens de la Sunna, observant Allāh exalté soit-il, préservant leurs cœurs des signes de la négligence, se sont distingués par le mot «tasawwuf» (soufisme ou sufism). Ce titre devint célèbre pour ses maîtres avant l’an 200 de l’Hégire. »

Il a été rapporté par l’auteur du livre Kashf ’adh-dhunūn que le premier qui fut appelé « Sufi » est Abu Hašim As-Sufi.

A partir des récits précités, il semble clair que le Tasawwuf n’est pas une approche récente et innovée, mais au contraire, il est tiré de la Sīrah (la vie) du Messager d’Allāh Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama, et de la vie de ses nobles Compagnons.

De plus, il n’y a aucune source hors de l’Islam, contrairement à ceux que prétendent des gens hostiles à l’Islam parmi les orientalistes et leur discipline, qui ont innové des appellations, ayant appelé Tasawwuf le monachisme (ruh-baniya), le bouddhisme (budhiya), le sacerdoce chrétien et le charlatanisme indien en parlant de Tasawwuf bouddhiste, indien et perse.

Ils veulent tout simplement défigurer le mot Tasawwuf et d’autre part, accuser le Tasawwuf de remonter à des anciennes religions et autres philosophies déviantes, mais la croyance ne se laisse pas emportée par leur courant de pensée et ne tombe pas dans leurs ruses vicieuses. Au contraire, il fait preuve de discernement, recherche la vérité, et fini par voir que le Tasawwuf est la mise en pratique de l’Islam, et qu’il est exclusivement islamique.

LA RACINE DU MOT TASAWWUF

Quant à la racine du mot Tasawwuf, les opinions se sont multipliées à son sujet.

Certains ont dit : « Il provient du mot laine (Sūf) faisant référence au port de la laine épaisse, car les Sufis choisissaient d’en faire leurs habits en signe d’austérité et d’ascétisme.»

Sachant que les Sufis n’ont pas été les seuls à porter des habits en laine.

Certains ont dit:
« Il provient du mot Sūfah (laine) considérant l’état de soumission totale du Sufi envers Allāh. »

D’autres ont dit :

« Il fait référence au mot Sifa (attribut, qualité), car l’essence du Tasawwuf est de faire sien les caractères louables et de s’écarter des caractères vils. »

(As-Suffa) désigne les premières générations d’hommes du Tasawwuf dont l’adoration sincère d’Allāh exalté soit-il donna un exemple lumineux pour les Sufis qui l’ont ensuite suivi.

L’Imām Al-Qušayri soutien quant à lui que le terme (Tasawwuf) renvoie au mot Safwah, c’est à dire l’élite élue.

D’autres ont dit que le mot Tasawwuf vient du mot Saff (rang), comme si les hommes du Tasawwuf formaient, grâce à leurs cœurs, le premier rang parmi les attachés à Allāh exalté soit-il en permanence et ceux qui se devancent énergiquement dans les actes d’obéissance à Allāh exalté soit-il .

D’autres encore ont affirmé qu’il dérive de la pureté, c’est pourquoi Abu Al-Fath-Al-Basti a dit : « Les gens ont divergé au sujet du Tasawwuf. Certains ont pris la laine comme origine de son nom et je n’attribue ce nom qu’à celui qui s’est purifié, si bien qu’il gagne une sincère affection et est appelé Sufi. »

D’autres disent que son origine est « as-hāb as-Suffa » certains des Compagnons les plus pauvres du Prophète Muhammad Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama qui s’étaient réfugiés dans la mosquée de la Médine (par manque de travail et de moyens matériels) dans un endroit appelé « Suffa » (arrière de la mosquée) et que rien ne pouvait détourner de l’adoration profonde.

A leur sujet, Allāh exalté soit-il révéla à Son Prophète Muhammad Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama : « Et ne repousse pas ceux qui matin et soir implorent leur Seigneur, cherchent Sa face (wajh)[1]. »

Ce qui nous importe le plus ne sont, ni les expressions, ni la forme des mots mais plutôt les vérités et les principes qu’ils véhiculent.

Lorsque nous appelons au Tasawwuf, nous appelons à l’anoblissement des âmes, la purification des cœurs, le raffinement des caractères et l’aspiration au rang de l’excellence[2]. Nous donnons à ces nobles desseins le nom Tasawwuf.

Ceux qui le souhaitent peuvent l’appeler aspect spirituel de l’Islam, aspiration à l’excellence, développement des nobles caractères, ou encore quelque nom pouvant refléter l’essence du Tasawwuf.

Les savants ont appelé Tasawwuf, les vérités qu’ils ont apprises grâce à nos nobles prédécesseurs (As-Salaf As-Sālih).

Ils ont transmis, générations après générations, les vérités du Tasawwuf si bien qu’aujourd’hui le mot Tasawwuf est devenu une expression désignant le cœur spirituel de l’Islam.

On peut dire que le Tasawwuf correspond à l’éthique, aux nobles convenances (At-Tasawwuf Ikhlās) ce que notre Maître le Prophète Muhammad Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama nous a transmis. De nombreux auteurs contemporains, en suivant différents Sufis, ont défini le Tasawwuf comme étant seulement la purification de l’âme.

Abu Bakr Al-Kittan disait : « Le Tasawwuf est fait d’éthique. Quiconque te surpasse en éthique, te surpasse en pureté. »

Lorsque Abu Muhammad Al-jarīn fut interrogé au sujet du Tasawwuf, il dit : « C’est le fait d’adhérer à toute noble manière et de se défaire de toute vile manière. »

Abu Al-Hassān An-Nūri , quant à lui, nie le fait que le Tasawwuf puisse être un programme planifié ou une science que l’on peut acquérir par l’enseignement. Il affirme clairement que c’est une noble éthique.

Il argumente sa négation et son affirmation en disant : « le Tasawwuf n’est, ni une forme apparente (rasm), ni une science : c’est une éthique. Si c’était une forme, il aurait été acquis par l’effort. Si c’était une science, il aurait été acquis par l’enseignement. Il s’agit d’adhérer aux manières aimées d’Allāh Exalté soit-Il, et l’on ne peut se diriger vers les manières divinement agréées, par la science ou quelque forme apparente que ce soit. »

Abu Al-Hassān An-Nūri lui-même a déterminé les nobles manières qu’il considère être le Tasawwuf en disant : « le Tasawwuf c’est la magnanimité, la générosité, et le fait de délaisser l’artifice (manière). »

Le savant de l’Islam, le juge Zakariyyā Al-Ansāri , qu’Allāh lui fasse miséricorde, dit : « le Tasawwuf est une science qui permet de connaître les états de purification des âmes, le raffinement des caractères et l’anoblissement de l’apparence, ainsi que le fort intérieur, afin d’atteindre le bonheur éternel. »

L’Imam Al-junayd a dit : « Le Tasawwuf consiste à s’approprier tout caractère noble et à de défaire de tout caractère vil[1]. »

Abou Al-Hassān Aš-šâdhilī[2] a dit :

« Le Tasawwuf est un entraînement de l’âme pour adorer d’Allāh Exalté soit-Il comme il se doit et se soumettre à la loi divine. [3]»

Cheikh Ahmad Zarrūq[4], a dit : « le Tasawwuf est une science visant à corriger les cœurs et à les attacher exclusivement à Allāh Exalté soit-Il, au même titre que la jurisprudence est faite pour corriger les actes, maintenir l’ordre et mettre en évidence la raison d’être des lois[…]. De façon analogue, la médecine soigne les corps, la grammaire rectifie la langue et ainsi de suite. »

Ibn ‘Ajîba , a dit : « le Tasawwuf est une science qui montre comment cheminer vers Sa Majesté, le Roi des rois et la purification de l’intérieur du vice, son anoblissement par la vertu. Son début est le savoir, son milieu est fait d’actes [d’obéissance à Allāh] et sa fin est un don divin (mawhibah). [5]»

Cheikh Hājj Khlifah , auteur du Dévoilement des pensées (Kashf Adh-Dhunûn), écrivit : « Le Tasawwuf est une discipline qui montre comment ceux qui aspirent à la perfection parmi les humains s’élèveront dans les sentiers du bonheur ». Il ajouta : « La discipline du Tasawwuf est une discipline connue uniquement par un frère avisé, réputé pour être véridique. Ne la connaît pas celui qui ne l’a point observée, et comment un aveugle observerait-il la lumière du soleil ? [6]»


Ibn Khaldun a dit : « Le Tasawwuf est l’une des sciences de la loi religieuse. A l’origine, le Tasawwuf était considéré comme la voie (Tarîqa) de la vérité et la bonne direction. »
L’Imām Al-ġazāli a dit: « L’homme parfait est celui chez qui la lumière de la connaissance n’éteint pas celle de la piété scrupuleuse (al-Wara’[7]) ». Il s’est dévoilé à moi, de mes retraites solitaires, des choses innombrables. J’en cite quelques éléments afin qu’ils profitent aux autres. J’ai su avec certitude que les Sufis sont, en particulier, les itinérants sur le chemin vers Allāh.
[1] An-Nusrah An-Nabawiyyah du Cheikh Mustafa Al-Madani [page 22]

[2] décédé en 656 en Egypte

[3] Nūr At-Tahqiq du savant Hamid Saqr.

[4] Abu Al-Abbās Ahmad, alias Zarruq, 846, Fès/899, Tripoli

[5] Mirâj at-Tashawwuf ilâ haqa-’iq at-tasawwuf de Cheikh Ahmed Ibn Ajibah.

[6] cf :volume.1.p.413.414

[7] Al-ġazāli, Le Tabernacle des lumières.


Leurs historiques [Siyat] sont les meilleurs de tous les historiques, leur voie est la plus juste de toutes les voies, leurs manières sont les plus nobles des manières. Je dirai même que si l’on réunit la raison de toutes les personnes sensées, la sagesse des sages, la science des connaisseurs des secrets de législation divine parmi les savants pour changer quelque chose de leurs vies et leur éthique en la remplaçant par ce qui est meilleur, cela serait impossible, car tous leurs mouvements et leurs repos, tant dans leur apparence que dans leur for intérieur, sont puisés dans la lumière de la lanterne prophétique.

En somme, que diraient les orateurs au sujet d’une voie dont la pureté, qui est sa condition première, n’est autre que la purification entière du cœur de tout ce qui est autre que Allāh exalté soit-il, dont la clef, qui est le pilier indispensable, n’est autre que l’absorption par le cœur entièrement de la commémoration de Allāh et dont la fin est l’annihilation totale (Al-fana bi ’l-kulliyyah) en Allāh ». Donc le Tasawwuf, c’est l’éthique.

Après avoir expérimenté la voie du Tasawwuf, vécu ses conséquences et goûté à ses fruits l’Imam Al- ġazali, surnommé Hujjatu ’l-’Islām (l’Argument de l’Islam), affirma : « Le fait de se joindre aux Sufis est une obligation (fard ‘ayn) pour tout Musulman car nul n’est exempt de défaut, sauf les prophètes, paix et bénédictions sur eux. »

L’Imam Abu Al-Hassān Aš-šadhilî disait: « Quiconque ne pénètre pas les profondeurs de notre science (At-Tasawwuf) que voici, mourra en persistant dans les péchés capitaux sans qu’il ne s’en aperçoive. »

‘Umar Ibn al-Khattab , second calife de l’Islam, rapporte le hadīth suivant :

« Un jour que nous étions assis auprès de l’Envoyé d’Allāh voici qu’apparut à nous un homme aux habits d’une vive blancheur, et aux cheveux d’une noirceur intense, sans trace visible sur lui de voyage, personne parmi nous ne le connaissait. Il vint s’asseoir en face du Prophète, plaça ses genoux contre les siens et posant les paumes de ses mains sur ses deux cuisses, il lui dit :

- « Ô ! Muhammad ! Informe-moi au sujet de l’Islām. »

L’Envoyé d’Allāh Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama lui répondit :

- « L’Islam est que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité si ce n’est Allāh et que Muhammad est l’Envoyé d’Allāh ; que tu accomplisses la prière ; que tu verses l’aumône légale (zakat), que tu jeûnes le mois de Ramadan et que tu effectues le pèlerinage vers la Maison Sacrée si tu en as la possibilité. »

- « Tu dis vrai. » dit l’homme.

Nous fûmes pris d’étonnement de le voir, interrogeant le Prophète, approuver. Et l’homme de reprendre :

- « Informe-moi au sujet de la foi (Imān). »

C’est, répliqua le Prophète : « de croire en Allāh, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Apôtres (rusūlihi), au Jour Dernier et de croire dans le Destin imparti de Bien et de Mal. »

« Tu dis vrai ! », répéta l’homme qui reprit en disant « Informe-moi au sujet de l’Excellence (Ih-sān). »

« C’est, répondit le Prophète que tu adores Allāh comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois pas, certes Lui te voit. »
L’homme dit : « Informe-moi au sujet de l’Heure ». Le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama répondit : « L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui interroge. »

L’homme demanda alors : « Quels en sont les signes précurseurs ? »

« C’est, dit le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama , lorsque la servante engendrera la maîtresse, et lorsque tu verras des pâtres miséreux, pieds nus et mal vêtus rivaliser dans l’édification de constructions élevées. »
Là-dessus l’homme s’en fut. Quant à moi je restais un moment. Ensuite le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama me demanda :
« Ô ! ‘Umar ! Sais-tu qui interrogeait ? » Je répondis : « Allāh et Son Envoyé en savent plus. »

« C’est l’Archange Gabriel (Djibrīl), dit le Prophète Salla ’Allāhu calayhi wa Sallama , qui est venu vous enseigner votre religion[1]. »

[1] Hadīth Sahīh rapporté par Muslim.
[center]


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At-Tasawwuf fi al-Islam (le soufisme en Islam)
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