Le premier forum français consacré à la "finance
islamique" se tient aujourd’hui, à Paris. L’alliage des exigences du Coran
et de la science des chiffres avaient jusque là rebuté les acteurs français du
secteur financier. Mais face aux taux de croissance de la finance islamique et
à l’augmentation de la population musulmane, ils ont décidé d’affronter
l’urgence : adapter le système français à ce nouveau partenaire.La finance islamique répond à une double éthique, fixée par le
Coran : interdiction des intérêts et investissement dans des domaines
conformes à la charia. Impossible donc de placer son argent dans des
entreprises de jeux de hasard ou de produits alcoolisés. Seuls les
établissements respectant cette charte professionnelle peuvent espérer une
collaboration.
Imaginé au début des années 70, dans les pays du Golfe, le système s’est
beaucoup développé en Grande-Bretagne ou au Japon, où un nombre croissant de
grands établissements (banques ou sociétés d’assurance majoritairement) créent
des filiales ou des pôles islamiques.
En France, le marche reste à développer. Incompréhension,
méfiance, frilosité… Face aux réactions de la finance nationale à l’industrie
"Sharia compliant" comme elle est appelée, et au souci d’accroître la
compétitivité du secteur, la Chambre de commerce franco-arabe et Secure Finance
(une association d’expertises financières) ont décidé d’organiser un forum de
discussion, aujourd’hui, au salon de la Maison des Arts et Métiers, à Paris. Au
programme, des tables rondes de réflexion sur "Islam et finance", "Finance
islamique dans l’économie globale ", etc.
Un objectif : parvenir à intégrer la finance islamique dans le système
français et récupérer ainsi des parts de marchés conquises par d’autres pays,
pourtant loin d’être anodines. La finance islamique enregistre des taux de
croissance d’environ 11% depuis une dizaine d’années.