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Je ne veux pas couper les liens de parenté, puis-je toucher les femmes de ma famille qui me sont interdites ?
(MUHAMMAD AL-MAGHRIBI )
Question
Je suis un jeune musulman de France, d’origine Maghrébine, issu d’une famille pratiquante et je vis dans le foyer de mes parents. Voici mon problème (et je suppose que d’autres familles le rencontrent) :
Je connais l’importance de rendre visite à la famille et, personnellement, j’aime énormément la plupart des personnes de ma famille. Cependant, le problème est que quand je les rencontre, je suis « obligé » (par la situation) de toucher des femmes interdites (cousines, épouses des cousins etc…). En général, ces filles sont bien plus âgées que moi et me connaissent depuis que je suis petit. Malheureusement, par ma nature, je n’ai pas le courage de leur dire que je ne dois pas les toucher. Certaines me considèrent vraiment comme leur petit frère. SoubhanaAllah, je sais que c’est illicite mais je suis faible et je n’arrive pas à leur dire.
Depuis quelques temps, j’essaye au maximum d’éviter de rendre visite à ma famille pour ne plus toucher ces femmes. Mais, du coup, je ne fait plus l’acte d’adoration très important de rendre visite à ma famille, de leur faire da’wa et, également, cela m’attriste car je les aime beaucoup (machaAllah, en général, les hommes et les femmes ont un très bon comportement avec moi et ils m’aiment beaucoup).
Ya cheykh, quel choix dois-je faire ?
Arrêter de rendre visite à ma famille et donc ne pas toucher ces femmes ?
Rendre visite à ma famille mais donc de toucher ces femmes de ma famille (serrer la main, bises…) ?
Dans les deux cas, je désobéis à Allah (arrêter de rendre visite à la famille ou toucher des femmes), dans tous les cas, pour être pardonné par Allah, dois-je faire quelque chose de spécifique (comme le fait de faire l’oudhou qui fait sortir les péchés des membres du corps) ?
Cheykh, je sais que ta da’wa te prends du temps, machaAllah, et je suis désolé de te prendre du temps avec mes questions. Je t’aime en Allah.
Qu’Allah t’affermisse sur la Vérité.
Salam Aeykoum wa rahmatoullah wa barakatouh
RéponseWa alaykum as-salâm wa rahlatu Allah wa barakâtuh. Premièrement, je ne suis pas un shaykh. Je ne suis qu’un simple musulman qui apprend sa religion.
Pour ce qui est de ta question, je te félicite d’abord pour ton amour de tes proches et je te félicite pour ton maintien des liens avec eux.
Je perçois à travers ta question que tu sais qu’il n’est pas permis de serrer la main et à fortiori de faire la bise aux femmes qui ne sont pas des mahram pour toi. J’entends par mahram des femmes à tout jamais interdites comme tes sœurs, tes tantes paternelles, tes tantes maternelles, tes nièces, etc. Tu peux serrer la main de ces dernières et même leur faire la bise.
Les deux hadiths suivants sont juste un rappel du bien-fondé de cette interdiction : Ma`qâl b. Yasâr rapporte que le Prophète – صلى الله عليه وسلم – a dit : «
Il est préférable à l’un de vous de se voir percer la tête avec une aiguille en fer que de toucher une femme qu’il lui est interdit de toucher. » [1] `Â’isha rapporte que la main du Prophète – صلى الله عليه وسلم – n’a jamais touché la main d’une femme [étrangère]. [2]
Comme tu le sais aussi, il est obligatoire de maintenir les liens avec tes proches avec en priorité les mahram : les frères, les sœurs, les grands parents, les oncles, les tantes, les neveux, les nièces, etc. L’obligation de maintenir le contact avec ces derniers fait l’accord unanime des savants. Ensuite viennent les autres dans l’ordre de parenté utérine : les fils et les filles de la tante, les fils et les filles de l’oncle et ainsi de suite. Le maintien des liens avec ces derniers fait l’objet de divergence entre les savants, mais il est pertinent de dire qu’il faut aussi garder le contact avec eux.
Ce que tu dois comprendre de cela est que le proche parent a plus de droit sur toi que le lointain quoique cette règle ne soit pas immuable. Le lointain qui est pauvre ou souffre d’une maladie chronique ou d’un handicap a parfois la priorité sur le proche, surtout s’il n’y a personne pour l’aider et que tu en as les moyens.
Ton problème est courant dans les familles arabes en général et maghrébines en particulier et je le vis moi aussi. Les étreintes et les embrassades sont devenues des traditions ancrées dans leur esprit.
Si tu n’as pas le courage de dire à tes cousines que tu n’as pas le droit de les toucher, il y a plusieurs moyens de le leur expliquer, tu peux faire intervenir une des tes proches qui est attachée à la religion et qui connaît le jugement en question pour les convaincre parce que généralement les femmes acceptent les conseils les unes des autres dans des questions de ce genre (questions matrimoniales, liens familiaux, le hidjab, etc.), sinon aide-toi d’un membre influent de la famille qui est attaché à la religion, tu peux leur envoyer des SMS, des e-mails comportant des hadiths et des fatwas sur cette question, des CD, etc. Sache aussi que le sourire, la bonne humeur, la plaisanterie juste, les cadeaux, les services rendus sont d’efficaces catalyseurs qui déclenchent des réactions positives dans ce genre de situation.
Tu connais mieux que moi l’ambiance de ta famille, leur mentalité, leur niveau culturel, leur degré de conformité à la religion et leur degré d’attachement à certaines coutumes et traditions. Que ta manière de leur faire comprendre ce jugement légal tienne compte de ces facteurs et se fasse en douceur et avec sagesse afin de ne pas causer une rupture qui, chez certaines familles traditionnelles, est difficilement réparable.
Si, pour une raison ou une autre, tes cousines continuent dans cette pratique, crains Allah comme tu peux. Evite, tant que possible, de les toucher à même la peau parce que la sagesse sous-jacente à l’interdiction de toucher, c’est la stimulation du désir concupiscent -shahwa-.
Que ce problème ne t’empêche surtout pas de maintenir les liens avec tes proches. Et je rappelle, pour cette occasion, que quand il y a concours de profits ou de dommages, on recherchera le profit majeur en se résignant à perdre le moindre, ou bien on écartera le dommage le plus grave en se résignant à subir le moindre. C’est là un des principes fondamentaux qui gère les intérêts et les dommages que beaucoup de musulmans ignorent.
Dans notre cas, nous avons conflit de deux dommages : toucher tes cousines lors du salut et rompre les liens avec tes proches. Le premier est certes un péché, mais il n’est pas un péché capital -kabîra- tandis que la rupture des liens de parenté utérine est un péché capital . C’est donc ce dernier dommage que nous devons éviter quitte à commettre un dommage moindre quand nous n’avons pas d’autre solution. Il y a énormément de situations dans notre vie de tous les jours qui font appel à cette règle : le chirurgien qui opère une femme, le contact du commerçant avec des femmes sans hidjab, etc.
Seulement pour ton cas, tu peux contourner ce dommage ou même l’éviter. Tu dois savoir, cher frère, que le maintien du lien avec tes proches ne se limite pas à leur rendre visite. Il consiste également à les aider financièrement, physiquement et moralement, à leur faire la da`wa (le rappel, les exhortations, l’enseignement), à les contacter par téléphone, par Internet et tout ce qui est d’usage aujourd’hui -`urf-.
Il y a certes parmi tes proches ceux qui n’ont qu’une seule envie, c’est que tu leur rendes visite, mais d’autres ont plus besoin d’argent que de visite ; d’autres ont besoin de soutien moral plus qu’autre chose ; d’autres ont besoin d’un proche qui les guide sur le bon chemin ; pour d’autres, rien qu’un coup de téléphone les réjouit. Essaie alors de gérer tes relations avec tes proches en tenant compte de tous ces paramètres.
Bien sûr je pars, dans tout ce qui précède, du principe que le problème vient d’eux et pas de toi. Si, par contre, c’est ton comportement laxiste et permissif qui les encourage à se comporter ainsi à ton égard, de sorte qu’ils n’osent pas faire la même chose avec un autre membre de ta famille et acceptent la situation sans problème, dans ce cas, c’est à toi de changer et rappelle-toi ce hadith authentique : «
Celui qui cherche la satisfaction d’Allah, quitte à courroucer les gens, Allah le rend capable de satisfaire les requêtes des gens. » Dans une autre version : «
Allah devient satisfait de lui et rend les gens satisfaits de lui. Celui qui sollicite la satisfaction des gens, quitte à courroucer Allah, Allah le livre aux gens. » Dans une autre version : «
Allah devient courroucé contre lui et rend les gens courroucés contre lui. » [3] Tu dois faire effort sur toi-même pour changer de comportement et implorer le pardon d’Allah.
N’oublie pas que dans tes contacts directs ou indirects avec tes proches, ton but doit être de plaire à Allah et de te conformer à une de Ses prescriptions pour jouir de la récompense suivante promise par Allah : «
Celui qui veut voir ses ressources augmenter et sa vie prolongée n’a qu’à préserver les liens du sang. » [4] Si celle-ci est la récompense immédiate, que dire de celle qu’Allah nous réserve dans l’Au-delà ?
J’insiste sur l’intention — surtout que les vacances d’été ont déjà commencé —, car certains visitent leurs proches non pas dans l’intention de consolider les liens utérins, mais pour profiter de la plage qui n’est pas loin de chez ces derniers, des montagnes, de l’air frais de la campagne, sans parler du désordre et des problèmes qu’ils créent chez eux.
Concernant ta question : « Dans tous les cas, pour être pardonné par Allah, dois-je faire quelque chose de spécifique (comme le fait de faire l’oudhou qui fait sortir les péchés des membres du corps) ? » ; il n’y pas d’œuvre spécifique, les œuvres expiatrices sont très nombreuses, par la grâce d’Allah, et la porte du repentir est ouverte, mais ce n’est pas là le problème, le problème est d’être résolu de commettre un péché en se consolant du fait que tu feras une œuvre pie qui l’expie par la suite. C’est là un des stratagèmes de satan ; il te pousse par cette fausse consolation et cette fausse excuse à t’invétérer dans le péché pour ne plus avoir la force de t’en débarrasser. Et d’ailleurs qui te garantit qu’après avoir commis un péché, tu vivras assez pour pouvoir l’expier ?
Pour terminer, je rappelle que le fait toucher une femme n’annule pas les ablutions, que ce toucher soit accompagné d’une excitation ou non, tant que rien ne sort de la voie naturelle. Parmi les savants contemporains qui soutiennent cet avis, il y a Ibn Bâz, Al-Albânî et Al-`Uthaymîn.
.والله أعلم
Muhammad al-MAghribî (Mohammed Karimi)
Quel est l'avis religieux sur le fait de serrer la main à une femme étrangère, cela annule-t-il les ablutions ? Question : Le frère M. R. Y. depuis Dar`â en Syrie pose cette question : Je me suis assis avec un groupe de personne dans lequel se trouvait un cheikh, quelques instants après, entra une femme qui serra la main à tout le monde. Lorsque le muezzin appela à la prière de l'Ichâ', le cheikh se leva et entama la prière après quoi je lui est demandé s'il était permis à celui qui sert la main à une femme d'accomplir la prière sans refaire ses ablutions ? Il me répondit : "Si les deux n'ont pas eu de mauvaise intention,
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il serait permis à chacun d’eux de faire la prière sans refaire ses ablutions." Quel est votre avis, Eminence, à ce propos ?Réponse : Il est interdit à un homme de serrer la main à une femme étrangère, selon cette parole du Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) :
Je ne serre pas la main aux femmes. Et la parole d'Aïcha (qu'Allah soit satisfait d'elle) :
Par Allah! Jamais sa main ne toucha la main d'aucune d’elles. Le pacte de fidélité s’échangeait plutôt oralement entre lui et elles vu que cela représente une source de tentation.Quant à dire que toucher une femme annule les ablutions, cela est sujet à controverse et l'avis juste est que cela les annule pas, fût-ce dans l'intention de plaisir ou non. Le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) : Il a embrassé une de ses femmes puis il a prié sans refaire les ablutions. Parce qu'en principe, les ablutions restent intactes, sauf en présence d'une preuve authentique et claire à l’appui. Or, dans la présente question, aucune preuve authentique et lucide ne montre que toucher une femme annule les ablutions. En plus, toucher la femme est incontournable dans chaque foyer, et si cela annulait les ablutions le Prophète (Salla Allah `Alaihi Wa Sallam) l'aurait clairement exposé au gens.
Quant à ce verset où Allah (Exalté Soit-Il) a dit : ou si vous avez touché à des femmes ... cela signifie le rapport conjugal comme l'a dit Ibn `Abbâs et un groupe des gens de savoir, et non toucher la femme avec la main. Cet avis est le plus juste des deux avis avancés par les oulémas.
source: alifta.