Les défis de la femme musulmane en Occident

Les défis de la femme musulmane en Occident



Au temps de notre Bien Aimé Prophète saws, les femmes musulmanes ont eu de nombreux défis à relever. Les sahabyates (femmes ayant connu le Prophète saws) furent très actives dans la vie politique, économique et sociale. Elles durent combattre les habitudes, les idées de l’ère préislamique où elles avaient un statut presque équivalent à celui d’une marchandise. L’avènement de l’islam leur a apporté des droits inégalés à l’époque et encore inégalés de nos jours, même dans les pays les plus développés. Aujourd’hui, les défis pour la femme musulmane vivant en Occident sont multiples. Ils se situent à différents niveaux : l’emploi, les études, les actes de la vie quotidienne, les pratiques religieuses.



Le premier défi à relever, et tout particulièrement en France, est le port du voile. Ces quelques centimètres carrés de tissu sur la tête montrent clairement notre appartenance à l’islam. Malheureusement, extérioriser sa religion choque la majorité des français, cela est considéré comme du prosélytisme. La femme musulmane qui décide de porter le voile le fait par soumission à son Créateur et non par soumission à l’homme, c’est donc un signe de religiosité. La société française qui se dit laïque reste fondamentalement chrétienne ; une religieuse chrétienne qui porte le voile sera toujours traitée avec respect alors que ce ne sera pas toujours le cas pour une musulmane voilée.

Au quotidien, elle doit affronter le regard des gens dans la rue, les administrations, les banques, les commerces et parfois subir des remarques en public et diverses réactions comme être « gentiment » mise à la porte d’un établissement parce que sa tenue dérange ou se voir refuser l’ouverture d’un compte dans une banque. Bien sur, ces pratiques discriminatoires sont sanctionnées par la loi mais il est souvent difficile de les prouver à moins de toujours sortir avec un magnétophone de poche sur soi.

Au niveau des études, le voile devient un obstacle pour s’instruire. Il est difficile de suivre des cours avec le voile dans un établissement d’enseignement public du secondaire. Il s’agirait d’une protection pour la jeune fille contre toute éventuelle manipulation de l’esprit par des extrémistes. Comme par enchantement, lorsqu’on arrive à l’université, en général autour de 18 ans, cet argument disparaît et on ne trouve plus d’opposition pour porter le voile. Il semblerait qu’avant 18 ans, on ne soit pas capable de réfléchir et de prendre conscience de nos actes et que, par magie, la nuit de nos 18 ans, nous en soyons capables tout à coup. Il y a dans ce domaine une réelle discrimination puisque la jeune fille qui refuse d’ôter son voile se voit alors obligée de suivre des cours par correspondance pour poursuivre sa scolarité.

Au niveau professionnel, il est rare de trouver un emploi correspondant à ses compétences. Certaines y parviennent mais après une lutte acharnée. D’autres choisissent de remplacer le voile par un chapeau et d’autres encore l’ôtent sur leur lieu de travail.

Ce rejet est certes du à l’ignorance du sens du voile. Il souvent associé à une soumission à l’homme - père, frère, oncle ou mari - ou à une manipulation politique d’extrémistes.
Si on se réfère aux textes, le voile est aussi une obligation pour les Chrétiennes. La manipulation ne serait-elle pas plutôt présente ici car les textes religieux, eux, ne changent pas :

« Je veux pourtant que vous sachiez ceci : le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; le chef du Christ, c’est Dieu. Tout homme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef ; car c’est exactement comme si elle était rasée. Si la femme ne porte pas de voile, qu’elle se fasse tondre ! Mais si c’est une honte pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle porte un voile ! L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. Car ce n’est pas l’homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l’homme. Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance... Et si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude et les églises de Dieu non plus »
(Première épître aux Corinthiens, XI, 3-16)

« Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs autours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine [...] »
Sourate 24, An Nour (La lumière), verset 31

Malgré toutes ces difficultés pour porter le voile, la satisfaction d’obéir à Allah est bien la plus grande des récompenses. Rappelons-nous les premières croyantes qui ont enduré des épreuves bien plus grandes pour leur religion. Assia, la femme de pharaon, fut torturée et tuée pour avoir cru au message de Moïse et Soumaya fut la première femme martyre de l’islam. Notre foi en Allah et ces femmes exemplaires doivent nous donner la force de lutter pour nos convictions.