Tony Blair conspué à Beyrouth

Tandis que des milliers de Libanais manifestaient lundi contre la visite du premier ministre britannique, ce dernier s'est engagé à soutenir la reconstruction du pays et à contribuer à une paix durable dans la région.


Déclaré «persona non grata» par l'opposition pro-syrienne, pour son refus d'appeler à un cessez-le-feu immédiat pendant le conflit au Liban, Tony Blair a reçu un accueil mouvementé à Beyrouth. Aux cris de «Blair, assassin», 2.000 personnes ont manifesté dans le centre-ville bouclé par des soldats et des blindés qui n’ont pas eu à intervenir.

Pendant la visite du chef du gouvernement britannique, une chaîne humaine s'était formée au cœur de la capitale libanaise, avec notamment des jeunes venus de la banlieue sud, fief du Hezbollah, dévastée par les bombardements israéliens. «Dieu est grand, vive le Liban», chantaient-ils. «Il est le plus grand criminel et un esclave des Américains et nous ne comprenons pas pourquoi il vient», a déclaré un manifestant de 15 ans. Le journal As-Safir, proche des milieux chiites, avait titré lundi : «Le sale Anglais est chez nous». «La visite de Tony Blair est une erreur politique qui aurait pu être évitée. C'est la preuve que le gouvernement fait des mauvais choix», avait écrit le quotidien.

Aide à l’armée libanaise

Tony Blair a défendu sa position sur le cessez-le-feu en répétant qu’une résolution des Nations-unies pour régler « les vrais problèmes » avait été sa priorité. Aux côtés de son homologue Fouad Siniora, Tony Blair a annoncé que la Grande-Bretagne allait aider l’armée libanaise à s’équiper et à s’entraîner. En réponse à l'appel de Fouad Siniora à une «paix juste et durable dans la région», il s'est «engagé à tout faire pour que cela se réalise» d'ici son départ de Downing street, prévu pour 2007.

Les débats entre Tony Blair et les responsables libanais se sont déroulés sans les quatre ministres du Hezbollah et du mouvement chiite Amal.