La murabaha

Salam alikoum

Sachant que le coran interdit explicitement l'interet et l'usure j'aurai aimé savoir ce qu'il en est de la murabaha

L’interdiction de l’usure fait que la liberté sur les marchés des capitaux est restreinte. En effet, l’épargnant ne peut rémunérer son épargne qu’en devenant investisseur, autrement dit en faisant fructifier son épargne non sur un compte classique mais sur un compte qui prévoit le partage des pertes et des profits.
Dans le monde occidental, l’essor des banques au 19ème siècle a correspondu à une accélération de l’accumulation du capital du fait d’une rencontre facilitée entre l’épargnant et l’investisseur par l’intermédiation bancaire et par les marchés financiers. Alors même que ces institutions fonctionnaient au travers du taux d’intérêt, l’interdiction de celui-ci peut expliquer le faible développement du système bancaire et boursier dans les pays où prédomine l’Islam.


3. Les fondements de l’intervention de l’Etat dans les pays islamiques


L’intervention de l’Etat est justifiée par deux arguments :


une répartition plus juste de la richesse se fait au nom de la justice sociale

les régulations tentent de préserver un cadre juridique propice à l’activité privée et à la concurrence ; l’Etat tente également de lutter contre la spéculation et contre les monopoles
On ne peut toutefois pas parler d’un Etat providence dans les pays musulmans.


4. Droit et éthique : la dynamique dans les pays islamiques


Un système juridique est toujours contraint de déterminer son rapport avec l’éthique.
En effet, alors même que l’Etat édicte des règles de fonctionnement propres aux institutions financières, ces dernières peuvent, alors même qu’elles sont légales, être contraires aux prescriptions religieuses qui prennent alors la forme d’une éthique susceptible de fonder des arguments visant à remettre en cause ces mêmes règles.
Dès lors, l’Etat peut faire explicitement référence à la Sharia pour acquérir une double légitimité, populaire et religieuse, lui permettant de justifier les mesures publiques par des références religieuses en termes de nécessité (darura) et d’équité (istihsan).


E. Les instruments bancaires de l’Islam


Dans la mesure où nous avons voulu incorporer à cette synthèse des éléments d’érudition, nous avons décidé de présenter ici les instruments des institutions financières islamiques.


1. Les opérations bancaires classiques


On peut distinguer trois types d’opérations :


les dépôts à vue : les déposants laissent la banque investir les dépôts ; ils bénéficient des profits réalisés tout en s’engageant à participer aux pertes éventuelles ; aucune condition de retrait n’y est attachée ce qui veut dire que les fonds sont déposés à titre de garde

les comptes d’épargne (« tawfir ») : un taux de répartition des bénéfices est fixé d’avance sans que la banque ne garantisse un taux fixe ; le taux de répartition est fonction de la stabilité des dépôts

les comptes à terme : lorsqu’ils sont dits « affectés », les déposants peuvent choisir les opérations dans lesquelles il veut investir et assume alors les profits éventuelles ; lorsqu’ils sont dits « non affectés », la banque fait les choix d’investissement et si aucun profit n’en résulte les pertes sont supportées par l’établissement financier
2. Les opérations de financement


Les opérations d’investissement prennent deux formes :


la mudaraba : la banque fournit le capital nécessaire alors que le partenaire utilise son savoir-faire pour réaliser le projet d’entreprise ; une clé de répartition fixée d’avance permet la répartition des profits entre les deux acteurs ; la banque risque son principal puisque l’emprunteur n’est pas légalement tenu de rembourser le prêt, toutefois, il doit rendre des comptes sur la gestion à la banque qui, s’il est reconnu fautif, peut réaliser les cautions et autres garanties dont elle dispose.

la musharaka : il s’agit d’une prise de participation dans le capital d’une entreprise et peut donc bénéficier des profits réalisés au prorata du capital ; dans sa forme dégressive, la musharaka permet à l’entrepreneur de rembourser à la banque le capital apporté pour gérer la firme sans l’intervention de cette dernière
3. Le financement des opérations commerciales


Il existe globalement trois formes d’opérations :


la murabaha : la banque achète à un fournisseur les marchandises nécessaires à un client et lui revend avec une marge fixée d’avance ; la banque paie donc directement le fournisseur et les revend au client

le Taajir : il s’agit d’une opération de leasing avec ou non acquisition du bien ; la banque achète elle-même des machines et les met à la disposition du client moyennant un loyer fixé d’avance

La Bai muajjal : il s’agit d’une variante de la murabaha à moyen terme ; la banque achète des matériaux et les revend à son client selon des modalités de paiement fixées d’avance sur une période de 2 à 4 ans

Salam aleykoum,

Comme tu me l'as conseillé frère Ahmed,je viens de lire ce post sur la mourabaha.

Je reviens à la question de notre frère Tito qui parle de l'interêt et de l'usure.

Qu'en est-il pour un croyant(e) qui sollicite un prêt bancaire auprès de n'importe quelle banque pour acheter une maison ou un outil de travail ?

A titre d'exemple,un ami envisage d'acheter un chalutier (petit bateau pour la pêche et destiné à la vente du poisson).

La banque lui a accordé un crédit bancaire avec interêt.Il est désemparé face à cette situation et il ne sait plus quoi faire.

Que penses-tu de celà ?

Les soeurs et frères sont également concerné(es) par cette question.