Salam aleykoum,
"Ceci est l'appréciation d'un africaniste anglais (T. Arnolt) sur les méthodes de pénétration de l'Islam en Afrique, qui furent les mêmes qu'en Asie.
Quel contraste avec notre "Mission Civilisatrice" à l'alcool, au fouet et à la corruption ! Quelle illustration de la Paille et de la Poutre, du voleur qui crie "au voleur", quand on entend les thuriféraires de l'Europe parler de "fanatisme musulman".
Chez l'Européen ce fut la colonisation par une "Métropole", au mousqueton, à la canonnière, au fouet comme aux camps nazis, écrit Aimé Césaire, pour organiser le pillage. L'Islam n'y alla par contre pas en colonisateur armé. Dans aucun État islamique dont les marchands missionnèrent en Afrique ou en Asie il y eut de ces repaires de brigands de grands chemins qu'on appela en Europe Ministère des Colonies. Et, toujours par le principe de la Paille et la Poutre, on ne dit pas LA CAVERNE DE L'HOMME BLANC, mais "La Caverne d'Ali Baba".
Les Arabes n'ont jamais eu d'Ordres de missionnaires et aucun peuple d'Afrique ou d'Asie qui embrassa l'Islam fut assujetti a une "Métropole". Les Empires islamiques de l'Afrique Noire comme l'immense Songhaï ne furent pas fondés par des conquérants arabes sous la contrainte du Yatagan. Ce furent les Africains eux-mêmes, déjà musulmans sous le Mali, qui fondèrent le Songhaï. On ne bâtit pas un Empire sans violence, mais la violence n'était pas "métropolitaine".
Les Arabes y avaient été les premiers propagateurs de la foi, avec la balance dans une main et le Coran dans l'autre. Ils étaient commerçants comme leur Prophète l'avait été avec les chameaux de son oncle. Ils ne se comportèrent pas en "pacificateurs" à la Gallieni et Lyautey ou à la Sir Cecil Rhodes ou à la Hauptmann Dominik et Herr General von Trotha.
Ce sont les Africains eux-mêmes qui fondèrent ces empires sous l'influence culturelle de l'Islam. Ce n'était pas là des colonies pillées par une race "supérieure", mais des États indépendants où leur culture islamique s'épanouissait parallèlement à celles d'autres pays islamiques. Il s'y éleva des Universités vers lesquelles des Arabes allaient pour ajouter à leur Savoir, comme des Européens vont aujourd'hui aux États Unis pour ajouter au leur. Ils ne connaissaient qu'une seule Métropole celle de leurs pèlerinages à La Mecque.
Ils y allaient en hommes libres, comme allaient jadis les Grecs de Sicile ou de la Mer Noire aux Jeux Olympiques, comme vont les Australiens et les Nord-Américains aujourd'hui en Europe. Avec la différence que ces derniers sont des Européens qui s'installèrent en ces pays en exterminant leurs habitants au nom du "Ote-toi de là que je m'y mette", contrairement aux royaumes musulmans de l'Afrique Noire qui étaient des royaume d'autochtones convertis à l'Islam par des commerçants musulmans, et où les Arabes étaient des hôtes, mais pas des Maîtres".