Science et croyance

Science et croyance



Science : C’est l’étude rationnelle et méthodique du monde. En tant que science « fondamentale », elle vise à produire des connaissances. En tant que « technologie », elle a pour but d’utiliser ces connaissances pour produire des objets ou des méthodes utiles aux activités humaines.

Croyance : La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, indépendamment des preuves de son existence, de sa réalité ou de sa possibilité.



Croyance



Il y a deux usages courants du mot :

- Celui que nous étudions ici, c'est-à-dire le rapport de l’individu avec la divinité, la cosmogonie, les mythes. Il s’agit ici « d’expliquer » le monde par la présence ou l’intervention d’une puissance surnaturelle toute puissante. Cette croyance a donné naissance aux religions.

De manière plus terre à terre, on nomme aussi croyance toutes les superstitions : magie, voyance, astrologie, numérologie, chance, etc : on y croit parfois, ou souvent, sans que rien n’ait jamais été prouvé.

- Celui qu’on utilise sans y penser dans la vie courante : je crois qu’il va faire beau demain, je crois que tu es un menteur, etc



Caractéristiques des croyances



Elles tentent de répondre à la question : « Pourquoi ? ». Pourquoi le monde existe-t-il ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Pourquoi le mal existe-t-il ? Pourquoi le monde est-il aussi beau ? etc…

Elles donnent aussi des réponses à toutes sortes de questions métaphysiques : Pourquoi suis-je moi et pas un autre ? Y a-t-il une vie après la mort ? A-t-on une âme ?



Les réponses données postulent toutes l’existence d’un être divin qui nous aurait créé avec le monde. Selon les religions, les caractéristiques de ce Dieu (ou de ces dieux) sont variables, mais jamais justifiées rationnellement.



La croyance se fonde sur la révélation qui est la compréhension sans explication de la réalité de Dieu. Dieu n’a pas à être expliqué, on y croit ou pas, on le sait sans avoir à dire pourquoi.



A partir de là, les religions donnent des réponses qui ne peuvent pas être remises en cause. Ces réponses sont les dogmes et les doctrines, et elles figurent dans des textes sacrés qu’il est impossible de discuter. On peut éventuellement les interpréter, mais uniquement à titre personnel. A certaines époques, il était dangereux de le faire publiquement.

Pour les religions monothéistes, ces livres sont :

- pour les chrétiens, la Bible (Ancien et Nouveau Testaments)

- pour les juifs, la Torah (très proche de l’Ancien Testament)

- pour les musulmans, le Coran



Le contenu essentiel de ces livres saints est un ensemble de règles de morale et de comportement des adeptes (les rites), ainsi que les règles à respecter vis-à-vis de Dieu.





Les différentes sortes de croyances



On peut distinguer quatre degrés de croyance dans les relations de l’homme avec Dieu :

Dieu a créé le monde, puis l’a laissé ensuite évoluer seul, sans intervenir. Il y a donc ici un créateur, mais l’homme conserve son libre-arbitre.
Dieu a créé le monde, mais il intervient régulièrement et oriente son destin. Il a ainsi décidé de l’apparition de l’homme, il parle avec les prophètes, il donne des instructions, il fait des miracles et apparaît à des personnes privilégiées. La liberté de l’homme existe, mais elle est limitée.
Dieu a tout prévu, tout est écrit, nous n’avons aucune liberté même si nous avons l’impression de faire ce que nous voulons.
Et il y a ceux qui croient aux textes sacrés de manière littérale : le monde a été créé en 7 jours effectivement, l’Eden a existé, l’arche de Noé est une réalité, En conséquence, l’évolution n’existe pas, le monde a été créé tel qu’il est il y a peu de temps. Ce sont les créationnistes, qui essaient aux USA de faire enseigner cette croyance avec un certain succès.


La science



Elle ne s’intéresse pas au « pourquoi ? » des choses, mais au « Comment ça marche ? »



La méthode scientifique est globalement la suivante :

- on n’admet rien sans examen et sans preuve. La science cultive le doute systématique, mais positif, qui ne reconnaît comme vrai que les faits ou évènements qu’on a pu étudier de manière organisée et reproductible ;

- un scientifique commence par observer certains faits et les analyse logiquement et rationnellement ;

- à l’aide de son intuition, mais aussi de son intelligence et de son organisation, il fait des hypothèses sur ce qui se passe, sur « comment ça marche ? » ;

- il fait des expériences pour vérifier ces hypothèses, bâtit des modèles (souvent mathématiques), énonce éventuellement une théorie ;

- il vérifie la justesse de sa théorie en l’appliquant à des cas nouveaux et voit si la réalité se conforme à ce que prédit la théorie. Tant que les résultats concordent, la théorie est considérée comme vraie. Si un seul cas n’est pas vérifié, la théorie est abandonnée et on en cherche une autre.



On voit que cette méthode est rigoureuse, mais un chercheur ne peut jamais dire : « c’est vrai parce que c’est prouvé scientifiquement ». La vérité en sciences est toujours provisoire



Exemples : la théorie de la gravitation de Newton remplacée par la relativité générale d’Einstein

La théorie de la génération spontanée remplacée par l’origine microbienne des maladies

La Terre tourne autour du Soleil, et non l’inverse






Science et croyance



On voit ainsi que science et croyance ne sont pas de même nature, et qu’il est stupide de vouloir les opposer.

C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup de scientifiques croient en Dieu tout en ayant un esprit extraordinairement rationnel. Croire en Dieu, pour eux, ce n’est pas forcément prendre à la lettre ce qui est écrit dans les livres sacrés, qu’il faut lire de manière symbolique plutôt que littérale.



La croyance se trompe quand elle veut « prouver » l’existence de Dieu, ce qu’elle ne peut pas, puisque Dieu est une révélation personnelle, et non un sujet d’expérience.



Au fil du temps, la science a d’ailleurs fait reculer certaines croyances primitives issues de la peur de phénomènes naturels. Par exemple, il avait le Dieu de l’orage ; Thor, dans les civilisations nordiques, expliqué ensuite comme un phénomène électrique entre les nuages et la terre.



La science peut étudier tout ce qui est naturel et reproductible. Elle ne peut donc pas étudier ce qui est surnaturel, ou ce qui n’apparaît que de façon isolée.



Les aspects positifs des croyances :

- donner un sens à sa vie

- rassurer, réduire la peur de la mort,

- avoir une morale et des valeurs (bien qu’il y ait aussi bien des morales laïques)

- structurer un groupe social



Les aspects négatifs des croyances

- croire sans preuves, réduire l’esprit critique

- obligation de se conformer aux rites et aux dogmes des religions

- se défausser de ses responsabilités

- interdire beaucoup de choses

- commettre des actes terribles au nom de Dieu



Les aspects positifs de la science

- exercer sa raison et être méthodique et organisé

- connaissance objective du monde

- les « merveilles de la science »

- les retombées technologiques dans la vie courante (voitures, radio, télé, confort, santé…)

- ouverture d’esprit, esprit critique positif



Les aspects négatifs de la science

- les aspects néfastes de la technologie (armes, pollution)

- la sécheresse et l’aspect parfois déshumanisé de l’approche scientifique

- le « désenchantement du monde »