Les mérites de la mémorisation du CoranLe Coran doit être récité comme il se doit : « Ceux à qui Nous avons donné le Livre, et qui le récitent comme il se doit, ceux-là y croient. Et ceux qui n’y croient pas sont les perdants. » [Al-Baqarah, v.121]
Ibn Mas’ûd a dit : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, le réciter comme il se doit consiste à déclarer licite ce que le Coran déclare licite, et illicite ce qu’il déclare illicite, à le réciter comme il a été révélé, à ne pas en changer le sens, et à ne pas lui donner une interprétation inacceptable. »
Et seuls ceux qui le récitent comme il se doit en tirent de multiples bienfaits : « Allah a révélé le plus beau des récits : un Livre dont certains versets se ressemblent et se répètent. La peau de ceux qui craignent leur Seigneur frissonne [à l’entendre] ; puis leur peau et leur coeur s’apaisent au rappel d’Allah. Voilà le Livre, le guide d’Allah par lequel Il guide qui Il veut. Mais celui qu’Allah égare n’a point de guide. » [Az-Zumar, v.23]
Ceux qui recherchent le succès en ce monde et dans l’au-delà trouvent cette voie claire exposée dans le Coran qui n’est que droiture, miséricorde et guérison : « Ô gens ! Vous est venue de votre Seigneur une exhortation, une guérison de ce qui est dans les poitrines, un guide et une miséricorde pour les croyants. » [Yûnus, v.57]
Ses mérites sont multiples, et Allah n’a cessé de les rappeler tout au long de la révélation. De même, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a exposé à la communauté que c’est dans l’attachement au Coran, son apprentissage et sa mise en pratique que résidait le succès en ce bas monde et dans l’au-delà.
‘Â’ishah rapporte que le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Celui qui excelle dans la lecture du Coran et le mémorise, sera avec les nobles anges messagers qui ne font qu'obéir à leur Seigneur. Celui qui lit le Coran avec difficulté et en hésitant dans sa lecture aura quand même deux récompenses. » [Al-Bukhârî (4937)]
Ibn Hajar dit en explication de ce hadith : « Ibn At-Tîn a dit : « Le sens de « [il] sera avec les nobles anges messagers.» est qu’il mérite la même récompense […] Al-Khattâbî a dit : « Celui qui mémorise l’ensemble du Coran est comme celui qui est avec les nobles messagers, et celui pour qui cela est difficile mérite deux récompenses. » [Fath Al-Bârî (8/694)]
Dans une autre version du hadith : « Celui qui excelle dans la lecture du Coran sera avec les nobles anges messagers qui ne font qu'obéir à leur Seigneur. Celui qui lit le Coran avec difficulté et en hésitant dans sa lecture aura quand même deux récompenses. » [Muslim (798)]
L’imam An-Nawawî dit à propos de ce hadith : « Celui qui excelle est celui qui est doué et a complètement [et parfaitement] mémorisé le Coran, celui qui n’hésite pas et n’éprouve aucune difficulté à le réciter, avec perfection et maîtrise. Al-Qâdî a dit : « Il se peut que le sens du fait qu’il soit avec les anges, est que dans l’au-delà il sera proche d’eux puisque comme eux, il portait [en lui] le Livre d’Allah…Quant à celui qui hésite dans sa lecture en raison de sa faible mémorisation, il obtient tout de même deux récompenses : une pour sa lecture et une autre pour son effort et la difficulté qu’il éprouve. » [Sharh Muslim (6/84-85)]
Ibn Hajar a dit : « Le sens de l’excellence [dans ce hadith] est la perfection dans la mémorisation et la récitation, de sorte qu’il n’y ait aucune hésitation. Ceci car Allah a facilité la mémorisation [à cette personne] de la même manière qu’Il l’a facilitée aux anges. Ainsi, il leur est semblable dans la mémorisation et le degré [auprès d’Allah]. » [Fath Al-Bârî (13/518-519)]
Abû Mûsâ Al-Ash’ârî rapporte que le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « L'image du croyant qui lit le Coran est celle de l'orange : son odeur est suave et sa saveur est suave. L'image du croyant qui ne lit pas le Coran est celle de la datte : elle n'a pas d'odeur et elle est douce. L'image de l'hypocrite qui lit le Coran est celle de la plante aromatique : son odeur est bonne et son goût est amer. L'image de l'hypocrite qui ne lit pas le Coran est celle de la coloquinte : elle n'a pas d'odeur et son goût est amer. » [Al-Bukhârî et Muslim]
Ibn ‘Umar rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « La jalousie n'est permise qu’en deux choses : Un homme à qui Allah a donné d'apprendre le Coran et de passer des heures, nuit et jour, à le lire et le méditer. Et un homme à qui Allah a donné une fortune qu'il dépense [dans le bien] nuit et jour. » [Al-Bukhârî et Muslim]
Abû Umâmah rapporte : « J'ai entendu le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) dire : « Lisez le Coran car il viendra au Jour de la Résurrection comme intercesseur pour les siens. Lisez les deux sourates lumineuses Al-Baqarah et Âl-‘Imrân, car elles viendront au Jour de la Résurrection comme deux nuages ou comme une nuée d’oiseaux intercéder en faveur de celui qui les lisait et appliquait leurs principes. » [Muslim]
‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al-‘Âs rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « On dira [au Jour de la Résurrection] au lecteur assidu du Coran : « Lis et monte [les degrés du Paradis]. Récite clairement comme tu le faisais en ce bas monde. Ta place au Paradis sera au dernier verset que tu liras. » [Abû Dâwûd et At-Tirmidhî]
Al-Khattâbî a dit : « Il a été rapporté dans les récits [des pieux prédécesseurs] : le nombre de versets du Coran est égal au nombre de degrés du Paradis. Ainsi on dira à celui qui le lisait : élève-toi en fonction de ce que tu lisais comme versets du Coran. Celui qui lisait l’ensemble du Coran atteindra le plus haut degré du Paradis, et celui qui n’en lisait qu’une partie s’arrêtera au degré correspondant. La récompense sera donc fonction de la lecture. » [Macâlim As-Sunan (1/289)]
Abû At-Tîb Al-‘Adhîm Âbâdî a dit : « On peut tirer de ce hadith que seul celui qui maîtrisait parfaitement la mémorisation de l’ensemble du Coran et sa lecture, atteindra la plus grande récompense. » [‘Awn Al-Macbûd (4/237)]
Une autre version du hadith vient appuyer le fait que c’est bien de la mémorisation qu’il s’agit et non de la simple lecture, d’après Abû Sa’îd Al-Khudhrî qui rapporte que le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « On dira [au Jour de la Résurrection] au lecteur assidu du Coran : « Lis et monte [les degrés du Paradis]. » Il s’élèvera alors d’un degré par verset, jusqu’à réciter le dernier verset qu’il connaissait. » [Sahîh Abû Dâwûd (1317)]
Al-Albânî a dit : « [L’expression] « lecteur assidu du Coran » [Sâhib Al-Qur’ân] désigne celui qui l’a mémorisé par cœur, en raison cette autre parole du Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) : « Que le meilleur lecteur dirige les gens dans la prière… » c'est-à-dire celui qui en a le plus mémorisé. La différence dans les degrés au Paradis dépend de la mémorisation [du Coran] en cette vie, et non pas de la lecture que les gens pourront faire du Coran au Jour de la Résurrection comme le pense certains. Cela montre clairement le mérite de la mémorisation du Coran, mais à condition que cette mémorisation soit faite exclusivement pour la Face d’Allah, et pas pour ce monde et [l’obtention] de dinars ou de dirhams. Sinon, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Les plus hypocrites de ma Communauté sont les lecteurs [dont l’intention n’est pas sincère.] » [Nudhm Al-Farâ’id (1/115)]
Ibn Mas’ûd rapporte que le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Celui qui lit une seule lettre du Coran obtient une bonne action et la bonne action a dix fois sa récompense. Je ne dis pas que "Alif Lam Mim" est une lettre, mais Alif (أ) est une lettre, Lam (ل) est une lettre et Mim (م) est une lettre. » [At-Tirmidhî et Ibn Mâjah]
‘Uthmân Ibn ‘Affân rapporte que le Messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit: « Le meilleur d'entre vous est celui qui apprend le Coran et l'enseigne aux autres. » [Al-Bukhârî]
Ibn Kathîr rapporte que le fait d'apprendre le Coran et de l'enseigner est un signe de piété et de perfection. En étudiant le Coran, le croyant parfait son âme, mais en l'enseignant, il participe à élever une autre âme au niveau de la perfection. Ainsi, l'intérêt individuel se voit lié à l’intérêt collectif.
Al-Albânî dit en commentaire de ce hadith : « Ce hadith nous commande d’apprendre le Coran, nous informe que le meilleur des enseignants est celui qui enseigne le Coran, et que la meilleure chose que l’on peut apprendre est le Coran. Si seulement les étudiants en sciences islamiques connaissaient ce hadith et ce qu’il contient comme immense bienfait ! Parmi les choses mauvaises qui se sont propagées à notre époque est que l’on trouve de nombreux prédicateurs et débutants parmi les étudiants en sciences islamiques, au premier rang de la prédication. Ils sont les premiers à faire des fatwas et à répondre aux questions des gens, mais ils ne savent même pas lire la Fâtihah et la prononcer correctement, […] ils commettent des erreurs grossières... Il leur est obligatoire en premier lieu de lire correctement le Coran de mémoire, afin qu’il leur soit facile de mentionner les versets pour appuyer leurs argumentions dans leur prédication, exhortations et cours.
Et on les voit s’occuper de l’authentification et l’affaiblissement des Textes, à faire des commentaires sur les savants et à faire la balance entre les savants. Ils prononcent des paroles plus grandes qu’eux, tu les vois dire : « Je vois, je dis, et je dis sur cette question ceci, et l’avis le plus fort pour moi est ceci .... » Et ce qui est étrange c’est que tu ne les entends pas parler des questions sur lesquelles les savants ont été d’accord. La plupart d’entre eux – sauf ceux à qui Allah a fait miséricorde – parlent des questions de divergences, sur lesquelles ils se prononcent et font la différence, même si cela leur est difficile !
Je cherche refuge auprès d’Allah contre l’ostentation et l’envie de chercher une réputation et d’être célèbre ! Et je conseille, à ma propre personne en premier lieu, puis à ces gens, la meilleure chose par laquelle l’étudiant en sciences islamiques puisse débuter : la mémorisation du Coran, car Allah dit : « Rappelle donc, par le Coran celui qui craint Ma menace. » [Qâf, v.45] » [As-Sahîhah (1173)]
Jâbir rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Le Coran est un intercesseur agréé, un dénonciateur véridique, celui qui l’observe, le Coran le conduira au Paradis, et celui qui le laisse derrière soi, le Coran le mènera en Enfer. » [Ibn Hibbân]
C’est en raison de leur compréhension profonde de ces textes que les pieux prédécesseurs, avec à leur tête les Compagnons, se sont attachés à la lecture, la compréhension, l’apprentissage et la mise en pratique du Coran.
‘Abd Allah Ibn Mas’ûd a dit : « Les cœurs ne sont que des récipients, remplissez-les du Coran et de rien d’autre. » [Al-Musannaf (7/136)]
Il dit également : « Regardez constamment dans le Coran. » [As-Shu’ab (2028)]
As-Sha’bî a dit : « Lorsque tu lis le Coran, fais-le comprendre à ton cœur et entendre à tes oreilles. » [As-Shu’ab (1927)]
Muhammad ibn As-Sammâk a dit : « Combien de ceux qui se rappellent Allah L’ont en fait oublié ? Combien de ceux qui font craindre Allah transgressent contre Lui ? Combien de ceux qui appellent à Allah Le fuient ? Combien de ceux qui récitent les versets d’Allah en sont en fait dépouillés ? » [As-Shu’ab (1771)]
Mâlik Ibn Dînâr a dit : « Celui qui ne s’approche pas des Paroles d’Allah et ne délaisse pas les discussions des créatures a certes peu de science, un cœur aveugle et a gâché sa vie. » [Rawdah Al-cUqalâ’ (85)]
‘Abd Allah Ibn Mas’ûd a dit : « Celui qui aime le Coran, Allah et Son Messager l’aiment. Celui qui veut savoir s’il aime Allah et Son Messager, qu’il regarde : s’il aime le Coran, alors il aime Allah et Son Messager. » [Al-Kabîr (8657)]
Source : Comment mémoriser le Coran ?
Traduit et publié par les salafis de l’Est