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 la Bataille du mois de Moharram

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soukayna
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soukayna


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Date d'inscription : 20/08/2006

la Bataille du mois de Moharram Empty
MessageSujet: la Bataille du mois de Moharram   la Bataille du mois de Moharram Empty2007-01-22, 17:35

salam alikoum

LEMARTYR DE L'IMAM HUSSEYN (as) et ses Compagnons

L'Imam
Hussein vécut dans des conditions de répression et de persécution des
plus pénibles. Ceci parce que les lois religieuses avaient perdu
beaucoup de leur poids et de leur crédit, alors que les édits du
gouvernement omeyyade avaient acquis une puissance et une autorité
totale. De plus, Mou'awiyah et ses collaborateurs utilisèrent tous les
moyens possibles pour écarter définitivement du pouvoir la famille du
Prophète et les chi’ites, et supprimer ainsi le nom d'Ali et celui de
sa famille. Par-dessus tout, Mu'awiyah voulait renforcer l'assise du
califat de son fils, Yazid, auquel un important groupe de musulmans
était défavorable, en raison de son manque de principes et de
scrupules. Afin d'écraser toute opposition, Mou'awiyah prit de
nouvelles mesures plus sévères. L'Imam Hussein dut endurer toutes
sortes d'humiliations de la part de Mou'awiyah et de ses
collaborateurs; jusqu'à ce qu'au milieu de l'année 60, Mou'awiyah
mourut et que son fils Yazid prit sa place.

Yazid accéda donc au Califat selon les directives et les infamies prévues par son père.
Mo'awya peu de temps avant de mourir avait demandé aux notables musulmans qu'ils prêtent serment d'allégeance à Yazid.
Malgré
tout, al Hussein (as) ne fut pas contraint de prêter serment
d'allégeance, peut-être est-ce dut au fait que Mo'awya se sentait
mourir et que l'approche du jugement se faisait courte ? Ce que nous
savons, c'est qu'il avait dit à Yazid dans ses dernières volontés, que
si al Hussein(as) devrait refuser de prêter allégeance, qu'il ne
devrait jamais le contraindre.
Yazid n'écouta pas les conseils de son père (qui dans la fin de sa vie sentant la mort venir avait eut plus de lucidité).
L'égoïsme et la méchanceté de Yazid l'emportèrent immédiatement après la mort de ce dernier.
Al
Hussein (as) se trouvait à Médine et le Califat imposteur se trouvait à
Koufa. Donc Yazid donna l'ordre au gouverneur de Médine qu'il fasse
prêter serment d'allégeance à l'Imam al Hussein (as) et il ajouta qu'en
cas de refus, que sa tête devrait être tranchée et envoyée à Damas.
Al
Hussein (as) fut mis au courant par le gouvernement de Médine de
l'ordre de Yazid et il demanda un délai de réflexion et profita de ce
délai pour partir à la Mecque avec sa famille, où il chercha refuge
dans l'enceinte Sacrée d'Allah, lieu qui le mettra à l'abri de
l'injustice. Ceci se déroula entre les mois de Rajab et Cha'bane de
l'an 60 de l'Hégire.
Durant 4mois al Hussein (as) resta à la Mecque.
Toute la nation Islamique fut au courant du geste d'opposition envers
le Calife imposteur de Koufa. Beaucoup de musulmans envoyèrent des
lettres où se déplacèrent afin de soutenir l'initiative du petit-fils
de l'envoyé d'Allah. Des gens de l'Irak et particulièrement de Koufa,
ces derniers en avaient eu assez du Califat de Mo'awya et redoutaient
encore plus celui de son fils. Les gens de l'Irak demandèrent à al
Hussein (as) qu'il soit leur guide et qu'il accepte de prendre le
commandement de la population dans une perspective de soulèvement
contre Yazid.

Prêter allégeance (baye ah) était une vieille
pratique arabe accomplie dans les occasions importantes, telles que
l'intronisation d'un nouveau roi. Ceux qui étaient gouvernés, et
surtout les plus connus d'entre eux, donnaient leurs mains en signe
d'allégeance, de consentement et d'obéissance à leur prince ou leur
roi, leur manifestant ainsi leur approbation. Le désaccord après
l'allégeance était considéré comme un déshonneur pour une tribu de même
que résilier un contrat après l'avoir signé officiellement était
considéré comme un crime. Suivant l'exemple du Prophète, les gens
pensaient que l'allégeance, quand elle était prêtée librement et non
par force, faisait autorité. Mou'awiyah demanda aux notables de prêter
allégeance à Yazid mais n'imposa pas cette requête à l'Imam Hussein, Il
avait dit à Yazid dans ses dernières volontés, que si Hussein refusait
de prêter allégeance il devait faire comme si de rien n'était, car il
avait bien compris les conséquences désastreuses qu'aurait entraînées
le recours à la force.

Mais à cause de son égoïsme et de sa
témérité, Yazid négligea le conseil de son père et, immédiatement après
la mort de ce dernier, ordonna au gouverneur de Médine d'obtenir de
force un serment d'allégeance de l'Imam Hussein, ou alors d'envoyer sa
tête à Damas.

Après que le gouvernement de Médine eût informé
l'Imam Hussein de cette demande, ce dernier demanda un délai de
réflexion avant de répondre et partit dans la nuit avec sa famille vers
la Mecque. Il chercha refuge dans le sanctuaire de Dieu, lieu officiel
de refuge et de sécurité. Cet événement advint vers la fin du mois de
Radjab et le début de Sha'bân de l'an 60 de l'Hégire. Pendant près de
quatre mois l'Imam Hussein demeura à la Mecque, en réfugié. Cette
nouvelle se répandit à travers tout le monde islamique. D'une part,
beaucoup de personnes qui étaient lasses des iniquités de Mou'awiyah et
encore plus mécontentes lorsque Yazid devint calife, écrivirent à
l'Imam Hussein et lui exprimèrent leur sympathie. D'autre part, un
torrent de lettres commença à affluer, spécialement de l'Iraq et
surtout de la ville de Kouffa, invitant l'Imam à aller en Iraq et à
accepter de prendre la tête de la population locale dans le but de
provoquer un soulèvement et de réprimer l'injustice et l'iniquité. Une
telle situation était certainement dangereuse pour Yazid.

Le
séjour de l'Imam Hussein à la Mecque se prolongea jusqu'à l'époque du
pèlerinage, alors que des musulmans de toutes les régions du monde
arrivaient par groupes pour accomplir les rites du pèlerinage. L'Imam
découvrit que quelques uns des partisans de Yazid étaient entrés à la
Mecque comme pèlerins, avec mission de le tuer pendant les rites du
Hadjdj, à l'aide d'armes cachées sous leurs habits de pèlerins (ihràm).

L'Imam
abrégea les rites du pèlerinage et décida de partir. Il se dressa au
milieu de la grande foule des pèlerins et, en un bref discours, annonça
qu'il s'apprêtait à partir pour l'Iraq. Dans ce discours, il déclara
également qu'il tombera en martyr et demanda aux musulmans de l'aider à
atteindre le but qu'il s'était fixé et d'offrir leurs vies sur le
chemin de Dieu. Le jour suivant, il partit avec sa famille et un groupe
de ses compagnons pour l'Iraq.

L'Imam Hussein était déterminé à
ne pas prêter serment d'allégeance à Yazid et savait très bien qu'il
sera tué. Il était conscient que sa mort était inévitable en face de la
puissance militaire effrayante des Omeyyades, favorisée par la
corruption dans certains secteurs, le déclin spirituel, le manque de
volonté dans le peuple, surtout en Iraq.

Certaines des personnes
en vue de la Mecque se tinrent sur le chemin de l'Imam pour le mettre
en garde des dangers que comportait son voyage. Il répondit qu'il
refusait de prêter allégeance et d'approuver un gouvernement injuste et
tyrannique. Il ajouta qu'il savait que, où qu'il aille, il serait
assassiné et qu'il quittait la Mecque pour préserver la Maison de Dieu
et éviter que son sang y soit versé.

L’Imam (as) se dirigeait
vers Koufa et avant d'y arriver, il envoya un émissaire digne de
confiance dans la ville, afin de voir si les gens de Koufa qui
l'avaient invité comme guide de l'Islam étaient toujours bien disposés
et n'avaient pas retournée leur foi.
Mais les gens de Koufa avaient
pour la plupart reniés leurs paroles envers al Hussein (as) et pour la
plupart avaient peur des hommes de Yazid se trouvant dans les murs de
la ville. Ces derniers étaient commandés par Oubaidallah ibn Zyad qui
fit exécuter l'émissaire de l'Imam, ainsi que l'un de ses sympathisants
bien connu à Koufa. Leurs pieds avaient été attachés et ils furent
traînés dans les rues. La ville et les environs avaient été placés sous
stricte surveillance et d'innombrables soldats de l'ennemi attendaient
al Hussein (as). Il n'y avait pas d'autre choix pour lui que d'avancer
vers la mort. Ce fut là que l'Imam exprima sa ferme détermination à
aller de l'avant et à mourir en martyr.

Sur le chemin de Kouffa
et à quelques jours de marche de la ville, il reçut la nouvelle que
l'agent de Yazid à Kouffa avait exécutée le représentant de l'Imam dans
la cité ainsi que l'un de ses sympathisants bien connu à Kouffa. Leurs
pieds avaient été attachés et ils furent traînés dans les rues. La
ville et les environs avaient été placés sous stricte surveillance et
d'innombrables soldats de l'ennemi attendaient Hussein. Il n'y avait
pas d'autre choix pour lui que d'avancer vers la mort. Ce fut là que
l'Imam exprima sa ferme détermination à aller de l'avant et à mourir en
martyr.

A soixante dix kilomètres de Kouffa dans un désert nommé
Karbala, l'Imam et son entourage furent encerclés par l'armée de Yazid
: Pendant huit jours, ils demeurèrent là, alors que l'encerclement se
rétrécissait et que le nombre des ennemis augmentait. Finalement
l'Imam, avec sa famille et un petit nombre de ses compagnons furent
encerclés par une armée de trente mille soldats.

Durant ces
jours, l'Imam fortifia sa position et fit une sélection parmi ses
compagnons. La nuit, il appela ses compagnons et, en une brève
allocution déclara qu'il n'y avait rien à espérer sinon la mort et le
martyre; il ajouta que, puisque l'ennemi n'était intéressé qu'à sa
propre personne, il les libérait de toute obligation afin que, s'ils
désiraient fuir dans l'obscurité de la nuit ils puissent sauver leur
vie.

Ensuite, il ordonna d'éteindre les lumières et la plupart
de ses compagnons, qui l'avaient rejoint par intérêt personnel, se
dispersèrent. Seuls restèrent une poignée de ceux qui aimaient la
vérité - environ quarante parmi ses proches collaborateurs - et
quelques uns des Banou Hâchim. De nouveau, l'Imam rassembla ceux qui
restèrent et les soumit à une épreuve. Il s'adressa à eux, compagnons
et proches hâchimites, leur répétant que l'ennemi ne s'intéressait qu'à
sa personne. Chacun pouvait tirer avantage de l'obscurité de la nuit et
échapper au danger. Mais cette fois, les fidèles compagnons de l'Imam
répondirent, chacun à sa manière, qu'ils ne dévieraient pas un seul
instant du chemin de la vérité dont l'Imam était le guide et qu'ils ne
l'abandonneraient jamais. Ils dirent qu'ils défendraient sa famille
jusqu'à leur dernière goutte de sang et aussi longtemps qu'ils
pourraient tenir un sabre à la main.

Au neuvième jour du mois,
un dernier ultimatum l'invitant à choisir entre " prêter serment
d'allégeance ou la guerre " fut adressé à l'Imam par l'ennemi. L'Imam
demanda un délai pour prier toute la nuit et se détermina à entrer dans
la bataille le jour suivant. Au dixième jour de Moharrem de l'an 61
(680), l'Imam s'aligna en face de l'ennemi avec son petit groupe de
fidèles, de moins de quatre vingt dix personnes se composant de
quarante de ses compagnons, et de trente membres de l'armée ennemie qui
l'avaient rejoint pendant la nuit et le jour de la bataille ainsi que
de sa famille hâchimite : enfants, frères, neveux, nièces et cousins.

L'armée
de Yazid comptait près de 30.000 hommes, un immense détachement contre
une poignée d'homme que la sècheresse et la faim avaient pourtant déjà
accablé. Pourtant, le fait que Yazid ait détaché autant de moyens
contre al Hussein (as) ne doit pas nous étonner.
Pendant le siège,
l'Imam mit tout en oeuvre afin de consolider ses positions, pour ce
faire, il sélectionna les plus vaillants (les moins affaiblis) parmi
les hommes fidèles qui l'avaient suivis.
Durant la nuit, il entama un prône assez bref concernant les espérances à avoir sur l'issue de l'affrontement rendu inévitable.
Il
n'y avait rien à espérer sinon la mort et le martyre. L'Imam al Hussein
(as) dit alors aux hommes qu'ils n'étaient plus tenus de rester à ses
côtés car seule sa personne intéressait l'ennemi. Il les libérait de
toute obligation pour qu'ils puissent fuir sans se faire repérer et
ainsi sauver leurs vies.
Une quarantaine d'hommes restèrent au près d'al Hussein (as), ainsi que les membres des Beni Hachim présent.
A
nouveau, l’Imam (as) dit à ceux qui étaient restés que seule sa
personne intéressait les injustes et qu'ils pouvaient fuir s'ils le
désiraient. Ceux qui étaient restés lui répondirent qu'ils ne se
détourneraient pour rien au monde du chemin de la vérité sur lequel ils
étaient à l'instant. Ils raffermirent leurs convictions concernant
l'évidence de la véracité de leurs actions commune avec al Hussein (as)
et ils jurèrent qu'ils ne l'abandonneraient jamais.
La dernière goutte de sang de leur corps serait pour sauver la vie d'al Hussein et sa famille.
Le jour précédent l'affrontement, l'Imam al Hussein (as) demanda un délai
pour prier toute la nuit et se détermina à entrer dans la bataille le
lendemain.
Le 10ème jour du mois de Mouharam de l'année 61 de
l'Hégire, l'Imam fit face à l'ennemi avec son petit groupe de fidèles,
de moins de 80 personnes. Parmi eux, figuraient 40 compagnons, et de
une trentaine de membres de l'armée de Yazid qui sur un élan de foi,
l'avaient rejoint durant la nuit et le jour même du conflit. Le reste
de ce petit groupe étaient sa propre famille.
Ce jour est appelé youm al achoura ce jour terrible, l’Imam (as) et ses compagnons se
battirent jusqu'à la mort, et ils devinrent à jamais les martyrs de Karbala.
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MessageSujet: Re: la Bataille du mois de Moharram   la Bataille du mois de Moharram Empty2007-01-22, 17:42

Récit du Martyre de l'Imam Hussein

L'Imam Ali - Que la Paix de Dieu soit sur lui - a raconté : Un jour, en entrant chez le Messager de Dieu - Que Dieu prie sur lui et sur sa famille, j'ai vu que ses yeux débordaient de larmes.

Je lui ai demandé :

- Qu'est-ce qui te fait pleurer, ô Messager de Dieu ?

- L'Ange Gabriel vient de me quitter. Il m'a informé que Hussein serait tué près de l'Euphrate... Veux-tu sentir la terre où il sera tué ? Il tendit la main, ramassa une poignée de terre et me la donna. Alors je n'ai pu empêcher mes larmes de couler..." (rapporté par Ahmad ibn Han bal)
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MessageSujet: Re: la Bataille du mois de Moharram   la Bataille du mois de Moharram Empty2007-01-22, 17:48

Habitants de Koufa ! Obeidoullah, fils de Ziyad, votre Gouverneur, a ordonné l'arrestation de Mouslim le fils d'Aqil, l'envoyé de Hussein fils d'Ali, qui a refusé de jurer obéissance au Calife. Quiconque aidera Mouslim fils d'Aqil, d'une façon ou d'une autre, sera considéré comme rebelle envers le Calife. Il sera pendu et écartelé, toute sa famille exécutée, et tous ses biens confisqués. Que ceux qui ont aidé Mouslim dans le passé, et qui se repentent fournissent à la police des indices permettant de découvrir la cachette du rebelle. Ils bénéficieront de la clémence du Gouverneur Obeidoullah !

Le crieur public s'éloigna, pour aller délivrer son message en un autre endroit de la ville. L'Azane appelant à la Prière du Maghreb avait succédé à la proclamation. Mouslim se mit debout, et leva les bras pour le Takbir d'entrée dans la Prière. Quand il eut achevé celle-ci, il se retourna. La Mosquée était vide. Un homme, un seul, Hani fils d Orwah qui hébergeait Mouslim, avait prié derrière lui. Tous les autres s'étaient éclipsés, l'un après l'autre... Les deux hommes échangèrent quelques mots. Hani sortit de la Mosquée pour conduire en lieu sûr les deux jeunes fils de Mouslim, avant de tenter de quitter Koufa pour alerter au plus vite l'Imam Hussein. Mais à peine avait-il rejoint sa maison que celle-ci fut encerclée par les hommes d'Obeidoullah. Hani se défendit avec courage, mais très vite il succomba sous le nombre. Il fut enchaîné, et traîné au palais du Gouverneur. Dès que la nouvelle de son arrestation fut connue, les guerriers de la tribu des Mazij, dont Hani était le chef, entourèrent le palais, exigeant sa libération. Obeidoullah dut ruser et il leur promit qu'il serait bien traité et qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter pour lui.

Pendant ce temps Mouslim avait quitté la Mosquée. IL errait au hasard dans les ruelles de Koufa, ne sachant où se cacher pour passer la nuit. Il s'arrêta près d'une maison, et s'assit pour se reposer un peu. La porte de la maison s'ouvrit. Une vieille dame apparut : Que veux-tu, étranger ? Que cherches-tu par ici à cette heure tardive ?

- J'ai soif ! Peux-tu m'offrir un peu d'eau ?

La vieille dame rentra dans la maison, puis ressortit avec un bol plein d'eau qu'elle tendit à Mouslim. Celui-ci remercia, but, et resta assis.

- Pourquoi ne te lèves-tu pas ? Pourquoi ne t'en vas-tu pas ?

Qui es-tu ?

- Je ne sais pas où aller. Je suis étranger... Je viens de la ville de l'Envoyé de Dieu. Je suis ici depuis quelques semaines, à l'invitation des habitants de Koufa. Ils étaient plusieurs milliers à m'acclamer quand je suis arrivé. Aujourd'hui, pas un seul n'accepterait que je pénètre dans sa maison...

- Tu es Mouslim ! Tu es celui que la police recherche ! Entre vite dans ma maison ! Que Dieu te bénisse, ma mère ! Mais je ne peux accepter ton offre, tu courrais un danger trop grand.

- Entre, te dis je ! Tu es l'envoyé de Hussein ! Tu es le cousin et l'homme de confiance de mon Imam ! Comment pourrais je affronter Fatima la Resplendissante, le Jour du Jugement, quand elle me dira : "Tawah, l'envoyé de mon Hussein est venu vers toi, pourchassé par la police de Yazid, sans ami, sans défenseur, et tu l'as repoussé..." Entre te cacher chez moi, mon enfant !

Mouslim entra. IL se cacha dans un coin de la maison. Comme s'il pressentait que cette nuit était sa dernière nuit, il décida de veiller en Prière.

Quand le fils de Tawah rentra à la maison, la vieille dame ne sut pas lui cacher qu'elle avait offert asile à l'homme que toutes les polices du Calife recherchaient. Endormant la méfiance de sa mère par un mensonge, le traître trouva un prétexte pour sortir en pleine nuit. Il se précipita au palais d'Obeidoullah. Quand il retourna chez lui, soixante dix hommes armés jusqu'aux dents l'accompagnaient. Mouslim entendit le pas des chevaux. Il comprit ce qui se passait. Il se leva d'un bond, l'épée à la main, et se précipita vers la porte. Tawah aussi avait entendu, et elle avait compris que son fils les avait trahis. Elle supplia Mouslim de ne pas douter d'elle, et il l'assura qu'il était convaincu de sa sincérité.

Mouslim bondit dans la ruelle. IL se retrouva face à face avec les hommes de main d'Obeidoullah. Pendant plusieurs heures il se battit contre ceux qui venaient l'arrêter. Ceux-ci, impuissants à le vaincre blessèrent en lui lançant de loin des flèches, des pierres, des objets enflammés. Puis ils l'obligèrent à se replier vers un endroit où ils avaient creusé un piège dans le sol. Ils purent ainsi s'emparer de lui.

Mouslim fut conduit au palais du Gouverneur. Obeidoullah ordonna qu'on lui tranche la tête. Puis le corps du premier Martyr du Soulèvement de l'Imam Hussein fut jeté du haut des murailles du palais.

Hani fut conduit au marché aux moutons de Koufa, pour y être lui aussi décapité. Il appela les membres de sa tribu :

A moi les Mazij ! Je suis Hani fils d'Orwah, votre chef ! N'y a-t-il donc aucun Mazij pour venir me défendre aujourd'hui ?

Mais le climat de terreur qu'Obeidoullah faisait régner depuis quelques jours commençait à produire ses effets. La rumeur courait aussi que l'armée de Damas était presque aux portes de la ville. Cent mille hommes appelés en renfort… Pas un seul Mazij ne vint au secours de son chef. La tête de Hani aussi fut tranchée.

Les corps des deux Martyrs furent traînés derrière des chevaux dans les rues de Koufa, pour effrayer davantage la population. Leurs têtes furent envoyées à Damas, en cadeau, à Yazid, le Calife omeyyade.

La femme qui hébergea Mouslim fut jetée de haut d'une tour à titre d'exemple pour la ville.

Avant l'arrivée à Koufa d'Obeidoullah, le Gouverneur nommé par Yazid, et de ses troupes, Mouslim avait écrit à l'Imam Hussein pour l'informer de l'avancement de la mission dont celui-ci l'avait chargé. Les habitants de Koufa, et ceux d'autres villes d'Iraq, avaient envoyé lettres et délégations à l'Imam Hussein :

- Nous t'attendons, ô fils de l'Envoyé de Dieu ! Nous ne voulons pas d'autre Calife que toi ! Viens, mets-toi à la tête de nos armées. Viens ! Ne nous abandonne pas !

Mais il fallait être prudent. Les gens de l'Iraq avaient déjà trahi et l'Imam Ali et l'Imam Hassan. Mouslim devait apprécier le degré de sincérité de ces messages, et organiser la venue à Koufa de l'Imam. La situation lui avait paru propice à un soulèvement, et il en avait informé son cousin, l'Imam Hussein

Quand il avait reçu la lettre de Mouslim, l'Imam Hussein avait décidé de partir sans plus attendre. Il avait toute confiance en son cousin. IL craignait d'autre part que Yazid fils de Moawiyah, le Calife omeyyade, ne le fasse assassiner à La Mecque. Et il ne voulait pas que la Ville Sainte, où il est interdit de tuer même un insecte, soit profanée par son propre sang.

Il avait donc quitté l'enceinte sacrée le 8 du mois de Zoul-Hijja de l'an 60 de l'hégire, la veille du Jour d'Arafat. A quelqu'un qui s'étonnait qu'il n'attende pas la fin du Pèlerinage, il avait répondu qu'il allait s'offrir lui-même en Sacrifice, en Iraq.

En chemin, il rencontra des pèlerins qui lui donnèrent quelques informations :

- Les cœurs des gens sont avec toi, mais leurs épées sont plutôt du côté des Omeyyade... Après tout, c'est au Ciel que se décide le destin, et Dieu fait ce qu'IL veut !

A mesure qu'il avançait vers l'Iraq, le cortège qui accompagnait l'Imam Hussein grossissait. Un messager fut envoyé à Koufa. Capturé, il lui fut ordonné, en échange de la vie sauve, de monter en chaire à la Mosquée et d'y injurier le petit-fils du Prophète. Mais au lieu de cela, le courageux compagnon de l'Imam appela les gens à se soulever contre Obeidoullah et son maître Yazid. Il fut jeté vivant du haut des murs du palais. Un second messager de l'Imam Hussein subit le même sort. Des nouvelles sur la réalité de la situation parvinrent enfin à l'Imam Hussein IL ordonna de faire halte, et s'adressa à ceux qui l'accompagnaient :

- Nos Partisans nous a abandonnés. Que ceux qui veulent s'en aller s'en retournent chez eux. Ils n'ont pas d'obligation envers nous.

Tous ceux qui avaient rejoint le cortège en cours de route se dispersèrent. Seuls restèrent avec l'Imam Hussein les proches et les Chiites qui l'accompagnaient depuis La Mecque, ainsi que les femmes et les enfants de la Famille du Prophète.

L'Imam Hussein et ses compagnons reprirent leur marche. Ils furent bientôt interceptés par un premier détachement de l'armée de Yazid, et contraints de changer de route. Le 2 du mois de Muharram de l'an 61 de l'hégire, ils se heurtèrent à un autre corps d'armée fort de quatre mille hommes. Ils furent obligés de s'arrêter.- Comment s'appelle cet endroit, demanda l'Imam Hussein ?- Karbala !- O mon Dieu ! Je cherche Ta Protection contre l'affliction [Karb] et le malheur [Bala] !

Et il ajouta :

Descendez de vos montures. Nous sommes arrivés au terme de notre voyage. C'est ici que nous allons verser notre sang et que nous serons enterrés. C'est ce que m'a confié mon grand-père, l'Envoyé de Dieu ! Le 7 Moharrem, l'armée prit position pour empêcher les compagnons de l'Imam Hussein d'accéder à !'Euphrate et les priver ainsi d'eau. Le 8 Moharrem, les hommes de Yazid se rapprochèrent du campement de l'Imam, et au fil des heures montrèrent de plus en plus d'agressivité. Ils tenaient leurs épées et leurs lances prêtes, comme s'ils allaient donner l'assaut. Les incidents se multipliaient.

L'Imam Hussein envoya son frère Abbas leur demander ce qu'ils voulaient exactement :

- Que Hussein se soumette ! Qu'il jure fidélité au Calife, sinon nous le combattrons !

Le soir du 9 Moharrem, l'Imam Hussein chargea Abbas de négocier un ultime délai. L'Imam et ses compagnons pourraient ainsi jouir d'une dernière nuit pour se préparer au Martyre.

La nuit se passa en Prière. Les compagnons de l'Imam Hussein se faisaient les uns aux autres leurs dernières recommandations. L'Imam réunit tous ceux qui l'accompagnaient. Il leur dit que ses ennemis n'en voulaient qu'à lui seul, et il leur proposa de profiter de l'obscurité pour s'enfuir. Il éteignit même les lampes afin que quiconque voudrait partir puisse le faire sans être vu de ses compagnons.

Aucun n'accepta d'abandonner son Imam ! Tous voulaient mourir avec lui, et être avec lui au Paradis.

Au milieu de la nuit, l'un des commandants de l'armée de Yazid, Hour, celui-là même qui avait forcé l'Imam Hussein à changer de route et à se diriger vers Karbala, s'approcha du camp. Son fils et son esclave (qu'il aimait autant que son fils) l'accompagnaient. Lors de leur première rencontre, au milieu du désert, l'Imam Hussein avait offert à Hour et à ses soldats assoiffés l'eau dont il disposait. Ils avaient même donné à boire à leurs chevaux épuisés. Et depuis trois jours maintenant que le campement de l'Imam était privé d'eau, les femmes et surtout les enfants souffraient terriblement de la soif. Et le lendemain, à l'aube, l'assaut allait être donné, le petit-fils du Prophète et ses compagnons massacrés... Hour ne se pardonnait pas son rôle dans cette affaire. Le repentir avait envahi son âme, et il ne songeait plus qu'à ce qu'il aurait à répondre à la terrible question que ne manquerait pas de lui poser son Créateur le Jour du Jugement. IL lui fallait choisir clairement entre l'Enfer et le Paradis. Peut-être était-il encore temps d'obtenir le Pardon... IL n'y avait pas à hésiter. Quand il fut en présence de l'Imam Hussein Hour tomba à genoux. Sa voix était entrecoupée de sanglots :

- Fils du Prophète, pardonne-moi ! Je ne pensais pas que mon action aurait de telles conséquences. Permets-moi de me racheter en défendant ta vie, et que mon fils que voici défende la vie de tes fils !

L'Imam Hussein releva Hour et, le serrant dans ses bras, l’embrassa :

- Hour, mon ami ! Je n'ai pas le moindre blâme à t'adresser. Ton courage et ton désintérêt pour les choses de ce bas monde ont ajouté à ta valeur morale. Tu es mon invité ! Pardonne-moi de ne pouvoir rien t'offrir, ni à manger, ni à boire ! La veillée de Prière se poursuivit. Les compagnons de l'Imam Hussein entouraient celui-ci, et tous s'attachaient à se rappeler leur Créateur. Ils se promirent les uns aux autres que, tant qu'ils seraient en vie, ils feraient tout leur possible pour qu'aucun mal ne soit fait au petit-fils du Saint Prophète.

L'aube arriva. Ali Akbar, l'un des fils de l'Imam Hussein, récita l'Azane. Une volée de flèches, tirées par l'armée de Yazid, lui répondit. Les compagnons de l'Imam se séparèrent en deux groupes. Pendant que les uns priaient derrière lui, les autres se tenaient debout, serrés l'un contre l'autre faisant à ceux qui priaient un rempart de leurs corps, tant et si bien qu'aucune flèche n'atteignit ceux-ci. Les héros qui formaient ce bouclier vivant recevaient dans leur chair, sans défaillir, sans une plainte, cette pluie de flèches acérées... Quand tous eurent fini d'accomplir la Prière de l'Aube, vingt-trois des soixante-dix-sept compagnons de l'Imam Hussein étaient grièvement blessés !

Le soleil se leva. Les tambours de guerre de l'armée omeyyade commencèrent à retentir. En même temps, près de cinq mille soldats assoiffés de sang crièrent à l'Imam Hussein d'envoyer au combat ses hommes... ses soixante-dix-sept courageux compagnons !

Le Jour d'Achoura commençait...
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