Depuis fort longtemps, le problème des nourritures et des boissons s'est posé aux peuples et aux nations; les gens ne savaient pas ce qui leur était permis et ce qui leur était défendu. Le problème se posa tout particulièrement pour les nourritures animales.
Quant aux nourritures et aux boissons végétales, l'humanité n'a pas connu beaucoup de divergences à leur sujet. L'Islam, par exemple, n'a déclaré illicite que ce qui se transforme en boisson alcoolisée, et ce quelle qu'en soit la source, raisin, dattes, orge ou quelqu'autre matière que ce soit, du moment qu'il y ait eu fermentation.
Et comme nous le découvrirons plus tard, l'Islam a déclaré illicite tout ce qui provoque un engourdissement ou cause un mal au corps. Le problème qui a connu de grandes divergences, fut donc celui des nourritures animales.
Les interdits alimentaires avant l'Islam L'égorgement des animaux et leur consommation chez les brahmanes
Certaines castes, comme les brahmanes et d'autres qui se voulaient philosophes, se sont refusés à égorger et à manger des animaux, ils ont préféré rester végétariens. Pour se justifier, ils ont dit: «Egorger un animal représente une cruauté de l'homme envers un être vivant comme lui, il n'a pas le droit de le priver de la vie».
Mais, comme nous avons pu l'observer, la conception chez ces animaux n'est pas un but en lui-même, ils ne sont dotés ni de raison ni de volonté; nous avons remarqué aussi que ces animaux ont été créés pour servir l'homme, il n'est donc pas étonnant que l'homme se serve de leur viande comme il se sert d'eux quand ils sont vivants.
Nous avons su aussi que la Loi de Dieu en ce qui concerne Ses créatures, est que l'espèce inférieure est sacrifiée au profit de l'espèce supérieure. L'herbe verte épanouie est coupée pour nourrir les animaux, et ces derniers sont égorgés pour servir de nourriture à l'homme, et l'homme à son tour lutte et meurt au profit de la collectivité, etc.
Le refus de l'homme d'égorger des animaux ne protégera pas ces derniers de la mort; même s'ils ne se dévorent pas entre eux, ils mourront, et d'une façon peut-être beaucoup plus désagréable que s'ils finissaient leurs jours sous un couteau tranchant.
Les animaux déclarés illicites chez les Juifs et chez les Chrétiens Dieu a interdit aux Juifs beaucoup d'animaux sauvages et de poissons; le chapitre onze de la Thora explique ces interdictions.
Pour sa part, le Coran a cité certains aspects de ce que Dieu a interdit aux Juifs et ce - comme nous l'avons dit avant - en punition de leur injustice et de leurs péchés:
«Nous avons interdit tout bête à ongles à ceux qui pratiquent le judaïsme.
Nous leur avons interdit la graisse des bovins et des ovins,
à l'exception de celle de leurs dos, de leurs entrailles et de celle qui est mêlée aux os.
Nous les avons ainsi punis pour leur rébellion. Nous sommes véridiques!»
(Sourate: Les Troupeaux, 146).
Voilà ce que Dieu a interdit aux Juifs, en principe, les Chrétiens devaient les suivre, car l'Evangile a déclaré que le Messie, que la paix soit sur lui, n'est pas venu pour contredire les lois mais pour les compléter.
Mais là, ils ont enfreint la loi, ils se sont permis ce qui leur était interdit dans la Thora - et qui n'a d'ailleurs pas été abrogé dans l'Evangile - et ils ont suivi leur apôtre Saint Paul que toutes les nourritures étaient permises sauf celles destinées à des idoles.
Saint Paul a donné l'explication suivante: Tout ce qui entre en bouche ne souille pas la bouche, c'est ce qui en sort qui la souille. ils se sont permis la viande de porc bien qu'elle soit - jusqu'à ce jour - interdite dans la Thora.
Chez les Arabes de la période préislamiqueQuant aux Arabes païens, ils se sont interdit certains animaux qu'ils considéraient comme sales, ils s'en sont interdit d'autres parce qu'ils adoraient des idoles et voulaient se rapprocher d'elles, et à cause d'illusions comme Bahira, Saïba Waçila et Ham, comme nous l'avions expliqué avant, mais car contre, ils se sont permis beaucoup de mauvaises choses comme la bête morte ou le sang répandu.
Le rétablissement des prescriptions alimentaires par l'Islam L'Islam est apparu et a trouvé les gens dans l'état que nous ayons cité au sujet des nourritures animales, de ceux qui se permettaient de manger de tout à ceux qui exagéraient dans leurs interdictions, alors, il a adressé cet appel à tous les hommes:
«O vous, les hommes!
Mangez ce qui est licite et bon sur la terre;
ne suivez pas les traces du démon: il est pour vous un ennemi déclaré»
(Sourate: La Vache, 168).
Il les a appelés en tant qu'hommes pour qu'ils mangent les excellentes nourritures de cette grande table qu'est la terre, avec tout ce qu'Il leur a crée et Il les a mis en garde pour qu'ils ne suivent pas le chemin que le Démon leur a embelli en les incitant à interdire ce que Dieu a permis, voilà comment le Démon les a privés des excellentes nourritures et les a jetés dans les abîmes de l'égarement.
Dieu adressa ce message aux croyants:
«O vous qui croyez !
Mangez de ces bonnes choses que Nous vous avons accordées;
remerciez Dieu, si c'est Lui que vous adorez.
Dieu vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc
et tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que celui de Dieu.
Nul péché ne sera imputé à celui qui serait contraint d'en manger
sans pour cela être rebelle, ni transgresseur.
Dieu est celui qui pardonne, Il est miséricordieux»
(Sourate: La Vache, 172-173).
Dans cet appel adressé aux croyants, Dieu leur demande de manger les bonnes choses qu'Il leur a accordées et de Le remercier de Ses bienfaits. Puis, Il a précisé qu'Il ne leur a interdit que ces quatre espèces, que nous trouvons d'ailleurs dans d'autres versets, mais le plus éloquent au sujet de ces quatre espèces est celui qui rapporte les paroles de Dieu le Tout Puissant dans la Sourate des Troupeaux:
« Dis: je ne trouve pas d'interdictions au sujet de la nourritures dans ce qui m'a été révélé,
à part la bête morte, le sang répandu et la viande de porc - car c'est une souillure -
et ce qui par perversité, a été sacrifié à un autre que Dieu.
Quant à celui qui est contraint d'en user, par nécessité,
sans être pour cela rebelle, ni transgresseur,
ton Seigneur lui pardonnera, car Il est miséricordieux»
(Sourate: Les Troupeaux, 145).
Dans la Sourate: La Table Servie, Dieu entre dans plus de détails en ce qui concerne ces interdictions:
«Voici ce qui vous est interdit: la bête morte, le sang, la viande de porc;
ce qui a été immolé à un autre que Dieu; la bête étouffée, ou morte à la suite d'un coup,
ou morte d'une chute, ou morte d'un coup de corne,
ou celle qu'un fauve a dévorée - sauf si vous avez eu le temps de l'égorger -
ou celle qui a été immolée sur des pierres»
(Sourate: La Table Servie, 3).
Ces dix interdictions n'entrent pas en contradiction avec le verset précédent, car la bête étouffée, et la bête morte à la suite d'un coup, ou celle morte d'une chute ou d'un coup de corne ou celle qu'un fauve a dévorée, tout cela entre dans «la bête morte», donc, ce verset détaille le précédent. Par exemple, ce qui a été immolé sur une pierre entre dans la catégorie «ce qui a été immolé à un autre que Dieu». Bref, les interdictions sont au nombre de quatre dans leur ensemble, de dix dans leur détail.
Les grandes prescriptions alimentaires L'interdiction de la bête morte
La première des interdictions que les versets ont citées est "la bête morte", c'est-à-dire celle, parmi les animaux et les oiseaux, qui a connu une mort naturelle sans que l'homme intervienne avec l'intention de l'immoler ou de la chasser.
L'esprit moderne peut se demander quelle sagesse il y aurait à interdire à l'homme «la bête morte» sans qu'il puisse s'en servir, à cette question, nous répondons qu'il y a des raisons évidentes:
Celui qui a le caractère droit éprouve du dégoût et de la répugnance pour la bête morte. Les gens sensés sont unanimes pour connaître que sa consommation constitue une humiliation pour la dé de l'homme; pour cette raison, il n'est pas étonnant de voir les gens de Livres l'ont tous interdite. Ils ne mangent que ce a été immolé, bien que les modalités soient différentes.
Une autre raison est que le Musulman doit s'habituer à avoir l'intention et la volonté dans tout ce qu'il entreprend, il ne doit obtenir une chose qu'après avoir fixé ses intentions et ses objectifs, et montré sa volonté. Le sens d'immoler - qui écarte le qualificatif de bête morte - est le suivant: tuer un animal pour le manger. Ceci montre que Dieu n'a pas voulu que l'homme mange une chose pour laquelle il n'a pas fixé ses intentions et ses objectifs, comme c'est le pour la bête morte, car l'animal immolé ou chassé obtenu que grâce à l'effort et à la volonté.
L'animal qui connaît une mort naturelle perd souvent la vie à cause d'une maladie chronique ou occasionnelle ou à cause d'un empoisonnement ou d'un amaigrissement etc, donc, sa consommation comporte beaucoup de risques.
Lorsque Dieu le Tout Puissant nous a interdit - à nous êtres humains - la bête morte, Il a donné la possibilité aux animaux et oiseaux de la manger, surtout dans le désert et les endroits où l'on n'enterre pas les bêtes. Dieu est miséricordieux, les bêtes sont comme nous, comme le dit le Coran.
Une dernière raison enfin, est que l'homme doit prendre bien soin de ses animaux pour qu'ils ne tombent pas malades et ne trouvent pas la mort, mais s'ils tombent malades, il doit se hâter soit de les guérir soit de les immoler.
Les différentes formes de "la bête morte" :
La bête étouffée: c'est la bête qui meurt par étouffement, soit si on lui tord le cou à l'aide d'une corde, soit si on lui coince la tête dans un espace étroit,
La bête morte à cause d'un coup: c'est celle frappée à mort par un bâton ou autre chose.
La bête morte d'une chute: c'est celle tombée d'un endroit très élevée ou celle qui est tombée dans un puits.
La bête morte d'un coup de corne: c'est celle qu'une autre tue d'un coup de corne.
La bête dévorée par un fauve: c'est celle qui meurt après avoir été dévorée en partie par le lion.
Après ces cinq cas, le Coran précise:
«sauf si vous avez eu le temps de l'égorger»
Ainsi, l'égorger alors qu'elle est encore en vie la rend licite mais cela nous le détaillerons plus loin.
Pour s'assurer de ce que l'on vient de dire, il suffit de voir si bête a encore un souffle de vie. D'après Ali Ibn Abi Taleb, que Dieu l'agrée: Si vous arrivez à égorger la bête qui a souffert d'un coup d'une chute ou d'un coup de corne alors qu'elle agite encore un de ses membres, vous pouvez la manger.
Et d'après Dahak: Les païens mangeaient les bêtes mortes mais en Islam, Dieu a déclaré illicite ces bêtes sauf celles qui ont été égorgées, et pour le savoir disons que toute bête qui bouge une patte, la queue ou les yeux peut être égorgée et reste, par conséquent, licite (Certains théologiens disent: Il doit y avoir vie; la preuve c'est le sang qui jaillit et l'agitation forte de la bête).
Les raisons de ces interdictions :
Les raisons de l'interdiction de ces différentes sortes de bête morte d'une mort naturelle avec l'éventuelle exception du danger pour la santé, qui n'est pas claire ici.
Et même la deuxième raison paraît ici très convaincante, car le législateur est sage, il apprend aux gens à être plus attentifs aux animaux et plus compatissants envers eux. Il ne faut pas les négliger au risque qu'ils étouffent, tombent d'un endroit très élevé ou donnent des coups de cornes au point de s'entretuer; les animaux ne doivent pas être frappés à mort comme ils le sont parfois par certains bergers durs qui osent inciter les bêtes à se livrer à des duels où elles se donnent des coups de cornes au point d'en mourir presque. Et les théologiens en ont conclu que la bête qui a été blessée et qui a saigné à cause d'un coup de corne reste illicite, et même si la personne l'égorge, car le but de cette interdiction et selon moi - de punir celui qui laisse ces animaux s'entretuer en se donnant des coups de corne.
Quant à l'interdiction de ce qu'un fauve a mangé, c'est après tout un geste qui honore l'homme et lui évite de manger les restes de ce que les fauves ont mangé. Les païens par exemple, mangeaient ces restes, comme des restes de vache, de chameau, etc. Mais Dieu a interdit ces bêtes aux croyants.
L'interdiction du sang répandu
La deuxième interdiction est le sang répandu, c'est-à-dire, le sang qui coule. On a interrogé Ibn Abbas à propos de la rate, il a répondu: Vous pouvez la manger. Mais on lui a dit: c'est du sang.
Et lui de dire: seul le sang répandu vous est interdit car il est dégoûtant et écoeure le caractère humain qui est propre. De plus, il cause beaucoup de méfait comme la bête morte par exemple.
Les païens prenaient des objets aiguisés chaque fois qu'ils avaient faim et pratiquaient une saignée sur leur chameaux ou sur d'autres animaux; ils ramassaient le sang puis le buvaient. A ce sujet, El Ahcha dit:
«Méfiez-vous des bêtes mortes, ne les approchez pas. Et ne prenez pas d'armes pointues, ne saignez pas».
Et puisque cette pratique affaiblissait les bêtes et les faisait souffrir, Dieu le Tout Puissant l'a déclarée illicite.
L'interdiction de la viande de porc
La troisième interdiction est: la viande de porc. Le tempérament correct en est dégoûté. D'ailleurs, la médecine moderne a prouvé que sa consommation est dangereuse, surtout dans les régions chaudes. Les expériences scientifiques ont également démontré que sa consommation était l'une des raisons de la présence du vers solitaire ainsi que d'autres vers mortels.
Et qui sait, la science de demain nous démontrera peut-être d'autres secrets de l'interdiction du porc que ceux que nous connaissons aujourd'hui. Dieu a raison de décrire Son Prophète de cette façon: L'homme qui interdit aux hommes les vilenies.
A propos de ce que l'on vient de dire, nous citons ici le cas de certains chercheurs qui vont encore plus loin et disent que la consommation permanente du porc provoque une indifférence de la personne envers les choses inviolables.
L'interdiction de ce qui a été immolé à un autre que Dieu
La quatrième interdiction est: ce qui a été immolé à un autre que Dieu, c'est-à-dire ce sur quoi a été invoqué un autre nom que celui de Dieu, comme les idoles, par exemple.
Les adorateurs d'idoles invoquaient le nom de leurs idoles chaque fois qu'ils immolaient; cela est un rapprochement vers un autre que Dieu, et non pas une adoration de Son nom majestueux. La raison de l'interdiction est ici pûrement religieuse, car le but est de protéger l'unicité, de sacrifier le culte et de lutter contre le polythéisme sous toutes ses formes.
Dieu qui a créé l'homme et qui a mis à sa disposition tout ce qui se trouve sur la terre, lui a permis d'immoler les animaux pour son bien à condition qu'il invoque le nom de Dieu; et cette invocation veut dire que l'homme accepte d'immoler sous l'autorisation et la bénédiction de Dieu. Donc, si un autre nom que celui de Dieu a été invoqué, cette autorisation devient nulle; l'homme mérite alors qu'on le prive de cette immolation.
Différentes formes de la bête immolée sur des idoles :
Ces idoles étaient fabriquées de pierres et étaient adorées à la place de Dieu. A la Mecque, les païens immolaient sur les pierres pour s'approcher de leurs dieux et de leurs idoles. Ce point peut être associé à «ce qui a été immolé à un autre que Dieu», car les deux points tendent à glorifier l'idole; et la différence entre eux est la suivante: Ce qui a été immolé à un autre que Dieu peut ne pas être immolé sur des pierres, mais le nom d'une idole peut simplement être invoqué. Quant à ce qui a été immolé sur des idoles, cela doit être nécessairement avoir été immolé sur des pierres ou à côté de ces pierres. Donc, aucun nom ne doit être invoqué si ce n'est celui de Dieu.
Et puisque ces pierres se trouvaient autour de Ka'aba, certaines personnes pouvaient croire que si l'on immolait sur ces pierres, ce serait une glorification pour la Ka'aba, c'est pour cette raison que le Coran a écarté cette illusion et a cité des versets clairs et nets quant à son interdiction, et ce bien qu'ils puissent être associés à
«ce qui a été immolé à un autre que Dieu».
L'autorisation des poissons et des crevettes
La Loi islamique a exclu les poissons ainsi que tout autre gibier de mer de «la bête morte». Et lorsque le Prophète, que Dieu prie sur lui et le salue, a été interrogé au sujet de l'eau de mer, il a répondu:
«C'est une eau pure, et tout animal qui y trouve la mort est licite»
(Rapporté par Ahmad et Ahl Sunan (Abu Daoûd, Ibn Maja, Tirmidi et Nissaï))
Dieu le Tout Puissant dit:
«Le gibier de la mer et la nourriture qui s'y trouve vous sont permis»
(Sourate: La Table Servie, 96).
Omar a dit: Ce gibier c'est ce que qu'on pêche, la nourriture c'est ce que la mer rejette. Ibn Abbass dit: Sa nourriture c'est ce qui est mort (animaux).
Dans les "Sahihaïn" (les deux textes authentiques), Jaber, que Dieu l'agrée, raconte: "le Prophète a envoyé un jour un groupe de ses compagnons en mission; ces derniers ont trouvé un grand poisson que la mer avait rejeté sur le sable - il était donc mort - et ils en ont mangé pendant une vingtaine de jours; lorsqu'ils sont rentré à Médine, ils ont mis le Prophète, à lui bénédiction et salut, au courant. Le prophète a répondu:
"Vous pouvez manger ce bien que Dieu vous a accordé, donnez-nous en si vous en avez."
Un compagnon lui en donna à peu et il le mangea
(Rapporté par El Bukhari)
Un autre exemple de gibier de mer mort sont les crevettes; Le Prophète a autorisé leur consommation même si elles sont mortes car les immoler serait impossible. Ibn Abi Awfa, que Dieu l'agrée, dit: «Nous avons effectué avec le Prophète sept conquêtes et nous avions mangé avec lui des crevettes» (Rapporté par les compagnons, excepté Ibn Maja) .
L'exploitation des peaux, des os et des poils de la bête morte
L'interdiction de la bête morte est une interdiction quant à sa consommation, mais exploiter sa peau, ses cornes, ses os ou ses poils demeure licite et est plutôt recommandé car cette exploitation peut rapporter de l'argent utile et qu'il ne faut surtout pas laisser échapper.
D'après Ibn Abbas: «On avait donné une brebis à une Mawlat (Mawlat: C'est une esclave à qui Maïmouna donna la liberté) de. Maïmouna - mère des croyants - mais la brebis trouva la mort et le Prophète, à lui bénédiction et salut, qui passait par là lui dit: "Pourquoi ne tannez-vous pas sa peau pour vous servir?" tout le monde répondit: "Mais elle est morte !" Et le Prophète de répondre: "Seule sa consommation est interdite"(Rapporté par les compagnons excepté Ibn Maja)
Le Prophète, à lui bénédiction et salut, a expliqué le moyen qui purifie la peau de la bête morte et c'est le tannage. Il a dit dans un Hadith:
«Le tannage de la peau c'est son immolation»
(Abu Daoûd et Nissai),
c'est-à-dire: Le tannage qui purifie se situe sur le même plan que l'immolation qui rend la brebis licite ainsi que tout autre animal. Et une citation: «Son tannage efface ses souillures"(El Hakem).
«Chaque fois qu'il y a tannage, il y a purification» (Sahih de Muslim). Cette purification s'applique à toutes sortes de peaux, même celle des chiens ou celle des porcs. C'est l'avis de l'école de DAHER, mais c'est également celui d'Abu Yusuf et celui de Chaukani qui l'a fait prévaloir.
D'après Souda - mère des croyants: "Une de nos brebis est morte, nous avons tanné sa peau et on en a fait une gourde. On y a mis des dattes pour donner un bon goût à l'eau, nous l'avons utilisée jusqu'à ce qu'elle soit usée" (El Bukhari et d'autres).
Les principes de l'exception Le cas de nécessité est exceptionnel
Toutes les interdictions que nous avons citées sont en vigueur s'il y a un choix. Mais, comme nous l'avons dit plus tôt, la nécessité a ses lois. Citons à ce propos le Coran:
« Il vous a indiqué ce qui vous était interdit à moins que vous ne soyez contraints d'y recourrir»
(Sourate: Les Troupeaux, 119)
Et après avoir rappelé l'interdiction de la bête morte et du sang répandu, Dieu le Tout Puissant dit:
«Nul péché ne sera imputé à celui qui serait contraint d'en manger
sans pour cela être rebelle, ni transgresseur.
Dieu est celui qui pardonne, Il est miséricordieux»
(Sourate: La Vache, 173).
Nous entendrons ici par necessité, celle de la nourriture, comme par exemple la faim dont l'homme peut souffrir. Les théologiens ont fixé les limites de cette faim à "un jour et une nuit", si l'homme ne trouve alors que les nourritures illicites, il peut en manger juste ce qu'il faut pour éviter sa perte. L'imam Malik dit à ce propos : "Il peut en manger pour calmer sa faim jusqu'à ce qu'il trouve une autre nourriture". D'autres ont dit aussi: "L'homme ne doit manger que ce qu'il faut pour se maintenir en vie".
C'est peut-être ce que Dieu veut lorsqu'il dit:
"Sans pour cela être rebelle ni transgresseur"
C'est-à-dire, sans pour cela trouver une satisfaction dans ce qu'il mange, ni dépasser les limites de la nécessité. La faim qui pousse à la nécessité a été édictée de manière très claire dans le Coran:
"A l'égard de celui qui, durant une famine,
serait contraint de consommer des aliments interdits sans vouloir commettre de péché,
Dieu est celui qui pardonne, Il est miséricordieux»
(Sourate: La Table Servie, 3).
La nécessité besoin d'absorber des médicaments
Les théologiens ne sont pas unanimes quant au besoin d'absorber des médicaments, si oui ou non la guérison dépend des choses illicites. Certains théologiens ne considèrent pas les médicaments comme une nécessité pressante, telle la nourriture; ils s'appuient, dans leurs décisions, sur le Hadith suivant:
« Dieu n'a pas permis votre guérison par des moyens qu'il a déclarés illicites»
(Rapporté par El Bukhari, d'après Ibn Massoud).
Certains théologiens, par contre, ont pris en considération le besoin d'absorber les médicaments, car ils sont nécessaires à la vie, tout comme la nourriture. Pour justifier leur position, ces théologiens prennent l'exemple du Prophète, à lui bénédiction et salut, qui a permis à Abderrahman Ibn Houf et à Zoubeir Ibn Haouam, qui étaient tous deux galeux, de porter la soie, bien que celle-ci fût strictement interdite par le Prophète lui-même. Il est fort probable que cette dernière position soit celle qui se rapproche le plus de l'esprit de l'islam qui, dans toutes ses lois et dans tous ses conseils, veut protéger la vie humaine.
Mais l'autorisation d'absorber des médicaments qui contiennent quelque chose d'illicite comprend des conditions:
Il faut qu'il y ait un danger réel pour la santé de l'homme si ce dernier n'absorbait pas ces médicaments.
Qu'il n'y ait pas d'autres médicaments, licites, qui peuvent les remplacer.
Il faut que ces médicaments soient prescrits par un médecin musulman qui a l'expérience et la foi en sa religion.
Mais la réalité est que les médecins de confiance disent: Il n'existe aucun besoin médical qui oblige à absorber des médicaments illicites, mais nous adoptons la position par précaution, c'est-à-dire, si jamais le Musulman se trouvait dans un endroit où n'existent que les médicaments illicites.
L'individu n'est pas contraint s'il existe, au sein de sa société, quelqu'un qui peut lui éviter cette contrainte
Si l'homme se trouve dépourvu de nourriture licite, mais que quelqu'un - Musulman ou autre - au sein de sa société peut lui éviter de se trouver dans la nécessité, ce n'est alors pas un cas de contrainte et il n'est donc pas contraint de manger les nourritures illicites, car la société musulmane est complémentaire et solidaire, tout comme les membres du corps ou les briques de l'édifice qui se tiennent parfaitement.
Et parmi les allusions des théologiens de l'islam en ce qui concerne la solidarité sociale, celle de l'imam Ibn Hazm:
«Il n'est pas permis à un Musulman de manger de la bête morte ou de la viande de porc si son prochain, qu'il soit Musulman ou non, possède de la nourriture licite, car celui qui possède de la nourriture est obligé de nourrir celui qui n'en a pas... si c'est le cas, le Musulman n'est obligé de manger ni la bête morte ni la viande de porc. Il a même le droit de lutter pour avoir cette nourriture. S'il meurt pour cela, la faute en incombe à celui qui le tue, l'homme qui lui refuse la nourriture, ce dernier sera puni par Dieu car il aurait refusé à quelqu'un la nourriture et serait donc un rebelle et un transgresseur. Dieu dit:
«Si deux groupes de croyants se combattent, rétablissez la paix entre eux.
Si l'un d'eux se rebelle encore contre l'autre, luttez contre celui qui se rebelle encore contre l'autre,
luttez contre celui qui se rebelle, jusqu'à ce qu'il s'incline devant l'Ordre de Dieu»
(Sourate: Les Appartements Privés, 9).
Celui qui refuse un droit à son prochain a commis une injustice envers son prochain, c'est sur base de ce principe qu'Abu Bakr Seddik a combattu ceux qui refusaient la Zakât (Al Mouhalla d'Ibn Hazm).