1) Parmi les erreurs répandues dans la prière de la consultation (Al-istikhârah) :croire que son efficacité est réservée seulement si certaine personne s'en acquittent, et qu'il faut absolument voir un rêve. Cela est exagération et obstination qu'Allah n'a aucunement commandé et que la Tradition Prophétique n'a pas enseigné.
Cette croyance est issue de l'exagération de certains, qu'il ne convient pas au musulman de commettre. Cette exagération a mené à l'abandon d'une des importantes Sunna du Prophète . Ils se sont ainsi privés du mérite et des bienfaits de cette Sunna, et de respirer son bon air.
2) Frère, après la consultation, fais donc ce à quoi ton coeur s'apaise, et méfie-toi d'agir en fonction d'une passion vers laquelle tu penchais avant d’accomplir la consultation. Si tel est le cas, il faudra d'emblée délaisser ce choix : sinon tu ne seras pas celui qui consulte Allah, mais celui qui consulte ses passions.
Beaucoup de gens ignorent la prière de la consultation, telle qu'elle est légiférée et à laquelle nous sommes conviés, et l'ont délaissé. Mais ils ont commis à son sujet de nombreuses innovations à propos desquelles rien n'est rapporté, ni du Livre, ni de la Sunna, ni des Pieux Prédécesseurs. Ils se sont tenus à appliquer ces innovations, accolées à la religion, et si un homme doué de raison se tenant à la Voie Prophétique, devait leur reprocher ces pratiques : ils le frapperaient d'une langue de fer, considéreraient qu'il porte atteinte à la religion, et le compteraient parmi les extrémistes, les durs et les obstinés, comme ils le prétendent... Il n'y a de puissance et de force qu'en Allah !
Parmi les méthodes de consultation inventées :
3) Nous avons déjà vu le fait de croire en la nécessité de voir en rêve ce que la personne a l'intention d'entreprendre, ou de voir une couleur verte ou blanche si ce qu'il vise est un bien, et du rouge ou du noir si il n'y a aucun bien a cela.
4) Consulter la [sabhah] (ou le chapelet) par soi-même ou par un autre, en murmurant au chapelet sa demande et prenant dans sa main une partie de ses grains, puis les compter : si le nombre est impair il abandonne le projet, mais si il est pair, il s'y engagera persuadé que c'est là un bien.
Quelle différence y a-t-il entre cette pratique et celle qui avait cours à l'époque antéislamique et qui consistait à regarder dans quelle direction allait s'élancer l'oiseau (Tiyarah) et qui est interdite.
5) La consultation du verre : Cette consultation se fait habituellement par autre que la personne concernée (homme ou femme). On propose à cette personne un verre de café, et après l'avoir bu, il le versera. Après un court instant, celui qui a bu présente le verre à qui va lire dans les différentes formes et dessins formés par les résidus de café, comme pour tout résidus restés au fond d'un verre (si on le verse). Cette personne va donc lire dans ces dépôts de café et s'imaginer ce qu'il veut, raconter à son visiteur un tas d'histoire, puis le laisser partir de chez-lui des histoires farfelues plein la tête !
6) Consulter le voyant : Cela consiste à déposer un verre remplie d'eau dans la main d'une personne, dans sa paume des traits qui se croisent sont tracés. La séance a lieu un jour précis de la semaine. Puis dans un langage incompréhensible, le voyant va murmurer
des paroles, mais en réalité il appel des démons afin qu'ils lui révèlent qui est le coupable (ou le voleur).
7) Consulter le sable : Le voyant va tracer des traits croisés dans le sable, puis faire des calculs à partir de ces traçages d'une façon que seuls les sorciers connaissent. De là, il va tirer le signe du zodiaque de son visiteur. Puis, d'après un livre apporté pour l'occasion, le voyant va prétendre raconter la vie passée et future de celui qui est venu le consulter, et racontera toujours la même chose pour les gens de mêmes signe…
Consultation de la paume : Peu de changements avec ce que nous avons déjà vu : le voyant, grâce à sa grande expérience et utilisant selon lui les traits de la paume, va prédire l'avenir de son visiteur.
9) Consultation du Coran : La personne va ouvrir le Coran au hasard, et si il tombe sur un verset énonçant la miséricorde, il entreprendra son affaire. Mais dans le cas contraire, il abandonnera son projet.
10) Se rendre chez certains cheikhs et autres gens pieux ! Afin de les consulter pour la personne. Toutes ces formes de consultations sont du domaine de l'innovation, et conduisent celui qui les pratique à l’échec et la perte car il est, en vérité, coupé de Celui Qui a crée et agencé harmonieusement, Qui a déterminé et guidé.
11) Aller haut delà des caractères légaux de la consultation : Comme ajouter quelque chose à la prière, ou à l'invocation rapportée dans les hadiths, ou croire que sa légalité tient à une condition injustifiée par les textes. Comme dire, par exemple : « la consultation concerne seulement les choses sur lesquelles on hésite, ou les choses tolérées, ou ne pas faire l'invocation après la prière mais dans la prosternation, ou réserver une lecture bien précise du Coran dans les deux Rak'ah, en croyant que ceci est du domaine de la Sunna ou des actes tolérées ».
Une des erreurs les plus gaves est de dire : « nous avons accompli la prière de consultation, mais n'en avons rien tiré », ou d'autre expressions qui révèlent une non soumission au Commandement d'Allah Le Tout-Puissant. Qu'Allah Fasse miséricorde à Ibn Al-Qayim, qui dit dans Al-Fawâid ( p.174) :
« Ainsi est le père compatissant à l'égard de son enfant. Sachant ce qui est un bien pour lui, s'il voit qu'il lui est préférable d'extraire un sang impur, il pratiquera une incision, sectionnera la veine, lui faisant goûter une dure souffrance. Et s'il voit qu'il faut qu'il faut pour le guérir, l'amputer d'un de ses membres, il le fera : par compassion pour lui et par amour. Et si il voit, que s'abstenir de lui donner de l'argent va de son intérêt, il ne lui donnera rien et ne lui fera pas de largesse, s'il sait que ces dons seront la cause de sa perversion et de sa perdition. Tout comme il le privera de ses désirs, pour le protéger, dans son intérêt, non pas par avarice.
De là, Le Plus Sage des sages, Le plus Miséricordieux des miséricordieux, Le Plus Savant des savants, est encore Plus Miséricordieux envers ses serviteurs qu'ils ne le sont avec eux-mêmes, plus que leurs mères, leurs pères : s'Il a fait descendre sur eux ce qu'ils détestent, leur intérêt s'y trouvait alors, il n'était pas meilleur pour eux que cela ne leur arrivent pas. Allah fit cela veillant sur eux, préservant leur bien, par bienveillance envers eux. Et s'Il leur avait donné la possibilité de choisir pour eux-mêmes, ils auraient été incapables d'accomplir, ni de savoir, ni de décider, ni de faire, ce qui leur est meilleur. Mais Allah Le Très-Haut, est Celui a qui revient la direction de leur affaires, au vu de ce qu'impose Sa Connaissance, Sa Sagesse et Sa Miséricorde, que cela leur plaise ou non.
Ceux qui croient avec certitude en ses Noms et Attributs le savent bien, ils ne l'accusent de rien dans ses décisions, mais cela échappe à ceux qui ne Le connaissent pas, ignorants de Ses Noms et Attributs. Ceux-là ont alors contesté son commandement, ont dénigré Sa Sagesse sans pouvoir abroger sa décision, et se sont opposés à Son Commandement par leur mauvaise logique, leurs opinions caducs, par leur injuste administration.
Il n'ont ni connu leur Seigneur, ni parvenu a obtenir leurs intérêts. Seul Allah mène à la réussite. C'est en conjuguant ce savoir, que le serviteur connaîtra la quiétude sur terre avant l'au-delà, dans un jardin dont le bien-être ne ressemble qu'au bien-être du jardin du Paradis, et ainsi il sera satisfait de son Seigneur : la satisfaction est le jardin de la terre et le lieux paisible de ceux qui savent.
Le fidèle sera alors une personne sereine face aux évènements prédestinés qui le touchent, car ils symboliseront ce qu'Allah a choisi pour lui, et représenteront son entière approbation envers Ses sentences religieuses. Tel est l'agrément d'Allah comme Seigneur, de l'Islam comme religion, et de Muhammad comme Envoyé (salallahu’ alayhi wasalam). N'a pas goûté à la saveur de la foi, qui n'en n'a pas eu l'expérience ».
Source : Al-Muhkam Al-Matîn.Shaykh Mash-hûr Hasan Âl-Salmân