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 Quand Abdelmalk veut devenir Noam, quand Marie veut retourne

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MessageSujet: Quand Abdelmalk veut devenir Noam, quand Marie veut retourne   Quand Abdelmalk veut devenir Noam, quand Marie veut retourne Empty2007-04-07, 10:13

Une fois par mois au tribunal de Paris se tient une audience de changement de prénoms où sont examinées des requêtes en francisation, souvent pour éviter une discrimination, mais aussi, à l’inverse, des demandes de retour au prénom d’origine après acquisition de la nationalité française.


Pour ce type de requêtes, le ministère de la Justice, interrogé par l’AFP, parle d’un "mouvement qui s’amorce" sans pour autant être en mesure de le "quantifier". Anne-Marie Lemarinier, vice-présidente au TGI de Paris et responsable des affaires familiales, évoque aussi une "augmentation".

Seuls les cas litigieux viennent à l’audience à huis clos du mercredi matin. Sur la quinzaine de dossiers, il y en a comme celui d’Abdelmalk. Ce jeune homme, né au Maroc, veut remplacer son prénom par ceux de "Noam" et "Malk".

Actuellement en recherche d’emploi, il voit dans la consonance de son prénom un motif de discrimination. "Quand je cherche un appartement, un travail en tant qu’Abdelmalk, on ne me donne pas de rendez-vous. Quand je dis Noam, j’en ai un", dit-il clairement.

Plus politiquement correct, son avocat parle de son "souci d’intégration". Mais c’est aussi pour coller à la loi. Pour changer de prénom, dont le principe est "l’immutabilité" rappelle Mme Lemarinier, il faut pouvoir faire valoir, non une "convenance personnelle" mais un "intérêt légitime", et "l’intégration dans la communauté française" en est un. Le parquet ne s’oppose pas à la demande d’Abdelmalk. Il sera fixé dans un mois.

D’autres, comme Mohamed qui veut officiellement devenir Tony pour faciliter sa carrière de mannequin, avancent le même argument : le racisme dont ils sont victimes mais sans jamais prononcer le mot. "Nous devons prendre en compte une réalité", explique sobrement la magistrate.

Ce qui semble en revanche poser des difficultés au tribunal, ce sont les demandes inverses, de substitution du prénom d’origine au prénom français.

Nadine s’appelle ainsi depuis sa naturalisation en 1980. Chargée d’enseignement dans une université parisienne, elle veut aujourd’hui qu’on lui rende le prénom de Zoubida. Sa famille "n’a jamais été au courant" de ce changement. "Ils m’auraient chassée", dit cette femme qui n’a jamais voulu avoir de papiers d’identité. "Fière d’être française", elle souhaite aujourd’hui "retrouver ses origines" après s’être "réconciliée" avec ses proches restés en Algérie.

"Je vous supplie de me rendre mon identité", insiste-t-elle face à un "avis réservé" de la procureure et à une présidente très hésitante qui lui demande fermement si elle accepterait de conserver Nadine comme second prénom. Les yeux rougis, elle consent.

Pour Leïla, la modification a été plus radicale au moment de sa naturalisation en mars 2006. Elle est devenue Marie et, deux de ses enfants, Jacques et Sandrine.

"Elle se sent isolée dans son environnement, dans sa religion", plaide l’avocat. "Les camarades des enfants ont tous des prénoms maghrébins", ajoute-t-il. "Pour moi, ça n’a pas de sens un an seulement après la naturalisation", tranche la procureure.

"La loi n’oblige pas à changer de prénom quand on demande la nationalité française. Quand on le fait, il ne faut pas renier son choix", explique Mme Lemarinier à l’AFP. Est-ce le symptôme d’un échec de l’intégration ? "L’écho d’une revendication identitaire en tout cas", suggère-t-elle.[/color][/size]
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