Alger replonge dans le cauchemar des attentats

Deux attentats massifs aux voitures piégées conduites par des kamikazes ont ébranlé hier Alger, faisant au moins 23 morts et 162 blessés.

Les attentats ont été revendiqués sur un site web islamiste par le « Mouvement Al-Qaeda au Maghreb », nouveau nom de la milice islamiste algérienne « Groupe salafiste pour la prédication et le combat » (GSPC), qui s'est ralliée à Al-Qaeda en septembre.

Mais le premier ministre Abdelaziz Belkhadem, dont le siège du gouvernement a été la cible de la plus puissante déflagration, a estimé sur la télévision Al-Arabiya que les attentats constituaient « une provocation médiatique avant les législatives du 17 mai ».

Et le Maroc a exclu tout lien structurel entre les attentats d'Alger et la mort de kamikazes à Casablanca la veille, bien qu'il n'écarte pas « une même mouvance idéologique ».




« L'existence de liens entre l'explosion du 10 avril (à Casablanca) et les attentats d'Alger n'est pas établie », a affirmé le ministre marocain de l'Intérieur, Chakib Benmoussa.


15 années de guerre


C'est la première fois depuis quatre ans qu'Alger vit des attentats aussi violents, mais l'éradication des combattants islamistes par l'armée, qui a fait au moins 200 000 morts en 15 ans, n'a pas cessé, malgré l'amnistie et la « réconciliation nationale » pratiquée par le président Abdelaziz Bouteflika depuis son installation au pouvoir en 1999.

Bouteflika remplit depuis 2004 un deuxième mandat de cinq ans, mais 18 millions d'Algériens sont appelés aux urnes le 17 mai pour les législatives, dont les islamistes restent exclus. Il s'agit des troisièmes législatives depuis celles de 1991 remportées par le Front islamique du salut (FIS - dissous) et annulées par l'armée, entraînant les 15 années de violences.

« C'est un scénario usé à la corde : Bouteflika veut profiter des élections pour refaire l'équilibre des forces au sein du régime, et de puissants militaires, qui s'y opposent, lui ont peut-être envoyé un message », a estimé Ali Haouchine, politologue d'origine algérienne, et militant actif au Québec.

« Toute cette affaire d'Al-Qaeda au Maghreb sert à renforcer et à perpétuer l'emprise des forces armées dans ces pays, et à faire le lit du Commandement militaire que le président états-unien George W. Bush vient de créer pour l'Afrique, et qui est basé au Maghreb », a-t-il ajouté.


À qui profitent ces attentats?


Contestant la crédibilité du processus électoral, le FFS d'Aït Ahmed boycotte le scrutin du 17 mai, mais les partis qui y prennent part, comme l'ex-parti unique FLN, le RND et le RCD ont condamné les attentats et appelé à « soutenir l'État contre le terrorisme ».

Le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, réuni d'urgence, a demandé toutefois « à qui profitent ces odieux actes terroristes? », et relevé que « cette offensive sauvage coïncide avec la préparation des élections législatives ».

Pour Abdallah Djaballah, dont le parti islamiste El Islah n'est pas reconnu par Alger, le régime « concentre tous les pouvoirs entre ses mains et dit aux Algériens d'abandonner tout espoir de changement politique pacifique ».

Un analyste du journal privé El Watan écrit qu'avec un « régime présidentiel », un chef de gouvernement « coordinateur », un Parlement « chambre d'enregistrement » et une justice « dépendante de l'Exécutif », l'Algérie « recule, en panne d'idées et de projets ».

Pour Berbère TV, diffusant de France, « l'Algérie est touchée par un regain de violence depuis plusieurs mois ». « Une cinquantaine de personnes ont péri dans des attaques depuis début 2007 », dont une menée contre des Russes et une contre la firme états-unienne Halliburton, lit-on sur son site web.

Yakhi ett’messkhir, yakhi !

J’ai écouté avec effroi des barbus, des leaders de partis islamistes algériens exprimer, sur la chaîne de télé Al Jazira, leur compassion aux victimes après le double attentat d’hier. Il s’en est même trouvé un qui a eu l’outrecuidance d’affirmer qu’en ces moments de douleur et de malheur, il n’y a plus de différence entre islamistes et non islamistes, entre partis et associations, car seule compte l’Algérie. C’est la meilleure, celle-là ! Non monsieur ! Dans les attentats contre le palais du Gouvernement et le commissariat de Bab Ezzouar, chaque barbu qui pointe son menton hérissé devant une caméra et un micro est quelque part complice. Les larmes que j’ai vues couler de leurs yeux sont autant de gouttes d’acide corrosif et mortel versé sur les tombes des victimes d’Alger. De quel droit ces émirs en costard cravate, qui n’ont eu de cesse, lors de ces dernières années de «paix retrouvée, de rahma, de concorde et de réconciliation nationale», d’exiger du haut de l’Assemblée de pardonner à tous les tangos, de reprendre langue avec tous les maquis, avec tous les groupes de tangos, viennent aujourd’hui déclarer leur «affliction» ? Ne versez pas de larmes, Allah yarham babakoum. C’est autant de sépultures souillées. Y a pas d’Algérie soudainement réunie parce que deux bombes ont explosé dans la capitale. Chacun sa famille ! Vous êtes de celle de l’islamisme combattant. Nous sommes de celle d’en face. Rien à voir. Et c’est pour cela que je trouve hautement toxique, terriblement indécent et sadique de vous voir défiler, en procession, pour déverser vos témoignages de «profonde tristesse» dans cet autre repaire de barbus qu’est Al Jazira. Pas vous ! Surtout pas vous ! Abadan ! je reste éveillé, le cauchemar continue.

Salam aleykoum,

La compassion,la "solidarité" morale,etc... exprimées par certains hypocrites ne sont que des propos creux sans signification.

Le peuple est meurtri dans sa chair.

La réalité cruelle,violente et destructrice est là,présente avec ses morts,ses blessés et les dégâts matériels.

Ces assassinats planifiés ne touchent qu'une grande majorité de victimes innocentes.Les divers courants politiques,religieux ou autres règlent leurs comptes avec des décomptes macabres d'innocents qui ne sont nullements concernés par ces luttes intestines.

Quels que soient les auteurs de ces actes cirminels,il faut reconnaitre qu'ils ont réussi une seule chose : créer la peur et un sentiment de panique collectif dans l'esprit des gens.

La population a fait un brusque retour en arrière avec ces voitures piégées,se remémorant les années noires du terrorisme.

L'état d'esprit qui régnera dorénavant sera celui de vivre dans la crainte quotidienne de quitter la maison et ne de plus jamais y retourner.

Allah le Tout-Puissant nous dit :

"C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre,c'est comme s'il avait tué tous les hommes.Et quiconque lui fait don de la vie,c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes.En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves.Et puis voilà,qu'en dépit de cela,beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre".(Sourate "Al-Maida" - Verset 32)

Bon, il serait temps de réféchir aux solutions non??????
On se rend compte des échecs encore inavoué de certains.
Espérons que cette maladie quitte l'algérie le plus vite possible, il est temps de trouver un vaccin.

Salam aleykoum,

Frère Ahmed,lis ces deux extraits et dis-moi si tu comprends quelque chose dans ce qui se passe dans mon cher pays.

Moi je me suis un peu perdu dans les dédales de cet imbroglio macabre et affligeant.

Pourquoi l'Algérie a-t-elle pu subitement intéresser Ayman Zawahiri ?

Comment se fait-il que les américains,notamment leur ambassade à Alger puisse "prévoir" d'autres attentats à Alger (Grande Poste et ENTV) le jour même de la tentative d'attaque de son consulat à Casablanca,attaque qu'elle n'a pu prévoir ?

Dans quel but,ces avertissements infondés ont été lancés,créant la panique et la peur au sein de la population algéroise ?

Tout cela prête à confusion.Je te prie ainsi que nos soeurs et frères lecteurs de lire ces extraits de presse.

Hassan Hattab, fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), désavoue dans une lettre publiée hier par un journal algérien le virage ultraradical pris ces derniers mois par ce mouvement sous l’appellation « el-Qaëda au Maghreb islamique » (AQMI).

AQMI a revendiqué le triple attentat-suicide qui a fait 33 morts et 222 blessés mercredi à Alger, ramenant les Algériens aux heures sombres de l’insurrection islamiste déclenchée en 1992 par le refus de l’armée d’accepter la victoire électorale à la régulière promise au Front islamique du salut (FIS).

L’ex-GSPC, qui a fait allégeance fin 2006 à el-Qaëda avant d’être adoubé cette année par son numéro deux Aymane Zawahiri, cherche à transformer l’Algérie, qui commençait à panser ses plaies, en un « nouvel Irak », juge Hattab, dans une lettre au président Abdelaziz Bouteflika publiée par le journal Echorouk. Hattab, qui reste influent dans les maquis islamistes, même si l’ex-GSPC est aujourd’hui conduit par Abdelmalek Droudkel, dénonce AQMI comme un « groupuscule qui cherche à transformer l’Algérie en un second Irak ».

Il « exhorte ses militants à abandonner le combat et à se joindre à la réconciliation » initiée par Bouteflika. « Je suis en mesure de frapper fort ceux qui cherchent à ramener l’Algérie à son douloureux passé », les menace-t-il sans autre précision, en invitant le chef de l’État, de son côté, à « rouvrir le dossier de la réconciliation nationale et à en proroger la date limite ».

Connu aussi sous le nom de guerre d’« Abou Hamza », Hattab fait allusion à l’amnistie offerte entre février et août 2006 aux anciens rebelles islamistes qui rendraient les armes dans le cadre d’une vaste réconciliation nationale visant à mettre fin à 15 ans d’insurrection islamiste. Plus de 2 000 détenus islamistes ont été libérés de prison et des dizaines de combattants se sont rendus dans le cadre de cette initiative, que Droudkel, alias « Abou Moussa Abdoul Wadoud », a rejetée alors que Hattab serait parvenu, selon la rumeur, à une sorte d’arrangement avec le pouvoir sans que ce soit confirmé.

Les observateurs ont relevé qu’il s’était prononcé en faveur de l’offre d’amnistie de Bouteflika dans une interview accordée l’an dernier au quotidien arabophone international ach-Chark el-Aoussat. Hattab avait fondé le GSPC en 1998 en faisant scission des Groupes islamiques armés (GIA) pour se désolidariser des massacres de civils qu’ils commettaient et concentrer ses attaques sur des cibles policières et militaires. L’émergence des GIA avait marqué une radicalisation de l’insurrection lancée début 1992 par le FIS lorsqu’il a été privé de sa victoire électorale et interdit. Le mouvement reste illégal aujourd’hui, mais ses dirigeants se sont résignés à abandonner la lutte armée.


Les deux fondateurs du FIS, Abassi Madani et Ali Belhadj, qui ont purgé des années de prison, ont dénoncé les attentats d’el-Qaëda au Maghreb, de même que d’autres anciens dirigeants du FIS en exil, comme Rabah Kébir et Anouar Haddam. « El-Qaëda a fait une grosse erreur en recourant à la violence dans un pays qui a un besoin désespéré de solution politique, a déclaré Madani de son exil qatari au journal algérien al-Khabar. Nous ne pouvons rester silencieux. ».

Belhadj a dénoncé « des actes inadmissibles qui ont pris pour cibles des innocents ». « On ne peut servir le peuple en tuant des Algériens innocents », a pareillement estimé Haddam de son exil américain.

Pour Rabah Kébir, ancien porte-parole de la direction du FIS en exil, qui vit en Allemagne, « ces actes sont criminels et injustifiés parce qu’ils visaient le peuple algérien et ses institutions ». La principale cible des attentats de mercredi était le Palais du peuple, siège du gouvernement algérien, en plein cœur de la capitale, où l’on a dénombré la plupart des victimes.

Quant au président Abdelaziz Bouteflika, dont l’excès de clémence envers les anciens islamistes armés aurait renforcé le terrorisme aux yeux de nombre d’Algériens, il ne s’est pas encore exprimé publiquement sur les attentats de mercredi dernier. Mais le chef de l’État,visiblement fatigué, selon les images diffusées par la télévision, s’est rendu dimanche au chevet de certains des blessés à l’hôpital Moustafa d’Alger, pour leur prodiguer des paroles de réconfort.

Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un", lança Hannibal lors de La Traversée des Alpes en 212 avant l’ère chrétienne. 23 siècles plus tard, les Algériens qui ont fait bien de traversées de déserts et de mares de sang, dont celle de la dernière décennie, n’ont plus l’angoisse du chemin à prendre. De tous ceux qui mènent à Rome et permettent de tourner la page où sont inscrits les assassinats ciblés, les enlèvements, les viols, les attentats à la bombe, les exactions, les rackets etc, ils ont choisi celui de la "réconciliation nationale" et de "la démocratie", deux "options" stratégiques qui ont bien fonctionné et qui dérangent les ennemis de la Liberté et des Lumières. Les marées humaines qui ont défilé hier dans toutes les villes algériennes pour scander à tue-tête, six jours après les attentats-suicides commis par les trois mercenaires d’Al Qaida, "NON" au terrorisme assassin et à la rechute de l'Algérie dans la violence des années 90, et "OUI" à la réconciliation nationale, constituent indéniablement la réponse la plus limpide à la sauvagerie terroriste et à ceux qui rêvent de déstabiliser un jour le pays, y compris par la "maladroite" livraison yankee des avertissements sur des attentats imminents à la Grande Poste du centre-ville et devant le siège de la Télévision nationale. Est-ce ainsi qu’on remercie un "leader régional actif et agressif dans la lutte globale contre le terrorisme" dixit le département d’Etat américain et le seul pays qui a ratifié onze des douze conventions internationales et protocoles relatifs au terrorisme ? La question reste posée, tout comme celle des tenants et des aboutissants de ce communiqué inédit dans les annales des chancelleries. Aujourd’hui, il faut peut-être mesurer toute la signification de cette corrélation significative depuis 62 avec son lot d’attentats de l’OAS et mesure le chemin accompli par les Algériens qui savent mieux que quiconque conjuguer la "résistance" à tous

les temps. Primo, à chaque fois que l’Algérie effectue un pas en avant dans la voie de la démocratie, les "terroristes" resurgissent avec leur "politique de la terre brûlée". Deusio, la bête immonde native de ce pays ou d’ailleurs, aux ordres des Algériens ou des étrangers, qui a perdu sur tous les flancs, ne peut au mieux que jouer son va-tout en Algérie pour plaire à ses "commanditaires". Hier, les Algériens ont dit à haute voix que l’Algérie qui a bravé seule le terrorisme ne sera jamais le promontoire d’Al Qaida. Ils ont dit aussi à la Coupole de "l’Algérie avant tout" qu’Alger ne sera ni Bagdad ni Mogadiscio.