Rétribution de la patience face à la perte d'un enfant D'après Abu Sa'îd Al-Khudrî, le Messager d'Allah صلى الله عليه وسلم dit en s'adressant aux femmes :
"Toute femme d'entre vous qui perd trois de ses enfants, bénéficiera en vertu de cette perte d'une protection contre le feu de l'Enfer."
"Et s'il s'agit de deux enfants ?"
"Cela est valable également pour deux enfants."
D'après Abu Hurayra, le Prophète صلى الله عليه وسلم dit :
"Aucun musulman qui perd trois enfants, n'ayant pas atteint la majorité, ne sera touché par le Feu de l'Enfer serait-ce pour le temps infime d'honorer le Serment."
[ Hadith rapporté par Bukhari et Muslim ]
Les savants ont divergé sur l'interprétation de ce hadith.
Certains soutiennent qu'il faut entendre que l'éprouvé ne passera pas par l'Enfer, serait-ce pour un temps infime, représentant le strict nécessaire pour honorer ce serment.
Tandis que d'autres affirment qu'il devra quand même passer par l'Enfer pour ce temps infime.
Abu Hassan rapporte :
"Deux de mes enfants étant décédés, je dis à Abu Hurayra : "As-tu entendu du Messager d'Allah صلى الله عليه وسلم un hadith à nous rapporter qui puisse nous consoler de la mort de nos proches ?"
"Oui, le voici :
"Leurs enfants [morts] seront "les fretins" (enfants bienheureux) du Paradis.
Quand l'un d'eux rencontrera son père, [ou a-t-il dit : ses père et mère], il le saisira par le bout de son habit ou le mènera par la main, tout comme je te tiens par le bout de ton habit, et ne le quitte point jusqu'à le faire entrer au Paradis" "
[Hadith rappporté par Muslim]
Plus le défunt est cher au coeur, plus la rétribution de la patience sera grande.
Aussi, le patient doit-il faire preuve d'autant de patience que la rétribution espérée est grande.
Si une personne soutient : on peut patienter devant les épreuves de la vie mais par contre, on ne peut se satisfaire de ses désagréments,
on pourra répondre : il n'y a pas de contradiction entre le fait que la nature humaine répugne certaines choses et que le coeur se satisfasse du destin.
En fait, on se doit d'être satisfait du destin même si le coeur éprouve de la répulsion pour ce qui a été décrété.
La patience et la résignation font défaut à beaucoup de gens lors de la mort d'un être cher.
Certains déchirent leurs habits, d'autres se griffent le visage, d'autres encore profèrent des propos de protestation contre le décrèt divin.
J'ai même vu un vieil homme approchant les 80 ans, assidu aux prières collectives, qui à la mort de l'enfant de sa fille, dit : "Personne ne doit plus invoquer Allah, car il n'exauce pas les invocations. Allah nous contrarie opiniâtrement. Il nous prend nos enfants."
Je sus alors que ses prières et ses bonnes oeuvres n'étaient qu'une pratique accomplie par habitude.
Et qu'il n'agissait pas par connaissance et foi en Allah.
Ce sont ceux qui adorent Allah tout en doutant.
Méditations sur la mort, Ibn Al Jawzy, p.23à25, la maktaba
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Imam Jamal Ad-Din Abu al-Faraj Ibnoul Jawzih