Jérémy Audouard nous raconte l'Histoire du Monde.

Sujet: Jérémy Audouard nous raconte l'Histoire du Monde. 2013-06-21, 11:47

Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou

Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een

Jérémy Audouard nous raconte l'Histoire du Monde.

En visite au Maroc cette semaine, un rapporteur spécial de l'ONU sur la traite des être humains s'est dit inquiet de la situation des "petites bonnes " au Maroc. Les petites bonnes, ce sont de jeunes femmes, voire parfois de fillettes, exploitées comme domestiques. Elles sont des dizaines de milliers au Maroc. A l'heure actuelle, le royaume peine à légiférer pour interdire cette pratique.

Selon les chiffres fournis par différentes associations, on dénombre entre 20 et 25.000 "petites bonnes " exploitées au Maroc. Elles ont parfois à peine 8 ans... Travaillant 7 jours sur 7 de l'aube jusque tard dans la nuit. Les maltraitances, les tortues sont monnaie courantes. plusieurs décès ont été constatés ces dernières années. Ces petites esclaves touchent en moyenne 55 euros par mois, c'est 5 fois moins que le salaire minimum. Mais parfois, elle ne gagnent rien du tout.

Alors comment comment ces jeunes filles en arrivent à de telles situations ? Le plus souvent, elles sont issues de milieux ruraux et pauvres, une bonne partie sont originaires du sud du Sahara. Ces enfants ont quitté leurs familles dans l'espoir d'une vie meilleure, notamment avec la volonté de traverser la Méditerranée. Mais devant toutes les difficultés liées aux migrations, elles sont obligées de rester au Maroc. C'est dans ce contexte d'extrême précarité que des recruteurs les abordent... Les Semsars, comme on les appelle, sont sans scrupules. Ils font miroiter à ces fillettes des emplois corrects, qu'elles ne verront jamais.

Officiellement, la loi marocaine interdit le travail des jeunes avant l'âge de 15 ans. Pourtant, comme le relève l'organisation Human Rights Watch, les sanctions restent rarissimes. En mai dernier, le gouvernement a adopté un projet de loi qui vise à reglementer "les conditions d'emploi du personnel de maison". L'embauche de ces fillettes pourrait être à l'avenir sanctionné. Mais ce projet de loi passe mal et il reste dans les cartons depuis déjà plusieurs années.