بسم الله الرحمن الرحيم
والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وأصحابه أجمعين
السلام عليكن ورحمة الله وبركاته
LA « SOUTRA » (BOUCLIER) DU PRIEUR
* La soutra est ce que le prieur met devant lui pour se protéger d’autrui.
Et le but n’est pas qu’elle le protège totalement mais il suffit qu’elle soit de la hauteur de la partie postérieure de la selle d’un chameau c’est-à-dire 2/3 d’une coudée, et même si on se protège avec une flèche c’est suffisant, et même si c’est avec moins que cela c’est suffisant.
Image Parmi les profits du fait de mettre une soutra devant soit pendant la prière il y a :
- éviter une annulation de la prière si celui qui passe fait partie de ceux qui annulent la prière, ou une diminution de la prière s’il n’en fait pas partie
- protéger le regard du prieur, car généralement le prieur pose son regard avant la soutra
- cela facilite aux autres le passage car il ne les met pas dans la gêne en passant devant lui
- cela évite de faire tomber le passant dans le péché par le fait de passer devant le prieur
- c’est une obéissance à l’ordre du prophète عليه الصلاة والسلام et un suivi de sa guidance.
Hadith 180 :
On rapporte d’Abî Jouhaym Ibnil Hârith - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le Prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Si celui qui passe juste devant le prieur connaissait la gravité du péché qu’il commet, il aurait préféré attendre 40, plutôt que de passer devant lui ».
[Hadith agréé et la version citée est celle d’Al Boukhâri].
Al Bazzâr l’a rapporté dans une autre version : « quarante automnes ».
عَنْ أَبِي جُهَيْمِ بْنِ الْحَارِثِ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : « لَوْ يَعْلَمُ الْمَارُّ بَيْنَ يَدَيِ الْمُصَلِّي مَاذَا عَلَيْهِ مِنْ الْإِثْمِ لَكَانَ أَنْ يَقِفَ أَرْبَعِينَ خَيْرًا لَهُ مِنْ أَنْ يَمُرَّ بَيْنَ يَدَيْهِ ». مُتَّفَقٌ عَلَيْهِ , وَاللَّفْظُ لِلْبُخَارِيِّ .
وَوَقَعَ فِي "اَلْبَزَّارِ" مِنْ وَجْهٍ آخَرَ : « أَرْبَعِينَ خَرِيفًا ».
* « quarante automnes » cela veut dire 40 ans : si on resterait debout 40 ans ça serait moins grave que de passer juste devant le prieur car le péché acquis par cet acte est plus grave que le fait d’être bloqué comme cela (pendant 40 ans). Quelle serait la quantité de bien que l’on raterait en restant à attendre ce prieur pendant 40 ans : un bien énorme et en plus on subirait une grande fatigue, et malgré cela le péché est plus grand que cela.
Ainsi le fait de passer juste devant un prieur est « harâm » et si on disait qu’il fait partie des « kabâ-ir » (grands péchés) cela serait plausible ; alors que les gens se laissent aller concernant ce point, et passent devant le prieur sans faire attention. Ceci leur est interdit et ils doivent obligatoirement attendre jusqu’à ce qu’il fasse le salâm (salut final) pour passer, ou passer d’un autre côté.
Et si on estimait que c’est 40 mois, c’est très long ; 40 jours très long ; 40 semaines très long ; 40 heures très long ; 40 minutes, long pour certains, pourtant la personne ne patiente même pas 10 minutes le temps que le prieur fasse le salâm.
Et ce qui apparaît de la généralité du hadith, c’est que cela inclus aussi celui qui se trouve à la mosquée sacrée de la Mecque ou celle de Médine.
Il est interdit de passer devant le prieur et c’est ce qu’à montré Al-Boukhâri dans son sahih en titrant : « Chapitre de la soutra à la Mecque et autre » et c’est ce qui apparaît des ahâdîth. Quant au hadith disant que le prophète عليه الصلاة والسلام priait et que les « tâ-ifoûn » parmi les hommes et les femmes passaient devant lui, s’il est authentique, il concerne les tâ-ifînes (ceux qui font le tawâf -parcours autour de la ka’ba-) car ils ont besoin de passer contrairement aux autres, car l’endroit du tawâf est pour eux et ils y ont plus droit que quelqu’un d’autre. Et ce sujet est un point de divergence entre les savants.
il y a 3 cas ou il est autorisé de passer devant le prieur : dans le « matâf » (lieu du tawâf), lorsque la personne prie sur le chemin, lorsque la personne prie avec un imam devant lui.
Le « matâf », il n’y a pas de mal à passer devant les prieurs si on fait le tawâf car le matâf est pour ceux qui font le tawâf et donc si les gens prient dans le matâf que ce soit derrière le « maqâm ibrâhîm » ou autre ils n’ont pas de droit concernant le passage devant eux ; et donc ce n’est pas interdit.
De même s’ils prient devant les entrées de la mosquée c’est-à-dire sur le passage des gens, il n’y a pas d’interdiction à passer devant eux car c’est eux qui ont été injustes envers les musulmans en se mettant sur leur passage.
De même si quelqu’un prie avec un imam, la soutra de l’imam est une soutra pour les ma°moûmîne (ceux qui le suivent dans la prière) et donc il n’y aucun mal à passer devant les ma°moûmînes, mais dans ce dernier cas il faut l’éviter sauf s’il y a un besoin car en passant on déconcentre les prieurs.
Hadith 181,182 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte de ‘Âicha - رضي اللّه تعالى عنها – qu’elle a dit que le prophète - صلى الله عليه و سلم - a été interrogé lors de la bataille de Taboûk concernant la soutra du prieur et il a répondu : « de la taille de la partie arrière de la selle (du chameau) ».
[Hadith rapporté par Mouslim].
وَعَنْ عَائِشَةَ - رَضِيَ اللَّهُ عَنْهَا- قَالَتْ : « سُئِلَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم - فِي غَزْوَةِ تَبُوكَ - عَنْ سُتْرَةِ الْمُصَلِّي . فَقَالَ : « مِثْلُ مُؤْخِرَةِ الرَّحْلِ ». أَخْرَجَهُ مُسْلِمٌ .
On rapporte de Sabrah Ibni Ma’bad Al Djouhany - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le prophète
- صلى الله عليه و سلم - a dit : « Protégez-vous (avec une soutra) dans la prière, ne serait-ce qu’avec une flèche ».
[Hadith rapporté par Al Hâkim].
وَعَنْ سَبْرَةَ بْنِ مَعْبَدٍ الْجُهَنِيِّ رضي الله عنه قَالَ : « قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم: « لِيَسْتَتِرْ أَحَدُكُمْ فِي صَلَاتِهِ وَلَوْ بِسَهْمٍ ».أَخْرَجَهُ اَلْحَاكِمُ
- Il y a dans ces 2 hadiths la taille de la soutra qui se trouve devant le prieur.
Ici مُؤْخِرَةِ الرَّحْلِ veut dire le morceau de bois qui se trouve à l’arrière de la selle du chameau et sur lequel celui qui monte le chameau appuie son dos ; sa taille est estimée à 2/3 d’une coudée soit environ 30 cm. Donc si le prieur a devant lui un objet debout de la hauteur de 2/3 d’une coudée, cela suffit comme soutra qui empêche le passage.
Et dans le deuxième hadith il est dit « ne serait-ce qu’avec une flèche ».
Le Prophète عليه الصلاة والسلام a montré dans le premier hadith la largeur maximum et la hauteur maximum de la soutra et dans le deuxième hadith la largeur minimum ; le prophète عليه الصلاة والسلام a prié vers un mur, il a prié vers une monture, il a prié vers une petite lance عنزة plantée dans le sol devant lui, ceci montre que la soutra devant le prieur est quelque chose de debout qu’il soit grand ou pas, large ou fin. Tout ceci convient comme soutra que ce soit un bâton, un mur, une pierre, un arbre, une selle, une lance plantée sur le sol … . Et il viendra ensuite le fait que si on ne trouve pas quelque chose qui tient debout, au minimum on trace une ligne devant nous.
Hadith 183 :
On rapporte d’Abî Dharr - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « La prière du musulman est coupée (annulée), s’il n’y a pas devant lui quelque chose tel que la partie arrière de la selle, par (le passage de) la femme, de l’âne et du chien noir ». Et il cita la suite du hadith.
[Hadith rapporté par Mouslim]. Et on y trouve également : « Le chien noir est un démon ».
Il a également rapporté d’Abî Hourayra - رضي اللّه تعالى عنه – un hadith similaire sans « le chien ».
Et Aboû Dawoûd et Annasâ-î on rapporté un hadith similaire d’Ibni ‘Abbâs - رضي اللّه تعالى عنه– sans la fin du hadith. Et il a spécifié la femme en disant que c’est la pubère.
وَعَنْ أَبِي ذَرٍّ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : « يَقْطَعُ صَلَاةَ الْمَرْءِ الْمُسْلِمِ - إِذَا لَمْ يَكُنْ بَيْنَ يَدَيْهِ مِثْلُ مُؤْخِرَةِ الرَّحْلِ - الْمَرْأَةُ , وَالْحِمَارُ , وَالْكَلْبُ الْأَسْوَدُ ». اَلْحَدِيثَ . وَفِيهِ : « اَلْكَلْبُ الْأَسْوَدِ شَيْطَانٌ ». أَخْرَجَهُ مُسْلِمٌ
وَلَهُ عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رضي الله عنه نَحْوُهُ دُونَ : "الْكَلْبِ"
وَلِأَبِي دَاوُدَ , وَالنَّسَائِيِّ : عَنْ اِبْنِ عَبَّاسٍ - رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا- نَحْوُهُ , دُونَ آخِرِهِ . وَقَيَّدَ الْمَرْأَةَ بِالْحَائِضِ
1. le prophète عليه الصلاة والسلام a montré que si on prie sans mettre de soutra et que passe juste devant nous la femme ou l’âne ou le chien noir, la prière est annulée et il faut la recommencer (et si une femme passe devant une autre femme, la prière est également annulée).
Donc c’est dans ces 3 cas : si c’est un âne, ou un chien noir, ou une femme qui est pubère ; mais si c’est une femme qui n’est pas pubère cela n’annule pas la prière, mais ça la diminue.
(Cheikh Al ‘Outheymine (ra) est d’avis que celui qui rattrape une partie de la prière manquée avec l’imam est considéré à ce moment comme un prieur seul et donc il est interdit de passer devant lui, et si la femme pubère ou l’âne ou le chien noir passent devant lui sa prière est annulée).
2. mais s’ils passent derrière la soutra, il n’y a pas de mal ; et de même s’il n’y pas de soutra et qu’ils passent derrière l’endroit où on se prosterne il n’y pas de problème.
3. le prophète عليه الصلاة والسلام a été interrogé sur le fait de spécifier le chien noir et il a répondu que le chien noir est un démon (chaytâne), c-a-d un démon parmi les chiens et non un démon parmi les djinns (voir l’explication de zâd al moustaqni’).
Hadith 184 :
On rapporte d’Abî Sa’îd Al Khoudriy - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Si l’un d’entre vous prie face à quelque chose qui le protège des gens (une soutra) et que quelqu’un veut passer entre lui et la soutra, qu’il le repousse, et s’il refuse qu’il le repousse avec force car c’est un démon ».
[Hadith agréé].
Et dans une autre version : « Car il est accompagné de son démon ».
وَعَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيِّ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : « إِذَا صَلَّى أَحَدُكُمْ إِلَى شَيْءٍ يَسْتُرُهُ مِنْ النَّاسِ , فَأَرَادَ أَحَدٌ أَنْ يَجْتَازَ بَيْنَ يَدَيْهِ فَلْيَدْفَعْهُ , فَإِنْ أَبَى فَلْيُقَاتِلْهُ , فَإِنَّمَا هُوَ شَيْطَانٌ ». مُتَّفَقٌ عَلَيْهِ .
وَفِي رِوَايَةٍ : « فَإِنَّ مَعَهُ الْقَرِينَ ».
Il y a dans ce hadith le fait que si quelqu’un a mis une soutra devant lui et prie et que quelqu’un veut passer devant lui c’est-à-dire entre lui et la soutra, il le repousse même si cela doit mener à le repousser avec force car celui qui veut passer lui fait du mal. Le Prophète عليه الصلاة والسلام a dit de celui qui refuse de ne pas passer que c’est un démon (chaytane).
(Il est obligatoire de repousser celui qui veut passer si c’est dans une prière obligatoire et qu’il fait partie de ceux qui coupent la prière, sinon c’est sounna → voir l’explication de zâd al moustaqni’)
Mais les savants ont dit que si le fait d’empêcher celui qui veut passer doit entraîner beaucoup de mouvements comme par exemple si beaucoup de gens passent, il n’est pas nécessaire de les empêcher car si on s’occupe trop de cela, la prière sera annulée.
Hadith 185 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte d’Abî Hourayra - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Quand l’un d’entre vous prie qu’il mette devant lui quelque chose, et s’il ne trouve pas qu’il plante un bâton, et s’il n’y en a pas qu’il trace une ligne, puis celui qui passera devant lui ne lui fera pas de mal ».
[Hadith rapporté par Ahmed et Ibnou Mâdjah, et authentifié par Ibnou Khouzaymah, et celui qui a dit que ce hadith est déréglé s’est trompé, il est plutôt bon (hassen)].
وَعَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : « إِذَا صَلَّى أَحَدُكُمْ فَلْيَجْعَلْ تِلْقَاءَ وَجْهِهِ شَيْئًا , فَإِنْ لَمْ يَجِدْ فَلْيَنْصِبْ عَصًا , فَإِنْ لَمْ يَكُنْ فَلْيَخُطَّ خَطًّا , ثُمَّ لَا يَضُرُّهُ مَنْ مَرَّ بَيْنَ يَدَيْهِ ». أَخْرَجَهُ أَحْمَدُ وَابْنُ مَاجَهْ , وَصَحَّحَهُ ابْنُ حِبَّانَ , وَلَمْ يُصِبْ مَنْ زَعَمَ أَنَّهُ مُضْطَرِبٌ , بَلْ هُوَ حَسَنٌ .
Ce hadith est discutable mais Ibn Hadjar dit qu’il est « hassène » (bon) et le hadith hassène sert de preuve.
- Il est dit qu’il faut mettre quelque chose devant soi lorsqu’on prie afin de délimiter l’endroit où il ne faut pas passer, en plaçant quelque chose qui tient debout, qu’il soit grand ou petit, même si c’est un bâton qu’on plante ou une flèche … ; et s’il n’est pas possible de planter cette chose (ex : un bâton mais le sol est dur) et qu’elle ne tient pas debout, on la pose devant soi ; et si on ne trouve rien, on trace une ligne sur le sol, et de la forme d’une courbe (comme la nouvelle lune – hilâl) d’après certains savants et si c’est une ligne droite il n’y a pas de mal.
Et donc, il ne faut pas prier sans rien devant, sinon on risque de tomber dans le péché et de faire tomber quelqu’un d’autre dans le péché par le passage devant.
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Hadith 186 (cheikh Al Fawzane) :
On rapporte d’Abî Sa’îd Al Khoudriy - رضي اللّه تعالى عنه – qu’il a dit que le prophète - صلى الله عليه و سلم - a dit : « Rien ne coupe la prière, et protégez-vous autant que vous le pouvez ».
[ Rapporté par Abî Dâwoûd, et sa chaîne de transmission est faible].
وَعَنْ أَبِي سَعِيدٍ الْخُدْرِيِّ رضي الله عنه قَالَ : قَالَ رَسُولُ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم : « لَا يَقْطَعُ الصَّلَاةَ شَيْءٌ , وَادْرَأْ مَا اسْتَطَعْتَ ». أَخْرَجَهُ أَبُو دَاوُدَ , وَفِي سَنَدِهِ ضَعْفٌ .
Ce hadith est faible, mais il est composé de 2 phrases :
- La première disant que rien ne coupe la prière est faible et ne sert pas d’argument, et elle contredit le hadith 183 qui est dans les 2 sahih.
- La deuxième disant de repousser celui qui veut passer, son sens est vrai et concorde avec le hadith 184.
Boulough Al Marâm