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 Le début des troubles...

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Le début des troubles... Empty
MessageSujet: Le début des troubles...   Le début des troubles... Empty2007-07-28, 11:37

Souvent, les propagandistes qui cherchent à discréditer les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) tirent profit du manque de connaissance de bon nombre de sounnites concernant les circonstances exactes qui ont pu conduire à des situations conflictuelles entre ces premiers musulmans et, surtout, les motivations précises qui animaient l'action des différentes parties opposées. Il est donc nécessaire d'apporter un minimum d'éclaircissements sur ces aspects sensibles: Ce présent article (qui sera suivi de deux autres Incha Allah) se propose humblement d'y contribuer.


Le début des troubles durant le Califat de Outhmân (radhia Allâhou anhou)

Les historiens s'accordent pour considérer que la première partie du califat de Outhmân (radhia Allâhou anhou) est une période de calme et de stabilité pour la communauté musulmane. Puis, au cours de la sixième année du califat, des troubles commencent à voir le jour et à se propager dans certaines régions: Des critiques de plus en plus graves, basées sur des rumeurs et même des accusations mensongères et calomnieuses à l'encontre de l'action du Calife sont formulées et répandues par des personnes qui, malgré le fait qu'elles se présentent comme étant musulmanes, semblent en fait être des ennemis de l'Islam qui ont décidé d'affaiblir la communauté en agissant de l'intérieur: L'un des principaux instigateurs de cet effort de déstabilisation est Abdoullâh Ibn Sabâ –en Egypte, un juif qui s'était apparemment converti à l'Islam. Il n'agit d'ailleurs pas seulement sur le plan politique: Il commence à inventer des concepts doctrinaux totalement étrangers à l'Islam, concernant notamment la personne de Ali (radhia Allâhou anhou). En agissant de façon rusée, il arrive à unifier l'action de groupes de gens –d'Egypte, mais aussi de Koûfa et de Bassora- qui, pour des intérêts différents, désirent voir le Calife Outhmân (radhia Allâhou anhou) destitué…


Progressivement, les troubles prennent de l'ampleur et s'étendent à toutes les régions du territoire musulman; cette propagation est grandement facilitée par la conjonction de plusieurs facteurs, dont les suivants :


- Outhmân (radhia Allâhou anhou) avait un caractère très doux. Lorsqu'il était confronté aux attitudes fautives des autres, il privilégiait souvent la sagesse et le calme à la réaction violente , ce qui va encourager certains pervers à poursuivre de plus belle leurs méfaits et leurs actions perfides.


- Outhmân (radhia Allâhou anhou) avait nommé (ou conservé) un certain nombre de ses proches à des postes de responsabilité: Il adoptait ainsi une attitude différente de celle de ses deux illustres prédécesseurs, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) et Oumar (radhia Allâhou anhou), qui, eux, faisaient preuve de beaucoup de précaution à ce niveau en évitant de confier à leurs parents des fonctions administratives. Si Outhmân (radhia Allâhou anhou) avait choisi d'agir de cette façon, c'est qu'il considérait que les personnes désignées avaient les compétences requises pour mener à bien la mission qu'il leur confiait; le fait qu'elles fassent partie de sa famille n'était pas en soi un problème pour lui, étant donné qu'il avait été témoin de la considération particulière que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) avait témoigné à sa tribu (les qouraïches) et à ses proches (les banoû hâshim). Cela n'empêchera pas ses opposants de l'accuser de servir ses intérêts personnels et de favoriser injustement les gens de sa famille.


- Outhmân (radhia Allâhou anhou) était une personne très généreuse, qui disposait d'une grande richesse personnelle: Il avait donc l'habitude d'aider les musulmans, et plus particulièrement ses proches, en leur faisant de grands dons à partir de ses propres biens ou encore à partir de sommes qu'il empruntait du Trésor Public… Là encore, ses opposants vont saisir l'occasion pour le calomnier: Ils n'hésiteront pas à forger des mensonges contre lui ou à présenter de façon fallacieuse et incorrecte certaines de ses actions afin de l'accuser à tort de gaspiller l'argent du Trésor Public et de le distribuer à ses parents.


- Outhmân (radhia Allâhou anhou) avait, pour des raisons justifiées à ses yeux, démis de leur fonction certains grands Compagnons, comme Abou Moûssa Al Ach'ariy (radhia Allâhou anhou): Cela va lui attirer également beaucoup de critiques. Pourtant, avant lui, Oumar (radhia Allâhou anhou) avait agi dans le même sens, en écartant de leur poste des Compagnons comme Khâlid bin Walîd (radhia Allâhou anhou)… Et ses opposants ne trouvait rien à redire par rapport à l'action du précédent calife.


Bref, lentement mais sûrement et malgré tous les efforts entrepris par le Calife pour réduire les tensions , on s'achemine vers le pire, et ce, d'autant plus que les conspirateurs ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins: Ils vont même jusqu'à rédiger et diffuser des lettres, qu'ils attribuent mensongèrement à d'illustres Compagnons présents à Médine (Ali (radhia Allâhou anhou), Talha (radhia Allâhou anhou) et Zoubaïr (radhia Allâhou anhou) notamment), demandant aux gens de se révolter contre le Calife, de lutter contre lui et de servir ainsi la cause de leur dîn…


Au mois de Chawwâl de l'an 35 de l'Hégire, des groupes d'insurgés quittent leurs provinces –essentiellement de Bassorah, de Koufah et d'Egypte (Abdoullâh ibnou sabâ est présent parmi eux)– en donnant l'impression que leur but est d'aller accomplir le hadj. Ils se rejoignent cependant aux portes de Médine où ils s'arrêtent. Arrivés sur place, ils font part au Calife de leurs revendications. Outhmân (radhia Allâhou anhou) accepte celles-ci et s'engage à les respecter: Les insurgés repartent.
Sur le chemin du retour cependant, ils interceptent des instructions écrites, signées du Calife et adressées au gouverneur de leur région, ordonnant leur mise à mort dès leur retour. Ils font alors demi tour et reviennent à Médine, criant vengeance.


Outhmân (radhia Allâhou anhou) jure qu'il n'est pas l'auteur de la lettre: Les gens en déduisent alors que le responsable de cette fourberie n'est autre que Marwân, le secrétaire de Outhmân (radhia Allâhou anhou). Les insurgés ne décolèrent pas et réclament que Marwân leur soit livré ou que Outhmân (radhia Allâhou anhou) soit destitué . Mais ce dernier refuse d'accéder aux deux demandes: Il craint en effet que, s'il leur livre Marwân, ils ne le tuent injustement. Et il ne veut pas abandonner sa fonction pour rester fidèle à une recommandation que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui avait faite de son vivant: "Allah te fera porter une chemise. Quiconque désire te l'enlever, ne l'écoute pas."


Ils assiègent ainsi la maison du Calife pendant plus d'un mois et empêchent tout ravitaillement en nourriture et en eau de Outhmân (radhia Allâhou anhou) et de ses proches.
Le Calife s'adresse à eux en plusieurs fois et essaie de les raisonner par le biais de sermons émouvants: A une occasion, il leur rappelle qu'il était celui qui avait répondu de façon positive à trois appels importants du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam); il avait ainsi apporté une contribution financière décisive:
- pour l'achat du terrain destiné à l'extension de la mosquée du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lorsque celle-ci était devenue trop étroite pour contenir l'ensemble des croyants –une mosquée que les insurgés lui interdisent aujourd'hui l'accès,
- pour l'acquisition du seul puits d'eau douce qu'il y avait à Médine afin de l'offrir aux musulmans- un puits dont les insurgés l'empêchent justement de s'y abreuver,
- pour la préparation de l'une des campagnes militaires les plus difficiles, celle de Taboûk.


D'autres Compagnons (radhia Allâhou anhoum), dont Ali (radhia Allâhou anhou), essaient également de discuter avec les opposants de Outhmân (radhia Allâhou anhou) pour qu'ils mettent un terme à ce siège inhumain, mais ceux-ci ne veulent rien entendre.


S'il est vrai que les insurgés adoptent une attitude très dure et intransigeante, parmi les habitants de Médine et les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) présents, personne n'imagine qu'ils désirent attenter à la vie du Calife. Par précaution, certains jeunes Compagnons (radhia Allâhou anhoum) –Hassan (radhia Allâhou anhou) et Houssaïn (radhia Allâhou anhou) fils de Ali (radhia Allâhou anhou), Abdoullâh ibnouz Zoubaïr (radhia Allâhou anhou)- sont quand même envoyés par leurs parents pour monter la garde devant la maison de Outhmân (radhia Allâhou anhou). A l'intérieur, d'autres Compagnons (radhia Allâhou anhoum) et de nombreux proches sont là pour le protéger: A un moment donné, ils lui demandent la permission de se battre et de repousser les insurgés pour mettre un terme au siège, mais Outhmân (radhia Allâhou anhou) refuse et demande au contraire à tous ceux qui sont présents de ne pas verser leur sang pour lui.


Les tristes évènements vont alors s'accélérer pour deux raisons: D'un côté, les insurgés réalisent que, avec la fin du pèlerinage, bon nombre de musulmans vont rentrer à Médine; de l'autre, ils apprennent que des groupes armées sont en train de se diriger vers la ville du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) afin de porter secours au Calife. La décision de tuer Outhmân (radhia Allâhou anhou) est alors arrêtée et rapidement mise à exécution. Ainsi, le vendredi 18 dhoul hidjjah de l'an 35, des misérables prennent d'assaut la maison du Calife: En s'interposant, bon nombre de personnes défendant ce dernier sont blessés, parmi lesquelles Hassan (radhia Allâhou anhou) et Abdoullâh ibnou Zoubaïr (radhia Allâhou anhou). Quelques assaillants arrivent à escalader un mur: En passant par le toit, ils pénètrent dans la chambre de Outhmân (radhia Allâhou anhou) et l'assassinent alors qu'il est en train de réciter le Qour'aane. Son épouse, Nâïla (radhia Allâhou anha), en tentant de le protéger, a plusieurs doigts sectionnés. Innâ lillâhi wa innâ ilayhi râdjioûn !
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MessageSujet: Re: Le début des troubles...   Le début des troubles... Empty2007-07-28, 11:43

Ali (radhia Allâhou anhou) face à une situation délicate

Le meurtre du Calife Outhmân (radhia Allâhou anhou) est une tragédie horrible: Même ceux qui l'ont tué finissent par regretter leur acte ignoble. Tous les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) présents sont bien évidemment très affectés. Ali (radhia Allâhou anhou) adresse des reproches très durs à ceux qui étaient là pour garder la maison du Calife, en l'occurrence ses fils Hassan (radhia Allâhou anhou) et Houssaïn (radhia Allâhou anhou), mais aussi Abdoullâh ibnou Zoubaïr (radhia Allâhou anhou) et Mouhammad ibnou Talha (radhia Allâhou anhou)…

Après le martyr de Outhmân (radhia Allâhou anhou), les gens viennent auprès de Ali (radhia Allâhou anhou) et lui demandent de se charger de la responsabilité du califat. Il refuse en plusieurs fois, puis, face à leur insistance et réalisant la nécessité qu'un chef soit désigné rapidement pour l'intérêt de la communauté musulmane entière, il finit par accepter de devenir Calife le samedi 19, le lundi 21 ou le vendredi 25 dhoul hidjjah de l'an 35. 3

Il est cependant confronté à une situation très délicate: Une bonne partie de ceux qui lui prêtent allégeance à ce moment sont des insurgés, parmi lesquels se dissimulent les meurtriers de Outhmân (radhia Allâhou anhou). Un certain nombre de Compagnons (radhia Allâhou anhoum) vont d'ailleurs attendre un peu avant de faire la bay'ah . L'une des premières mesures que prend Ali (radhia Allâhou anhou) consiste à relever de leurs fonctions les différents responsables et gouverneurs que Outhmân (radhia Allâhou anhou) avait désigné: Il considérait en effet que l'une des sources principales qui avait provoqué le mécontentement contre le Calife défunt était justement la mauvaise attitude et les injustices de bon nombre d'entre eux... Cette décision de sa part n'apparaît cependant pas judicieuse, dans les circonstances actuelles, pour des Compagnons (radhia Allâhou anhoum) qui sont présents à ses côtés (comme Moughîra ibnou chou'ba (radhia Allâhou anhou) et Abdoullâh ibn abbâs (radhia Allâhou anhou))…

Mais un problème très sensible va alors se présenter -et c'est justement ce problème qui va être à l'origine de la division et de la discorde qui va opposer des Compagnons (radhia Allâhou anhoum) entre eux: Quelle attitude le nouveau Calife doit-il adopter, dans l'immédiat, par rapport aux meutriers de Outhmân (radhia Allâhou anhou) ?

Certains (parmi lesquels les parents de Outhmân (radhia Allâhou anhou), mais aussi bon nombre de Compagnons (radhia Allâhou anhoum), dont Mouâwiyah, Oubâdah ibnous Sâmit, Aboud Dardâ, Amrou ibnou Ambasah, Talhâ, Zoubeïr (radhia Allâhou anhoum)…) désirent que l'autorité en place trouve au plus vite les meurtriers du Calife défunt et leur applique le talion.

Ali (radhia Allâhou anhou), lui, pense qu'il faut patienter un peu: Dans les conditions actuelles, il n'est pas aisé de trouver les responsables de ce crime –d'autant plus que les seuls témoins connus présents à ce moment, l'épouse de Outhmân (radhia Allâhou anhou) -Nâïlah (radhia Allâhou anha)- et Mouhammad ibn Abi Bakr (radhia Allâhou anhou), affirment ne pas connaître l'identité exacte des coupables; d'ailleurs Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) lui-même, lorsqu'il sera Calife, n'arrivera pas à retrouver ces coupables - et les punir pour leur geste ignoble. Dans un premier temps, il convient de laisser la situation se stabiliser un peu et agir en priorité pour affermir et renforcer l'autorité califale; ce n'est que par la suite qu'une action efficace pourra être menée contre les meurtriers de Outhmân (radhia Allâhou anhou).

L'attitude de Ali (radhia Allâhou anhou) est cependant mal comprise par les premiers , surtout que les insurgés –responsables de la tragédie- sont toujours présents en force à ses côtés.

Peu à peu, les proches de Outhmân (radhia Allâhou anhoum) –les banou oummaya, ainsi que des Compagnons (radhia Allâhou anhoum) comme Talha (radhia Allâhou anhou) et Zoubaïr (radhia Allâhou anhou) quittent Médine pour se diriger vers Makkah, où se trouvent notamment les épouses du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam): Celles-ci avaient en effet fui les troubles qui secouaient Médine lorsque les insurgés y étaient venus et elles étaient allé accomplir le hadj. Sur le chemin du retour vers Médine, en apprenant la mort du Calife, elles avaient fait demi-tour et étaient, depuis, restées à Makkah.

L'an 36 de l'Hégire débute et Ali (radhia Allâhou anhou) réalise qu'il aura à faire à des épreuves difficiles pour établir son autorité sur l'ensemble des musulmans, surtout lorsque Sahl ibnou houhaïf, qu'il a désigné pour remplacer Mouâwiya (radhia Allâhou anhou) en Syrie est stoppé à Taboûk et renvoyé par les partisans de ce dernier.

Ali (radhia Allâhou anhou) envoie alors plusieurs lettres à Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) pour lui réclamer allégeance, mais celui-ci ne lui répond pas, et ce jusqu'à ce que trois mois s'écoulent depuis le martyr de Outhmân (radhia Allâhou anhou). Après quoi, Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) envoie un émissaire à Médine; celui-ci décrit alors la situation qui prévaut en Syrie: Les gens désirent ardemment que les coupables du meurtre du Calife soient châtiés; leur volonté de vengeance et leur colère sont d'autant plus exacerbés que, depuis le martyr de Outhmân (radhia Allâhou anhou), la chemise que celui-ci portait lorsqu'il a été tué –couverte de sang, ainsi que les doigts sectionnés de Nâïla (radhia Allâhou anha) sont exposés sur le mimbar de la mosquée de Damas.

Face au refus de Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) d'obtempérer, Ali (radhia Allâhou anhou) prend la résolution d'aller le combattre, étant donné qu'il n'accepte pas de se soumettre à l'autorité légitime. Il envoie pour cela des émissaires dans différentes régions, afin de rallier les gens à ses côtés. Son fils Hassan (radhia Allâhou anhou) le conseille de changer d'avis et de ne pas entamer une action qui n'aura pour conséquence que de faire couler le sang des musulmans et d'entraîner la division entre eux. Mais Ali (radhia Allâhou anhou) refuse de l'écouter; il prépare activement et organise ses troupes. Lorsqu'il est sur le point de quitter Médine, il apprend une nouvelle inquiétante qui l'oblige à modifier ses plans : Une coalition dirigée par Aïcha (radhia Allâhou anha), accompagnée et conseillée par Talha (radhia Allâhou anhou) et Zoubeïr (radhia Allâhou anhou), a quitté Makkah pour se diriger vers Bassorah dans le but de rallier d'autres personnes à leur cause: Réclamer le jugement et l'exécution des meurtriers de Outhmân (radhia Allâhou anhou) suivant la loi du talion...
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MessageSujet: Re: Le début des troubles...   Le début des troubles... Empty2007-07-28, 11:47

La bataille du chameau…

Lorsqu'il est informé de cela, Ali (radhia Allâhou anhou) ordonne à ses troupes de l'accompagner pour intercepter Aïcha (radhia Allâhou anhâ) et son groupe : Son intention n'est pas de se battre : Il désire la réconciliation; cependant, si son groupe est attaqué, il se défendra.

Parmi les grands Compagnons (radhia Allâhou anhoum) qui sont encore en vie (ceux qui ont participé à la bataille de Badr), très peu acceptent de le suivre. Les habitants de Médine aussi, pour la majeure partie d'entre eux, ne désirent pas partir. Le fils de Ali (radhia Allâhou anhou), Hassan (radhia Allâhou anhou), mais aussi Ouqbah ibnou Âmir (radhia Allâhou anhou) et Abdoullâh ibnou salâm (radhia Allâhou anhou) viennent à la rencontre du Calife et insistent auprès de lui pour qu'il ne quitte pas Médine et qu'il change d'intention. Mais il n'accepte pas de le faire, et, finalement, à la fin du mois de Rabî oul Âkhar de l'an 36, il se dirige vers l'Irak.

De son côté, Aïcha (radhia Allâhou anhâ), à un moment donné, pense à délaisser son action et à retourner à Médine; mais on arrive à la convaincre de ne pas le faire. Finalement, elle et ceux qui l'accompagnent arrivent à Bassora, où des combats les opposent aux forces du gouverneur de la ville, Outhmân ibnou Houneïf (radhia Allâhou anhou). Ils sortent victorieux de la confrontation et s'emparent alors des biens se trouvant dans le bayt oul mâl (Trésor Public) de la ville. Après quoi, Aïcha (radhia Allâhou anhâ) s'adresse aux habitants de Yamâma et de Koûfa pour leur demander de venir la rejoindre afin de la porter assistance.

Arrivé proximité de Koûfa, Ali (radhia Allâhou anhou) apprend ce qui s'est passé à Bassorah : Il demande à Abou Moussa (radhia Allâhou anhou), qui est à la tête de la région, de lui porter assistance; mais celui-ci refuse de s'impliquer et il donc choisit de rester à l'écart de ce qu'il considère être une fitnah (épreuve), au sujet de laquelle le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a indiqué que les meilleurs étaient ceux qui s'en tenaient le plus éloigné…

Ali (radhia Allâhou anhou) envoie alors Hassan (radhia Allâhou anhou) et Ammâr ibnou Yâssir (radhia Allâhou anhou) pour mobiliser les gens de la ville et leur demander de le rejoindre. La population répond en masse : Plusieurs milliers personnes rejoignent les rangs de Ali .

Les deux groupes se retrouvent ainsi face à face et des discussions sont entamées entre eux : Leurs opinions finissent par converger et un accord pacifique est sur le point d'être conclu, étant donné que, de chaque côté, les responsables ne désirent que la réconciliation.

Cependant, cette situation n'arrange pas les affaires de certains : Ceux qui avaient complotés contre Outhmân (radhia Allâhou anhou) et portaient ainsi une part de responsabilité dans son assassinat se rendent compte que, si une réconciliation intervient, Ali (radhia Allâhou anhou) va rapidement essayer de retrouver les coupables de ce crime odieux pour leur faire payer leur geste. Ils se concertent alors pour trouver un moyen de faire échouer l'effort de conciliation : Finalement, ils décident de lancer une attaque de nuit contre le camps de Aïcha (radhia Allâhou anhâ). Ces derniers répliquent pour se défendre; Ali (radhia Allâhou anhou) et les siens (ignorant la manœuvre perfide des insurgés), se croyant à leur tour attaqués, se lancent dans la bataille…

Et c'est ainsi que, au cours du mois de Djoumâda Al Oukhrâ de l'Hégire 36, se déclenche la première grande lutte fratricide entre les musulmans : Ali (radhia Allâhou anhou) est à la tête de 20 000 soldats et l'armée de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) comprend 10 000 hommes de plus. Le combat qui s'engage est féroce et il y a un très grand nombre de victimes, près 10 000 selon certains rapports (5000 de chaque camps).

Ali (radhia Allâhou anhou) exprimera beaucoup de regret et de tristesse par rapport à cette tragédie. A un moment donné, il à l'occasion de rappeler à Zoubeïr (radhia Allâhou anhou) que, de son vivant, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui avait prédit qu'un jour, il lutterait injustement contre Ali (radhia Allâhou anhou). Zoubeïr (radhia Allâhou anhou), se souvenant de ces propos du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), réalise son erreur : Il abandonne le combat et quitte le champs de bataille; mais, peu de temps après, il est tué par traîtrise alors qu'il est en train de dormir.

Des rapports indiquent que Talha (radhia Allâhou anhou) veut également, à un moment donné, interrompre la lutte : Mais il est blessé par une flèche; on le ramène, suite à sa demande, à Bassorah, où il meurt.

Certains parmi le groupe de Ali (radhia Allâhou anhou) réalisent alors que la présence de la mère des croyants (radhia Allâhou anhâ) sur le champs de bataille a pour effet de galvaniser les troupes adverses : Ils décident alors d'essayer, par tous les moyens, de s'approcher de sa chamelle pour forcer celle-ci à s'asseoir. Plusieurs dizaines de combattants parmi les partisans de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) sacrifient alors leur vie pour les empêcher de s'approcher. Finalement, après de violents échanges, la chamelle est touchée : Sa chute a un impact considérable sur le moral des troupes de Aïcha (radhia Allâhou anhâ)… Cela va entraîner une désorganisation de leur armée suivie logiquement de la victoire de Ali (radhia Allâhou anhou).

Après l'arrêt des hostilités, le Calife ordonne à ce que Aïcha (radhia Allâhou anhâ) soit traitée avec tout l'égard et le respect qui lui est dû, et l'envoie à Bassorah en compagnie de son frère, Mouhammad ibnou abi bakr (radhia Allâhou anhou). Elle y reste quelques temps, puis, au début du mois de Radjab de l'an 36, elle est renvoyée sous bonne escorte et toujours accompagnée de son frère vers Makkah, où elle accomplit le hadj avant de rentrer à Médine.



La bataille de siffîn…

Après le départ de Aïcha (radhia Allâhou anhâ), Ali (radhia Allâhou anhou) se dirige vers Koûfa. Il entre dans la ville le 12 Radjab de l'an 36 et il envoie alors Djarîr ibnou abdillâh (radhia Allâhou anhou) auprès de Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) avec un message lui annonçant, d'une part, l'union des mouhâdjirîn et des ansârs sous son autorité, et, d'autre part, le résultat de la bataille du chameau. Ali (radhia Allâhou anhou) lui demande une nouvelle fois d'accepter de lui faire allégeance.

En recevant le message, Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) se concerte avec les personnes les plus influentes du châm pour ce qui est de la réponse à donner : Ceux-ci refusent une nouvelle de reconnaître l'autorité de Ali (radhia Allâhou anhou) tant que celui-ci ne châtie pas ou ne leur confie pas les coupables du meurtre de Outhmân (radhia Allâhou anhou). Cette réaction de leur part s'explique par le fait que des témoignages –tout à fait mensongers et calomnieux- indiquant que Ali (radhia Allâhou anhou) avait contribué au meurtre du Calife Outhmân (radhia Allâhou anhou), étaient répandus par certains dans la région du châm… Les conseillers de Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou) interprètent alors le refus du nouveau Calife de prendre des actions immédiates contre les coupables comme un signe de sa culpabilité également ou, du moins, de sa complicité avec les assassins…

Apprenant la réponse de Mouâwiya (radhia Allâhou anhou), Ali (radhia Allâhou anhou) décide de le combattre : Il dirige lui-même son armée vers le châm. Mouâwiya (radhia Allâhou anhou) en fait de même : Il exhorte les habitants de la région à lui prêter main forte et reçoit de leur part un puissant soutien.

Leur face à face a lieu à Siffîn, un endroit située dans la partie ouest du châm, proche de l'Euphrate. Pendant un certain temps, des escarmouches opposent les deux groupes. Ali (radhia Allâhou anhou) poursuit cependant ses efforts pour obtenir, en vain, l'allégeance de Mouâwiya (radhia Allâhou anhou). Finalement, au début du mois de dhoul hidjjah de l'an 36, les escarmouches laissent la place à de violentes batailles où prennent part l'ensemble des deux camps.

Avec le début du mois de Mouharram cependant, les combats sont interrompus. De nouveau, des initiatives sont lancées afin de trouver un moyen de mettre un terme à cette lutte, mais celles-ci échouent encore. A la fin du mois de Mouharram de l'an 37, les hostilités reprennent de plus belle; après plusieurs jours de combats d'une intensité jamais vue jusqu'à présent -les victimes se comptant alors par dizaine de milliers, le camps de Ali (radhia Allâhou anhou) commence à avoir nettement le dessus.

C'est alors que Amr Ibn oul 'Âs (radhia Allâhou anhou) suggère à Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou)d'inviter Ali (radhia Allâhou anhou) à accepter d'arrêter les hostilités pour essayer de résoudre la crise qui les oppose par un arbitrage basé sur le Qour'aane. L'armée du châm hisse alors des masâhif (exemplaires écrits du Qour'aane) au bout de leur lance pour exprimer leur requête. Ali (radhia Allâhou anhou), réticent au départ, finit par accepter d'avoir recours à cet arbitrage humain, respectant ainsi la volonté de bon nombre de ses soldats. Après quelques discussions entre les deux parties, la décision est prise de désigner deux arbitres –un de chaque camps- qui auront la responsabilité de tenter de trouver une solution à la crise opposant Ali (radhia Allâhou anhou) et Mouâwiyah (radhia Allâhou anhou), et ce, à la lumière des références musulmanes : Amr Ibn oul 'Âs (radhia Allâhou anhou), du côté de Mouâwiyah, et Aboû Moûssa Al 'Ach'ariy (radhia Allâhou anhou), du côté de Ali (radhia Allâhou anhou) se réunissent ainsi à dawmatoul djandal.

Le Calife retourne alors à Koûfa : Un groupe de plusieurs de milliers de personnes de son armée (les khâridjites), qui refuse le recours à l'arbitrage humain qui a été décidé, se sépare de lui et se rejoignent à un endroit appelé haroûrâ. Ali (radhia Allâhou anhou) essaie en vain de leur faire entendre raison et leur faire comprendre leur erreur.

L'arbitrage qui se déroule à dawmatoul djandal échoue et ne permet d'arriver à aucune solution : Suite à cet échec, les khâridjites durcissent leurs positions; ils quittent alors haroûrâ pour nehrawân; ils se renforcent et commencent des actions violentes et des attaques contre ceux qui ne partagent pas leur avis, les considérant comme des apostats. Ali (radhia Allâhou anhou), qui veut repartir avec son armée pour se confronter aux forces de Mouâwiya (radhia Allâhou anhou) au châm, n'a pas d'autre choix que d'aller d'abord mettre un terme à la menace que représentent les khâridjites. Il se bat contre eux à nehrawân et les écrase complètement en l'an 38 de l'hégire.

Après cette victoire, il tente de mobiliser à nouveau ses troupes pour le châm, mais certains lui conseillent de donner un peu de temps à ses soldats pour qu'ils récupèrent. Finalement, Ali (radhia Allâhou anhou) rentre à Koûfa et il ne pourra plus conduire une grande armée pour lutter contre Mouâwiya (radhia Allâhou anhou) : Quelques temps plus tard, il est assassiné par traîtrise par un khâridjite au mois de Ramadhân de l'an 40 de l'hégire. Innâ lillâhi wa innâ ilayhi râdjioûn !
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