Des musulmans et des chrétiens de l’Etat de Madhya Pradesh dans le centre de l’Inde, ont dénoncé une nouvelle loi qui condamne à de la prison les personnes qui se convertissent sans l’autorisation des autorités gouvernementales, au moins un mois avant la conversion.
« C’est une violation totale des Droits de l’Homme. Chacun est libre de choisir sa religion » a affirmé le président du Comité de fête musulmane en Inde pour le site d’information OnIslam. »C’est totalement contre la Constitution de l’Etat indien » ajoute-t-il.
La loi approuvée quelques jours plus tôt par l’Assemblée législative, est ironiquement baptisée « Liberté des Actes de Religion ». Derrière cette loi, les autorités espèrent lutter contre les conversions dites « frauduleuses ou forcées » mais elle cacherait une ferme volonté des hindous de lutter contre les conversions des minorités chrétiennes et musulmanes.
L’hindouisme est la religion la plus pratiquée dans le pays mais le christianisme et l’islam connaissent une croissance ces dernières années, bien qu’ils ne représentent qu’environ 7% de la population de l’Etat de Madhya Pradesh, et les tensions inter-religieuses demeurent très vives à travers le pays. Les hindous se sont d’ailleurs prononcés très favorables à cette loi afin d’éviter la hausse des conversions.
Désormais, avec cette loi, la personne voulant se convertir doit déposer une demande en fournissant des informations (lieu et date de cérémonie de conversion) et ce, au moins un mois avant. Pour les personnes mineures, les femmes et les membres des castes répertoriées c’est-à-dire les Intouchables, la loi prévoit une peine d’emprisonnement et/ou une amende. Les leaders religieux sont aussi concernés par la condamnation à la prison si la conversion n’est pas annoncée un mois à l’avance.
Des associations comptent entreprendre des démarches juridiques afin de dénoncer la violation des droits fondamentaux de cette loi.