McDonald's s'attaque au «4 heures» des enfants

Sujet: McDonald's s'attaque au «4 heures» des enfants 2013-10-16, 08:53

Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou

Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een

Lu sur http://www.bilan.ch

Petit pain fourré au chocolat et orangeade, McDonald's a lancé mercredi 11 septembre son menu «goûter» en France pour 2,5 euros. La nouvelle n'emballe pas les diététiciens.

Marketing

McDonald’s a lancé dans les 175 McCafés de France une nouvelle formule pour les enfants. Depuis mercredi, le géant du «fast food» propose aux petits français, et à leurs parents, un «goûter» à 2,5 euros (environ 3 francs).

Au menu, petit pain baguette fourré d’une barre de chocolat Milka accompagné d’une orangeade au sirop de fraise. Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, le «goûter» est aussi disponible en version «américaine»: cookie et boisson chaude.

Pas au programme en Suisse

En Suisse, un tiers des restaurants de l’enseigne possèdent un espace McCafé. Pourtant, l’offre «goûter» n’est pas du tout au programme de la branche helvétique. Les petits Suisses devront donc se passer de McDo pour le «4 heures».

Isabelle Kuster, directrice générale des opérations de McDonald’s France, a assuré au Figaro que cette nouvelle formule correspondait à une demande des consommateurs qui redécouvrent «l’intérêt nutritionnel du quatrième repas».

Le goûter, un repas important

Selon Roger Batalla, diététicien HES à l'Espace Prévention du canton de Vaud, le «4 heures» joue effectivement un rôle important dans l'alimentation, surtout chez les enfants puisqu'ils se dépensent plus que les adultes.

L'encas de l'après-midi doit comporter des féculents complets, comme du pain noir ou aux céréales, un produit laitier et des fruits et légumes. «On recommande plutôt des féculents complets que raffinés car ils contiennent plus de fibres et donc rassasient plus longtemps, explique Roger Batalla. Par ailleurs, il n'est pas indispensable de marier à chaque goûter les trois éléments.»

Beaucoup trop sucré

Quant est-il du menu du McCafé? Dans la mesure où les féculents complets sont à privilégier, le petit pain qui est proposé n'est pas recommandé. «En prenant un encas, le but n'est pas d'avoir faim une heure après», précise le diététicien. D'autant plus que cette mini baguette est fourrée au chocolat.

Le chocolat n'est «pas du tout interdit», mais il ne faut pas le considérer comme un produit laitier. «Il s'agit surtout d'un produit gras et sucré, indique le spécialiste. Quant à l'orangeade, elle a beau se référer à l'orange, elle ne contient pas de fruits. C'est juste une boisson sucrée.»

Roger Batalla n'est pas du tout convaincu par la formule du géant américain. Selon lui, «on peut manger gras et sucré de temps en temps, pour un anniversaire ou quand il y a un événement particulier mais il ne faut pas que ce soit la règle».

S’adapter aux «coutumes locales»

Si sur l'aspect nutritionnel il y a des progrès à faire, sur le plan commercial McDonald’s frappe un grand coup. Du point de vue de la fréquentation d’abord, en réussissant à attirer la clientèle dans la période creuse de l’après-midi; seul créneau horaire encore inexploité depuis le lancement du petit-déjeuner en 2011. Une stratégie marketing qui joue également sur l’affectif en s’attaquant à la sacro-sainte institution du «goûter».

Depuis l’ouverture des McCafés en 2004, l’enseigne a pu prendre conscience des différences entre le mode de consommation américain et les habitudes alimentaires françaises. Ainsi, les macarons, cannelés, tartelettes aux pommes et croissants ont petit à petit pris plus de place que les cheesecakes, muffins et carrotcakes dans les vitrines.

Avec cette nouvelle formule, McDonald’s continue de s’adapter aux «coutumes locales». Et le pain y joue un grand rôle. En France, on mange de la baguette et non du pain à hamburger. La chaîne a donc misé sur la tradition. Et après le succès du McBaguette et du menu Casse Croute, nul doute que ce petit pain fourré au chocolat va séduise l'hexagone.

Un palais formaté

Le diététicien revient lui aussi sur les techniques de vente de McDonald's. S'il n'est pas plus critique envers la firme américaine qu'envers ses concurrents ou d'autres marques de l'agro-alimentaire, il n'en est pas moins atterré.

De par son expérience, Roger Batalla affirme que le problème réside dans le fait que ce marketing joue sur la corde sensible des parents des catégories socio-professionnelles les moins favorisées.

«Les gens les plus concernés sont ceux qui n'ont pas assez de connaissances pour déjouer les pièges de la communication, explique-t-il. La plupart des gens font confiance aux marques reconnues et quand celles-ci commercialisent des produits spécialement conçus pour les enfants, certains d'entre eux se sentent obligés d'en acheter. Même s'ils n'ont aucune valeur nutritive.»

Habitués dès le plus jeune âge au gras et au sucré, certains enfants peuvent grandir en étant «formatés aux goûts industriels» et plus tard, souffrir de troubles de l'alimentation.

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