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| History - L'attaque d'Alger par Charles Quint en octobre 1541 | |
| | Auteur | Message |
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abdelrahman 5 Grades
Nombre de messages : 1658 Age : 53 Localisation : roubaix Date d'inscription : 16/12/2012
| Sujet: History - L'attaque d'Alger par Charles Quint en octobre 1541 2013-10-29, 10:16 | |
| Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou
Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een
Lu sur http://www.algerie-ancienne.com
LE SIÈGE D'ALGER PAR CHARLES-QUINT, VU PAR LES MUSULMANS
Dans le «bulletin trimestriel de Géographie et d'Archéologie» de la Province d'Oran, tome X, année 1890, page 171 figure une importante étude de M. R. Basset «Documents musulmans sur le siège d'Alger par Charles-Quint en 1541 ».
En ce qui concerne les sources musulmanes, d'après M. R. Basset : « Celles connues jusqu'à présent sont au nombre de quatre... La plus importante de toutes est celle désignée parfois sous le nom de Manuscrit du Mehkeme. Il en existe deux copies à la Bibliothèque-Musée d'Alger... Ce récit aurait été conservé dans les archives de la mahkama d'Alger. Il est bien manifestement l’œuvre d'un témoin oculaire ; peut-être même certaines partie, furent-elles empruntées au rapport que Hassan Agha expédia à Constantinople. Le texte arabe, le seul qui nous reste jusqu'à présent, fut traduit du turc ; une note du manuscrit 1100, que j'ai suivi dans cette édition, dit à la fin du récit : j'ai écrit ceci d'après un livre où se trouvent des relations en langue étrangère ».
La flotte chrétienne apparut un mercredi, trois jours avant la fin de Djoumada second, 948. Le jeudi, au moment de l'as'r (vers trois heures de l'après-midi), elle jeta l'ancre dans la baie de Tementfous (Matifou) en vue d'Alger. On rapporte qu'en manœuvrant, un des pavillons tomba à la mer, ce que virent les Algériens, ils reprirent confiance et reconnurent qu'ils seraient victorieux de leurs ennemis.
Le débarquement de ceux-ci eut lieu le dimanche suivant, un peu avant le déclin du soleil. Le roi d'Espagne descendit à terre entouré de ses soldats, au nombre, dit-on de 90.000. Les Musulmans voulurent les empêcher de débarquer, mais les vaisseaux tirèrent contre eux depuis la mer et ils laissèrent le champ libre aux ennemis qui purent descendre à terre. Ils passèrent la nuit (du dimanche au lundi) près de la ville dans un endroit appelé et H'ammah.
Il y avait un des principaux Turcs, du nom d'El-Hadj Bacha qui résolut d'aller attaquer la nuit les Chrétiens. On lui ouvrit les portes de la ville, il prit un étendard à la main et sortit avec une troupe nombreuse de musulmans. Cette sortie eut lieu lorsqu'il restait encore un quart de la nuit. Les infidèles ne s'en doutèrent pas, car la saison était pluvieuse, et on était au mois d'octobre, dans les jours qui marquent la fin de la campagne maritime d'été. Les Musulmans jetèrent du désarroi parmi eux et firent une décharge de fusils en une seule fois. Ils lancèrent aussi des flèches ce qui causa un trouble extraordinaire. Le roi s'éveilla en sursaut, appela les grands et les courtisans les plus familiers et leur dit
« Est-ce là ce que vous m'annonciez que les Algériens ne tiendraient pas devant notre attaque ? Voyez ce qu'ils font cette nuit ! » Les Musulmans rentrèrent dans la ville après avoir tué beaucoup d'ennemis.
Le lundi, les Chrétiens se mirent en marche vers la ville ayant avec eux le tyran, et s'approchèrent des murailles, en bon ordre ; ils ressemblaient aux yeux des habitants, à des masses de fourmis noires remplissant la plaine. Il y avait parmi eux 4.000 cavaliers : on commença à leur envoyer, de remparts, des coups de canon, des balles et des flèches. Ce jour-là des soldats turcs marchèrent au combat et montrèrent une grande valeur entre autres : El H'adj Bacha, El H'adj Mâmi, Khidr, El H'adj Bekir, qui livrèrent jusqu'à la nuit une bataille acharnée. Les ennemis revinrent à Ras Tafourah où ils établirent. leur campement. Ils s'emparèrent de toutes les collines et se disposèrent à attaquer la ville. Les canons des Musulmans firent des décharges et l'ennemi dut perdre l'espoir d'occuper Alger. Ils plantèrent leurs étendards déployés sur le Koudiat es-Saboun (La colline du savon. Actuel Fort l'Empereur.) et songèrent à attaquer Alger à cet endroit, mais les habitants faisaient des décharges de tous côtés et les coups arrivaient fréquemment sur les vaisseaux qui étaient en mer. Telle fut la journée du lundi, la première; où ils se mirent en marche contre Alger.
Le mardi, Dieu Très Haut envoya, vers la fin de la nuit, une tempête violente qui rompit les câbles des navires ; ils dressèrent les mâts de peur de périr, mais le vent ne cessa d'augmenter. L'amiral, qui se nommait Andoria (André Doria) eut l'esprit troublé comme tous ceux qui étaient à bord des navires. L'ouragan violent envoyé par Dieu, poussa la flotte contre le rivage : les vaisseaux périrent sur les rochers, les esclaves musulmans s'en évadèrent et les gens d'Alger coururent exterminer les marins chrétiens, jusqu'au dernier. Le tyran vit ses navires submergés et détruits, sa puissance brisée, son éclat éteint et l'abaissement qui le menaçait.
Alors les habitants, de la ville firent, de bonne heure, le mardi, une sortie pour combattre les Chrétiens et détruire leurs forces, reconnaissant que Dieu leur donnait la victoire sur ses ennemis. Ils en vinrent aux mains et le combat fut livré sur les collines. Les chefs de l'armée chrétienne allèrent trouver le tyran et lui dirent : « Prince, debout, viens combattre en personne, car le camp est sur le point d'être enlevé ». Alors, il marcha à la bataille avec ses soldats. Les Musulmans reculèrent jusqu'à Ras Tafourah tandis que les infidèles redoublaient leurs efforts et les assaillaient comme des chiens. Les nôtres reculèrent encore jusqu'à l'endroit appelé Mel'ab et Korat (le jeu de Mail) puis au Quantarat el Ofrân (le Pont des Fours). A cette vue, les troupes chrétiennes s'entassèrent, pareilles à une mer qui déborde, poussèrent de tous côtés des clameurs contre les nôtres et les serrèrent de près. Les Musulmans se retirèrent alors vers Sidi Abou't Toqat. Ils lancèrent à ce moment de grands cris contre les infidèles et les frappèrent à coups de pierres et de flèches. Ce jour-là la pluie tomba à torrents. Les Musulmans reprirent courage, chargèrent les Chrétiens de tous côtés et les repoussèrent jusqu'au camp. Puis ils rentrèrent en ville.
Le mercredi, les ennemis reconnurent qu'ils devaient renoncer à Alger et s'estimer heureux s'ils sauvaient leurs vies. Les vaisseaux s'approchèrent du rivage, et l'amiral Andoria (André Doria) débarqua plein de tristesse. Il alla trouver le tyran dans son camp et, après l'avoir salué comme il convenait, il lui dit : « Prince, n'ai-je pas déconseillé l'expédition d'Alger ? Vois-tu le résultat que je t'avais prédit ? - A présent, viens chercher ton salut, car si les gens des vaisseaux périssent sur le rivage, comment cette armée reviendra-t-elle dans notre pays ? J'irai t'attendre à Tementfous ; hâte-toi de te mettre en marche avec les soldats qui sont avec toi pour t'embarquer sur le reste de la flotte et rentrer sain et sauf dans ton royaume ».
Alors le tyran quitta Alger et campa près de l'oued el H'Arrach. La faim pressait les ennemis : ils mangèrent 400 chevaux et passèrent cette nuit sous des torrents de pluie, tandis que les Arabes et les Kabyles lançaient sur eux des balles et des pierres et les attaquaient à l'improviste.
Le jeudi, le tyran, en examinant la rivière, s'aperçut qu'elle était grossie par les pluies. Cette vue l'effraya : il consulta les chefs pour savoir comment il passerait sur l'autre rive. Ils attachèrent les mâts des vaisseaux brisés et passèrent ainsi. Quand ils furent de l'autre côté, les cavaliers arabes fondirent sur eux avec de grands cris et en tuèrent une quantité considérable. Le combat ne cessa que lorsqu'ils arrivèrent à Tementfous. Le roi y demeura quelques jours jusqu'à ce que l'agitation de la mer fut calmée. Alors il s'embarqua sur les vaisseaux qui restaient et s'en retourna dans son pays croyant à peine à son salut. Il perdit un grand nombre de vaisseaux de guerre et de transport, petits et grands, des galères et des galiotes, de grands canons, et abandonna beaucoup de femmes et d'enfants qui étaient venus avec lui ; il n'en échappa pas un seul. Leur nombre fut de 1.300. Aucun cheval ne revint, les uns périrent dans le combat, les autres furent mangés : bref, il laissa des richesses incalculables aux Algé riens.
Fin de l'histoire de l'expédition de l'Empereur à Alger.
Je l'ai écrite d'après un livre où se trouvent des récits en langue étrangère (turke).
LE MIRACLE DU BÂTON DE OUALI DADA (Le tombeau de ce saint se trouve dans l'enceinte du sanctuaire de Sidi-Abd-er-Rahman ; il est encore l'objet de la vénération des fidèles.)
Le souvenir de Ouali Dada, saint homme d'origine turque et que sa titulature funéraire nous donne pour un çoûfi (Équivalent musulman de moine, ermite. Le çoûfi se distinguait par le vêtement de laine (çoûf) qui était le costume des mystiques, des ascètes et de ceux vivant en confrérie.), est attaché à l'un des faits les plus marquants de l'Histoire d'Alger. Le 23 octobre 1541, Charles-Quint, ayant débarqué ses troupes sur la rive gauche de l'Harrach, s'était avancé à travers la plaine et avait gravi la hauteur du Koudiat es-Saboun d'où il menaçait Alger. L'armée, qui comptait des Espagnols, des Italiens, des Allemands, et des Français, était très forte. Les Algérois, dit-on, songeaient à capituler. C'est alors que Ouali Dada, ayant parcouru la ville pour relever les courages défaillants, entra dans la mer jusqu'à la ceinture et, la frappant du bâton qu'il tenait à la main, souleva la terrible tempête...
On sait le reste. La pluie diluvienne et le vent glacé paralysèrent les assiégeants, qui n'avaient pu être ravitaillés. Les Algérois firent une sortie et culbutèrent ceux qui étaient les plus voisins de la mer. C'étaient des Italiens, qui refluèrent en désordre sur le gros de l'armée. Les chevaliers de Malte, Villegaignon, Savignac et les autres, rétablirent la situation. Cependant il fallait battre en retraite, se rembarquer au milieu de la tourmente, qui, après une accalmie, devenait d'heure en heure plus furieuse. Une partie de la formidable armada, qui comptait plus de cinq cents navires, se brisa sur la côte ou sombra au large. Événement considérable. Le désastre de Charles-Quint allait, pendant longtemps, décourager l'Europe. Alger réputée invincible, allait connaître une prospérité qu'elle n'aurait pas osé espérer jusque-là. Ouali Dada put en voir les effets. Il mourut en 1554 et, pendant ces treize années de sa vie on ne signale aucun fait notable. Mais cela importe peu. Il avait eu son heure historique. Ce que le peuple d'Alger rapportait de lui pouvait lui mériter la vénération unanime, car, au moment des plus grandes épreuves, il avait, avec son bâton, fixé le destin de la cité.
Georges , MARAIS
Feuillets d'El Djezaïr, Juillet 1941.
L'attaque d'Alger par Charles Quint en octobre 1541 Lu sur http://www.archeonavale.org
Le 27 septembre 1538, à la Preveza, Andrea Doria à la tête de la flotte chrétienne a rompu le combat devant Kheyr ed-Din Barberousse dont les forces étaient pourtant deux fois moindre que les siennes. Dès lors la Méditerranée se trouve placée sous la coupe des ottomans de Soliman et des barbaresques de Barberousse.
En 1539 et 1540 Charles Quint négocie séparément avec Barberousse, dans l’espoir de neutraliser la menace qu’Alger et ses raïs font peser sur le commerce maritime de Méditerranée occidentale, il offre de lui donner Bône, Tunis, La Goulette. Mais les français informent le Sultan des négociations en cours et celles-ci sont interrompues.
Dès lors, fort de son succès acquis à Tunis en 1535, Charles Quint décide d’attaquer Alger et d’en finir avec la base opérationnelle de Barberousse. Il faut pour cela rassembler troupes et navires. Comme à l’accoutumée les tractations entre les partenaires et les problèmes logistiques retardent la constitution du corps expéditionnaire. Septembre passé, Andrea Doria essaye de dissuader l’Empereur d’entreprendre l’opération à une date aussi tardive. En effet la règle veut qu’aucune opération navale d’envergure ne doit être entreprise entre septembre et mars. Au cours d’une entrevue à Lucques le 16 septembre avec l’empereur, le Pape le met en garde : « Vous commettriez une erreur en entreprenant une expédition en Afrique au mois d’octobre….attendez le printemps ». Mais avec obstination Charles Quint poursuit son projet.
Hormis la France, toute la Méditerranée occidentale sera de la partie. La préparation des forces en Espagne est confiée à Hernan Cortes, le conquérant du Mexique. Fernand de Gonzague, vice-roi de Sicile et Pedro de Tolède, vice-roi de Naples se voient confier les mêmes tâches en Italie. Deux cents navires embarquent à Porto Venere les 6000 allemands placés sous les ordres de Georges Frontispero et les 5000 italiens du Prince Colonna. Cent cinquante navires embarquent les espagnols à Naples et en Sicile ; deux cents autres apportent d’Espagne, artillerie, munitions et un millier d’hommes : fantassins et cavaliers. Les galères de Gênes, de Sicile, de Naples, de Monaco se joignent à la flotte ainsi que quatre de l’ordre de Malte sous les ordres de Georg Shilling, Grand Prieur d’Allemagne, portant leur nombre à 65 au total.
L’armée, forte de 22 000 hommes, est commandée par le Duc d’Albes, la flotte comportant 450 navires et 65 galères manœuvrés par 11000 marins sous les ordres de Andrea Doria, Charles assume le commandement suprême. Regroupée à Majorque, puis retardée par le mauvais temps, ce n’est que le 20 octobre que « l’Armada » se présente devant Alger. En l’absence de Barberouuse qui s’est rendu à Constantinople, la ville est sous le commandement de Hasan Agha son lieutenant. Au lever du jour, du haut de la Casbah, ce dernier découvre la baie couverte de navires. Bien que surpris par l’importance de la flotte ennemie, il reste confiant et croît en la victoire, en attendant l’arrivée de ses ennemis n’a-t-il pas eu le temps de faire renforcer les fortifications de la ville. Le temps est calme, les navires approchent de la côte et mouillent à l’est d’Alger entre les embouchures des oueds El Khemiry et El Harrach. Galiote turque
Le 23 octobre, les premières troupes légères embarquées sur les galères de Gènes et de Malte sont mises à terre sous la protection de l’artillerie des nefs. Dès que la plage est tenue, c’est au tour de l’infanterie lourde d’y prendre pied : infanterie espagnole, lansquenets allemands, régiments italiens débarquent suivis des premiers éléments de cavalerie et de six pièces d’artillerie de campagne. Dès le lendemain le corps expéditionnaire se met en marche vers l’ouest. Le plan initial des impériaux est d’envelopper la ville par le sud, d’appuyer cet encerclement terrestre par un bombardement naval contre le port et les fortifications puis de donner l’assaut aux trois portes: Bab Azoun, Porte Neuve, Bab el-Oued. On s’assure du promontoire de Koudyat-es-Saboun qui domine Alger d’où Charles Quint observera et dirigera la manœuvre, cette hauteur est connue depuis lors sous le nom de « Fort l’Empereur ».
En fin d’après-midi, les troupes campent sous les remparts mais le temps se met à l’orage et à la pluie ; cette dernière tombera sans discontinuer pendant toute la nuit, si bien que le 25 octobre au lever du jour les troupes sont trempées, transies et fatiguées par le harcèlement auquel elles ont été soumises de la part des arabes. La garnison d’Alger se trouve sous les ordres du Cheykh Sidi Said Cherif. El-Hadj Mami qui a reçu pour mission de défendre la porte de Bab Azoun profite du piteux état des troupes impériales pour faire une furieuse sortie. La pluie a neutralisé les arquebuses car les mèches et la poudre étant mouillées, elles sont désormais inutiles faces aux arbalètes de l’adversaire. Le choc est terrible mais les chevaliers de Malte en première ligne, épaulés par les italiens, résistent si bien que les algériens finissent par se replier dans la ville. Poursuivis, ils ferment la porte de Bab Azoun et accablent les assaillant sous une pluie de projectiles d’artillerie, d’arquebuses et d’arbalètes. Les chevaliers de Malte conduisent l’assaut, parmi eux Nicolas Durand, chevalier de Villegagnon futur héros de la France australe paye de sa personne, mais l’artillerie de siège n’a pas été débarquée, et l’artillerie de campagne n’a aucun effet sur les fortifications. On dit que Ponce de Balaguer dit Savignac, porte étendard du Bailli Georges Schilling, plante alors sa dague dans la porte en criant « nous reviendrons… », avant qu’une nouvelle sortie des assiégés ne bouscule les troupes italiennes du prince Colonna, trois compagnies sont mises à mal. Les chevaliers tentent de protéger la retraite : Villegagnon est blessé par deux fois, Ponce de Balaguer tué, et seule l’intervention des lansquenets avec l’empereur à leur tête évite la déroute. Mais la journée est perdue, les pertes italiennes sensibles et il faut se replier.
La pluie n’a toujours pas cessé, elle tombera pendant près de 60 heures et un terrible vent de nord-est souffle maintenant en tempête. Pendant que les troupes combattent à terre, la situation en mer est devenue dramatique. Mouillés devant une côte ouverte, les navires sont sans protection contre les vents furieux et la mer qui rapidement se creuse et devient énorme. Les galères les plus proches de terre ne tiennent pas sur leurs grappins et 15 d’entre elles sont jetées à la côte, les naufragés sont aussitôt attaqués sur la plage par les troupes maures. Plus au large les vaisseaux et les navires de transport chassent eux aussi sur leurs ancres, nombre d’entre eux sont également drossés sur la plage, d’autres encore abordent ceux dont les ancres ont mieux tenu et coulent au milieu de la tourmente. L’estimation la plus basse des pertes s’élèvent à 86 bâtiments dont 40 à 50 grands vaisseaux. Andrea Doria pour sauver l’essentiel de l’Armada donne l’ordre d’appareillage, le 26 octobre ce qui reste de la flotte va mouiller sous l’abri précaire du Cap Matifou, les galères encore valides remorquant les nefs.
Pour les soldats à terre, privés de ravitaillement et de secours, trempés, affamés, épuisés par le manque de sommeil, souvent blessés, le moral est au plus bas ; l’heure de la retraite a sonné et Charles Quint en donne le signal le 27 octobre. Mais pour se réembarquer sur les vaisseaux et les transports maintenant mouillés sous le cap Matifou il faut longer la côte en butte au harcèlement permanent des troupes adverses et franchir les oueds transformés par les pluies en torrents impétueux. Hassan Agha choisi de rester avec la garnison turque à l’abri des murs d’Alger, il laisse aux troupes supplétives la charge d’attaquer l’armée impériale en retraite. Celle-ci abandonne une grande partie de ses bagages et de son artillerie de campagne sur place. La retraite sera longue et difficile, elle durera trois jours. Deux obstacles majeurs se trouvent sur leur chemin, le premier est l’oued El Harrach dont le cours gonflé par les pluies est devenu infranchissable à gué. Pendant que les débris des navires jetés à la côte sont récupérés pour construire un pont, il faut résister aux attaques incessantes. Les chevaliers de Malte sont en première ligne, soixante quinze d’entre eux y laisserons la vie. Le lieu de la bataille, près du pont des Fours, est une gorge étroite qui fut nommée le "Tombeau des Chevaliers". La pluie ayant cessé les troupes finissent par franchir l’obstacle, mais avant d’atteindre Matifou il faut aussi franchir l’oued El Hamiz qui est sorti de son lit et dont les berges sont marécageuses. Les cavaliers et les fantassins s’y embourbent, mais la flotte mouillée à peu de distance vient apporter son aide. Toutefois entre Tafoura et Matifou, deux mille cadavres jonchent le sol.
Charles-Quint décide de rembarquer mais la flotte a perdu de nombreux navires de transport. On laissera à terre tous les chevaux, mais cela ne suffit pas il faut aussi laisser sur les plages plus de huit mille hommes qui seront pris et finiront comme esclaves. Pour finir Charles Quint ne ramena en Espagne que la moitié de ses troupes.
« A Alger dans l’allégresse générale, la victoire est reçue comme un don de Dieu, et l’horrible tempête qui a eu raison des infidèles comme le résultat des prières des habitants et des dévotions des marabouts. L’imaginaire populaire en restera à jamais marqué.»
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