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| History - 1871 La Révolte des Mokrani | |
| | Auteur | Message |
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abdelrahman 5 Grades
Nombre de messages : 1658 Age : 53 Localisation : roubaix Date d'inscription : 16/12/2012
| Sujet: History - 1871 La Révolte des Mokrani 2013-10-30, 07:30 | |
| Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou
Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een
Lu sur http://fr.wikipedia.org
Révolte des Mokrani
La Révolte des Mokrani, survenue le 16 mars 1871 en Algérie, est la plus importante insurrection contre le pouvoir colonial français depuis le début de la conquête de l'Algérie en 1830 (plus de 250 tribus se soulèvent, soit un tiers de la population totale de l'Algérie). Elle est menée par le cheikh El Mokrani, son frère Boumezrag El Mokrani et le cheikh El Haddad, chef de la confrérie des Rahmaniya.
Origine
Selon Bernard Droz, un mécontentement est déjà perceptible chez des membres de l'aristocratie guerrière kabyle avant la guerre franco-prussienne, en raison de leur perte d'influence et de la diminution de leurs pouvoirs du fait des autorités françaises. Ce mécontentement rejoint l'agitation des masses musulmanes inquiètes de l'avènement du régime civil annoncé le 9 mars 1870, signifiant la domination accrue des colons, la spoliation de terres, la perte de l'autonomie civile et judiciaire.
En 1870, un notable Kabyle, Mohand Amokrane At Abbès, surnommé cheikh El Mokrani, est rétrogradé au titre de bachagha pour avoir soutenu la révolte du cheikh Bouaquaz, un proche de son père, en 1864-1865. Mohand Amokrane, pour pallier la disette qui touche alors les campagnes, investit sa fortune personnelle et emprunte. L’empressement de ses créanciers et la pression des autorités l'oblige à hypothéquer ses biens.
À cela s'ajoute l'annonce du remplacement de l'autorité militaire française, dont il acceptait de dépendre, par l'autorité civile. Mokrani présente sa démission, mais les militaires lui répondent que seul le gouvernement peut accepter celle-ci, ne dépendant plus de l'autorité militaire. D'après Louis Rinn, c'est la « goutte d'eau » qui le décide à se révolter. En homme d'honneur, il en avise auparavant le général Augerand :
« Vous connaissez la cause qui m'éloigne de vous ; je ne puis que vous répéter ce que vous savez déjà : je ne veux pas être l'agent du gouvernement civil. [...] Je m'apprête à vous combattre ; que chacun aujourd'hui prenne son fusil. »
— Lettre de cheikh El Mokrani au capitaine Olivier
Selon Louis Rinn (1891), repris par Jules Liorel (1892), le décret Crémieux du 24 octobre 1870, attribuant la citoyenneté aux juifs d'Algérie, a joué un rôle dans la révolte du cheikh El Mokrani. En effet, celui-ci s'emporta à plusieurs reprises contre l'autorité civile des « juifs et mercanti ». Cependant Louis Rinn ajoute qu’on a « exagéré les effets » de ce décret et Richard Ayoun (1988) conteste qu'il soit la cause de la révolte, cette « légende [ne s'étant] diffusée que plus tard », par opportunisme politique. Par ailleurs, pour Maxime Aït Kaki (2004), attribuer la révolte au décret Crémieux est « particulièrement répandu dans les milieux antisémites français. »
Déroulement
Avant la révolte du cheikh Mokrani, la première manifestation de l'insurrection est intervenue dès janvier 1871, sous la forme d'une révolte de spahis qui ont refusé d'être envoyés sur le front de métropole : les intéressés estiment leur engagement valable uniquement pour servir en Algérie. Cette révolte, d'abord déclenchée à Aïn Guettar et à Mondjebeur, s'est ensuite étendue au Tarf et à Bou Hadjar, ainsi qu'à Bône encerclée pendant trois jours. Quelque vingt colons ont été tués, jusqu'à ce qu'une répression très forte soit engagée.
Dès le 12 juin 1869, le maréchal Mac Mahon alertait Paris: « Les Kabyles resteront tranquilles aussi longtemps qu’ils ne verront pas la possibilité de nous chasser de leur pays!» Plusieurs mois avant le début de l’insurrection, l’effervescence s’empara des communautés villageoises qui élurent, malgré l’interdiction des autorités coloniales, les tijmaain, les assemblées de villages.
La révolte des spahis est amplifiée à partir du 16 mars 1871 par sa prise en main par Mokrani, dont l'influence était très forte. Le mouvement soulève 250 tribus, près du tiers de la population algérienne. Il constitue la plus importante insurrection et la dernière d'Algérie durant la colonisation française. Forte de cent mille moudjahidines, mais manquant d'armes de guerre et de coordination, l'insurrection lance des opérations ponctuelles et désordonnées.
Le 16 mars 1871, Mokrani lance six mille hommes à l'assaut de Bordj Bou Arreridj. Le 8 avril, les troupes françaises s'emparent de la Medjana, le Bordj de Mokrani. Le même jour Si Aziz, fils de cheikh Ahaddad, chef de la confrérie des Rahmaniya, proclame la guerre sainte au marché des Mcisna à Seddouk. Aussitôt 150 000 Kabyles se soulèvent . « L’insurrection s’étendit tout le long du littoral, depuis les montagnes qui ferment à l’est la Mitidja jusqu’aux abords de Constantine. Au sud de cette dernière ville, elle se propagea dans la région accidentée du Belezma; elle se relia aux mouvements partiels jusqu’alors localisés vers la frontière et dans le Sahara oriental », relate en 1996 Maurice Wahl, ancien inspecteur général de l’instruction publique aux colonies. Les insurgés parvinrent même jusqu’aux portes d’Alger. Le 14 avril, les insurgés prennent le village colonial de Palestro.
La défaite de la Commune de Paris permit à l’autorité militaire de reprendre la main en reconstituant une puissante armée d’Afrique: l’amiral de Gueydon mobilisa 100 000 soldats et un dispositif militaire supérieur à celui qui avait permis d’asservir la région en 1857.
Ensuite, l'attaque des Français les contraint à la reddition. Ils sont arrêtés à l’Alma le 22 avril 1871, et le 5 mai le cheikh Mohammed El Mokrani meurt au combat près de l’oued Soufflat : « dans une rencontre avec les troupes du général Saussier, il descendit de cheval et, gravissant lentement, la tête haute, l’escarpement d’un ravin balayé par notre mousqueterie, il reçut la mort, qu’aux dires des témoins de cette scène émouvante il cherchait, orgueilleux et fier comme il eut fait du triomphe », affirme le rapport du gouvernement de la défense nationale français sur ces évènements. Le 25 avril, le gouverneur général déclare l'état de siège. Les troupes françaises (vingt colonnes) marchent sur Dellys et Draâ El Mizan. Le cheikh Haddad et ses fils sont capturés le 13 juillet, après la bataille d’Icheriden. L’insurrection ne prend fin qu’après la capture de Bou-Mezrag, frère de Mokrani, le 20 janvier 1872. Bou-Mezrag a été condamné à la peine de mort, par arrêt de la cour de Constantine rendu le 27 mars 1873.
Répression
Plusieurs dizaines de milliers d’indigènes sont tués, des villages entiers sont détruits. La rébellion écrasée, 450000 hectares de terre furent confisqués et distribués aux nouveaux colons que l’on fit venir d’Alsace-Lorraine.
La répression est très sévère et se traduit, une fois matée l'insurrection, par des internements de plus de 200 Kabyles et déportations à Cayenne et en Nouvelle-Calédonie (on parle des « Algériens du Pacifique ») jusqu'à leur amnistie en 1895, mais aussi par d'importantes confiscations de terres, qui ensuite ont obligé de nombreux Kabyles à s'expatrier. La Kabylie se vit infliger une amende de 36 millions de francs or. Meurtrie, plongée dans le dénuement le plus total, la population vécut alors une véritable tragédie, dont la mémoire fut transmise de génération en génération par la littérature et la poésie orale.
Notes et références
le décret Crémieux et les juifs algériens
lire en ligne
L’insurrection de 1871, en Algérie PDF
https://islam-aarifa.1fr1.net/search?mode=searchbox&search_keywords=history&show_results=topics
Dernière édition par abdelrahman le 2013-11-26, 08:24, édité 2 fois | |
| | | Ayman 5 Grades
Nombre de messages : 1980 Localisation : algerie Date d'inscription : 08/04/2006
| Sujet: Re: History - 1871 La Révolte des Mokrani 2013-10-30, 14:32 | |
| Salam aleykoum,
Baraka Allah oufik frère Abdelrahman pour ce post. Et dire que ces héros sont ignorés dans leur propre pays, aucune commémoration sur la lutte de ces hommes heroiques contre le colonialisme français ne se fait. | |
| | | | History - 1871 La Révolte des Mokrani | |
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