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 Abd-el-Kâder et les gens du livre

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abdelrahman
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abdelrahman


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MessageSujet: Abd-el-Kâder et les gens du livre   Abd-el-Kâder et les gens du livre Empty2015-01-04, 20:04

Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou

Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een

Abd-el-Kâder et les gens du livre

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Abd-el-Kâder fait un parallèle remarquable entre les trois religions principales : le mosaïsme, le christianisme et l’islamisme. La loi de Moïse est matérielle, celle de Jésus spirituelle, celle de Mohammed réunit ces deux caractères. Mais ces trois religions n’en l’ont qu’une; elles ne diffèrent que par diverses prescriptions réglementaires ou de détail.

Sur les fondements et les principes de la religion, il n’y a pas de dissentiment entre les Prophètes depuis Adam jusqu’à Mohammed : tous appellent les créatures à célébrer l’unité de Dieu, à le glorifier, à croire que toute chose dans le monde est son œuvre, qu’il est la cause de tous les êtres, que son existence n’a pas de cause et qu’il est le maître de retenir en lui l’âme, la raison, la procréation et tous les biens. Il n’y a pas de controverse parmi les Prophètes, et toutes les lois divines sont unanimes sur ces cinq principes; celui qui les adopte aboutit nécessairement à glorifier Dieu et à aimer ses créatures.

Il est impossible d’abroger ces cinq principes généraux. L’abrogation n’est permise que pour les prescriptions réglementaires qui n’ont pas besoin d’être consacrées par la loi divine; elle ne l’est point pour les principes, tels que la croyance à l’unité de Dieu, et les autres que nous avons mentionnés; la raison est d’accord avec la loi divine sur la nécessité de les conserver. Le dissentiment entre les Prophètes est dans la manière de garder ces lois et dans l’institution des règles qui doivent en assurer la perpétuité. Il y a sagesse et utilité dans l’abrogation, quand il s’agit de décrets divins qui se rapportent aux commodités des hommes et à leur bien-être. Il y a des aliments qui peuvent avoir des utilités diverses et alors les prescriptions qui s’y rapportent diffèrent également; ainsi le traitement du médecin qui ordonne de boire, dans un certain moment, une potion particulière dont l’utilité, à ce moment-là, justifie la prescription, doit être supprimé dans une autre circonstance, parce que sa suppression répond à un besoin qui se produit, lorsque l’autre a disparu; mais dans l’hypothèse de décrets divins fondés seulement sur la pure volonté de Dieu , et sans rapport à une utilité particulière, il n’y a aucune difficulté; car Dieu est le juge souverain, qui agit quand il lui plaît ; il peut établir un décret, et en abroger un autre de peu de valeur ou sans but. Il n’y a pas contradiction qu’une chose nécessite, dans Un certain moment, la présence d’un accident, et qu’elle en nécessite, dans un autre moment, la disparition ; il n’y a non plus aucune contradiction entre permettre une chose dans un certain temps, et la défendre dans un autre. La durée d’un accident et sa fin, quoique ignorées de nous, sont fixées dans les décrets de Dieu; ainsi la durée de tout décret et l’époque de sa transformation sont déterminées dans la science de Dieu, quoique ignorées de ceux qui professent les religions antérieures.

Les lois des Prophètes ne diffèrent que dans les prescriptions de détail, ce qui vient de la différence des temps et des choses qui sont utiles dans chaque époque; tout décret est une vérité pour l’époque où il a été promulgué, et répond aux besoins des hommes auxquels il s’adresse. L’abrogation a lieu seulement pour les décrets particuliers, mais non pour la prophétie; car la prophétie est un caractère indélébile dans celui qui en est revêtu; aussi les Juifs ont-ils repoussé l’abrogation. L’Évangile, descendu du ciel sur le Messie, ne contient pas de décrets pour permettre et défendre; il se compose seulement de paraboles, d’exemples, de prédications; les décrets sont restés dans la Bible. Les Juifs ont dit que Jésus avait reçu l’ordre de suivre la Bible et de s’accorder avec Moïse, mais qu’il avait changé, ajouté et retranché. Parmi les changements opérés sont la substitution du dimanche au samedi, la permission de manger du porc, ce qui est défendu dans la Bible, la suppression de la circoncision et de l’usage de se laver des souillures et des impuretés, et autres prescriptions qui, dans la Bible, sont obligatoires.

Les Juifs ont prétendu que Moïse (on doit admettre sa sincérité à cause de son état de Prophète reconnu par le consentement universel) avait repoussé l’abrogation en disant : Maintenez par tradition le samedi, tant que dureront le ciel et la terre. Son intention, en perpétuant ce jour, était de faire durer la religion juive, comme l’indiquent évidemment ses paroles. Ils argumentent aussi de ce que Moïse aurait manifesté la durée de sa religion, sa non perpétuité, ou aurait gardé le silence; les deux derniers points sont frivoles; car s’il avait déclaré que sa religion ne durerait pas toujours, cette déclaration se serait transmise; c’eût été une chose importante que les adversaires auraient retenue pour la transmettre et la vulgariser, surtout les ennemis de Moïse et ceux qui désiraient l’abrogation de sa religion; car c’était, contre sa conservation , le plus fort argument; mais c’est ce qui ne s’est pas transmis, par la tradition, d’un consentement unanime. Quant au silence de Moïse, il s’explique par cela même qu’il n’a été obligé d’affirmer sa religion qu’une seule fois, affirmation inutile à répéter; car lorsqu’une chose a été une fois généralement acceptée, elle devient aussitôt certaine. L’argument du silence est donc une puérilité, puisque les lois de Moïse sont restées fermes jusqu’au moment où le Messie est apparu.

Les chrétiens qui croient au Messie, ont répondu aux Juifs : L’abrogation des lois divines est possible, car la tradition établie par Moïse de la perpétuité du samedi est une chose vaine; si cette tradition avait eu lieu, comme vous le prétendez, on en aurait argumenté contre le Messie, et si l’on s’était servi contre lui de cet argument, les partisans de Moïse auraient conservé cette tradition et nous l’auraient transmise, il n’y a donc pas eu de tradition. Quant à ce que vous dites, que Moïse aurait manifesté la perpétuité ou la fin de sa religion ou bien qu’il aurait gardé le silence, nous répondons sur ce point que Moïse a annoncé que sa religion durerait jusqu’à l’apparition de l’abrogateur qui est le Messie. Seulement, cela ne s’est pas transmis par la tradition, parce que c’était un argument contre eux, et aussi à cause du petit nombre de ceux qui invitaient à cette transmission.

En réalité l’abrogation n’est pas une annulation, c’est plutôt un perfectionnement, et nous voyons que, dans la Bible, il y a des décrets généraux et des décrets particuliers eu égard aux temps et aux personnes. Quand le temps est passé, le décret n’existe plus, et cependant on ne dit pas qu’il ait été annulé. Si les Juifs avaient su, lorsque leur fut imposée la célébration du samedi, que c’était là un jour commun à tout le monde, correspondant à une partie de temps quelconque, ils auraient compris que la loi du Messie était la vérité. Mais ce furent les Juifs eux-mêmes qui transgressèrent l’observation du samedi et Dieu les changea en singes et en porcs [1].

Le Messie a dit : Je ne suis pas venu pour annuler la Bible, mais pour la compléter. L’auteur du Pentateuque a dit : Ame pour âme, œil pour œil, nez pour nez, les blessures seront punies par la loi du talion [2]. Moi je dis : Lorsque ton frère te donnera un soufflet sur la joue droite, présente-lui la gauche [3]. La réponse des chrétiens aux Juifs est celle des musulmans aux chrétiens. Ce que le Messie a dit, Mohammed l’a dit : Je ne suis pas venu pour abolir l’Évangile ni la Bible, mais seulement pour les compléter : dans la Bible, il y a des décrets touchant les prescriptions extérieures générales, dans l’Évangile il y a des décrets sur les prescriptions intérieures particulières; moi j’admets les unes et les autres : j’ai prescrit le talion, dans le talion est votre vie [4]. (Ceci est en vue des dispositions extérieures générales.) Je recommande le pardon, et si vous pardonnez, vous faites l’acte le plus voisin de la piété : préférez le pardon, ordonnez de faire le bien et évitez les ignorants [5]. (Ceci regarde le gouvernement intérieur particulier.) Voilà la preuve que Mohammed est le sceau des Prophètes; car la prophétie est une règle, et cette règle peut être ou pratique ou théorique (matérielle ou spirituelle) ou les deux ensemble. La règle de Moïse était pratique parce qu’elle imposait des prescriptions gênantes et des observances pénibles; la règle de Jésus était spirituelle, elle prescrivait le renoncement aux choses terrestres, l’amour et la contemplation des choses célestes: la règle de Mohammed réunit les deux espèces de prescriptions : il ne viendra après lui que le Messie qui descendra une seconde fois sur terre; car si celui qui viendrait après Mohammed, apportait une règle pratique, il serait Moïsique, une règle spirituelle, il serait Messihique, et une règle qui réunirait les deux, il serait Mahométique. La prophétie a donc été scellée par Mohammed. Mais la religion est unique et c’est ce que reconnaissent les Prophètes. Ils diffèrent seulement sur des règles de détail; ils sont comme les hommes dont le père est unique et qui ont diverses mères. Ce serait toujours une faute de les regarder tous ou l’un d’eux comme menteurs, ou d’ajouter foi seulement à un seul. Si les musulmans et les chrétiens me prêtaient l’oreille, je ferais cesser leur divergence, et ils deviendraient frères à l’extérieur et à l’intérieur; mais ils ne m’écouteront pas parce qu’il est préétabli dans la science de Dieu, qu’ils ne se réuniront pas dans une même pensée; le Messie seul fera disparaître leur antagonisme lorsqu’il descendra; il ne les réunira pas au moyen de la parole seule, quoiqu’il ressuscite les morts et guérisse les aveugles et les lépreux, il les réunira par le sabre et le combat [6]. Et s’il venait à moi, celui qui veut connaître le chemin de la vérité, et s’il comprenait ma langue parfaitement, je le conduirais à la vérité sans fatigue, non pas en me faisant suivre servilement; mais en lui faisant apparaître la vérité à laquelle il serait forcé d’ajouter foi.


NOTE 1.

Dieu changea les Juifs en singes et en porcs.
Voir le Korân, sourate II, verset 61, et sourate V, verset 65.

NOTE 2.

Ame pour âme, ail pour œil, etc.
Voir le Korân, sourate V, verset 49, où se trouvent répétées les paroles de Moïse.

NOTE 3.

Lorsque ton frère te donnera un soufflet sur la joue droite,... etc.

Voir l’Évangile de saint Matthieu, chap. V, vers. 38.

NOTE 4.

J’ai prescrit le talion, dans le talion est votre vie .

Voir le Korân, sourate II, versets 173, 175. M. Kazimirski fait observer que le verset 175 veut dire que la crainte de la loi du talion contient les hommes et les éloigne du meurtre.

NOTE 5.

Préfères le pardon, ordonnes de faire le bien, et évites les ignorants.
Voir le Korân, sourate VII, verset 198. Dans le verset que cite Abd el-Kâder, le mot el-àfou a bien le sens de pardon; mais il a aussi, dans d’autres cas, celui de superflu, pars superflua rei, et M. Kazimirski, dans sa traduction du Korân, a pris le mot el-àfou dans ce sens : « Perçois le superflu, prononce entre les parties avec équité et fuis les ignorants. » A la place où l’Émir a cité le verset, on ne peut pas prendre el-àfou dans le sens de superflu, et pouvons-nous admettre qu’il a fait une mauvaise citation du Korân ?

NOTE 6.

Il ne les réunira pas (les musulmans et les chrétiens) au moyen de la parole seule, quoiqu’il ressuscite les morts et guérisse les aveugles et les lépreux, il les réunira par le sabre et le combat.

Le Messie, en revenant une seconde fois sur la terre, réunira les chrétiens et les musulmans non par sa parole, mais avec le sabre, dit l’Émir. Quand il visita l’imprimerie impériale, Abd-el-Kâder, mieux inspiré, s’écria, en voyant les caractères typographiques : « Voilà les bataillons de la pensée. » Du reste, l’opinion qu’il exprime est généralement répandu parmi les musulmans. (Voir l’ouvrage de M. Reinaud sur les Monuments arabes, persans et turcs du cabinet de M. le duc de Blacas, t. I, p. 181.)

Lorsque le Messie reviendra, c’est-à-dire lorsque la justice, la vérité, la foi morale, seront empreintes dans tous les cœurs, que la religion de Jésus sera mieux comprise, le sabre disparaîtra. Les guerres de religion finissent. Qui songe à persécuter les protestants, les juifs ? Lorsque l’instruction aura adouci les mœurs, que l’homme, à quelque race qu’il appartienne, connaîtra ses droits et ses devoirs envers lui-même et envers les autres, il n’y aura plus qu’une immense association, et c’est alors que le Messie reviendra; il trouvera des hommes dignes de le recevoir, rendus libres par la science et l’industrie, épurés par le travail, par la pratique du bien, transformés par le culte de l’Art.

Extrait du livre d'Abd-el-Kader intitulé Rappel à l'intelligent, avis à l'indifférent
ذكرى العاقل وتنبيه الغافل

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