Après le IPod "islamique"ou encore la téléphonie mobile "islamique",devrait bientôt apparaître sur le marché mondial de l'automobile lavoiture également estampillée "islamique". C'est l'entrepriseautomobile malaysienne Proton qui, en partenariat avec des entreprisesiraniennes et turques, lance le projet. Voiture islamique destinée à l'exportation Logo de la marque Proton
C'est l'Agence nationale de presse malaysienne Bernama qui, le 10
novembre dernier, a dans une dépêche diffusé l'information. La firme
Proton, premier fabriquant d'automobiles en Malaysie, devrait produire,
en partenariat avec la Turquie et l'Iran, une voiture répondant aux
exigences et aux désirs des futurs acheteurs de confession musulmane.
Au cours d'une visite en Iran que le
directeur général de Proton, Zainal Abidin Syed Mohamed Tahir, a
déclaré à l'agence Bernama que c'est "l'Iran qui souhaite la baptiser
'voiture islamique'". "La voiture possédera tous les éléments
islamiques et sera destinée à l'exportation. Nous identifierons une
voiture que nous pourrons développer pour être produite en Malaisie, en
Iran ou en Turquie" a-t-il ajouté.
Les automobilistes qui devraient
bientôt rouler dans cette voiture "islamique" pourront bénéficier
d'accessoires adaptés à leurs besoins puisqu'une boussole leur
permettrait de pouvoir s'orienter vers La Mecque au moment des prières,
un emplacement serait dédié au Coran, Livre saint des musulmans, et un
autre encore contiendrait des voiles pour les femmes.
Mauvaise passe Rappelons que Proton est le premier constructeur automobile sur la
marché malais. Créée en 1985, la société appartient au groupe Proton
Edar et doit sa création au Premier ministre Mahatir Mohammed qui
voulait, en dotant la Malaysie d'un constructeur national, maitriser en
même temps ce marché automobile. Ainsi l'Etat malaisien détiendrait 31%
des parts de la société, tandis que le constructeur japonais Mitsubishi
Motors possèderait lui 16%. Mitsubishi Motors qui met par ailleurs à la
disposition du constructeur malais son procédé de fabrication, ses
modèles, ainsi que ses moteurs.
Mais la firme Proton traverse
actuellement une mauvaise période du point de vue financier en raison
de la baisse programmée des taxes douanières, taxes qui obligeaient les
malaisiens à acheter dans leur pays. Ainsi la part de marché de Proton
est passée de 60% à 23% en 5 ans. C'est pourquoi, l'entreprise
automobile, selon plusieurs rumeurs, pourrait signer un accord de
rachat ou de partenariat avec l'Allemand Volkswagen ou l'Américain
General Motors, afin de palier à la baisse de ses ventes sur le marché
intérieur malais.
La voiture "islamique" pourrait aussi
lui permettre de conquérir un nouveau marché et de trouver par la même
de nouveaux partenaires, puisque la Turquie ou l'Iran font partie
intégrante du projet.
label
Mais le label "islamique" n'est-il pas, au-delà de toute fonction ou
fonctionnalité religieuse, un moyen détourné mais habile d'instaurer un
certain protectionnisme au sein d'une économie ? La question est posée.
Reste que, outre des fonctionnalités et autres options, certes
astucieuses et ingénieuses permettant une pratique religieuse
convenable, le label halal apparaît purement accessoire, voire
accrocheur, et vise essentiellement à cibler un public précis.
Par contre, l'automobile estampillée
"islamique" pourrait permettre au constructeur de pénétrer des marchés
et économies émergents, ce qui dans le cas précis de Proton, n'est pas
négligeable.
le logo est 'il islamique?