Tafsir de Sourate 42 verset 21
Allah -Sobhanahou wa Ta‘ala- dit :
« Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n'a jamais permises ? Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. »
{ أَمْ لَهُمْ شُرَكَاءُ شَرَعُواْ لَهُمْ مِّنَ ٱلدِّينِ مَا لَمْ يَأْذَن بِهِ ٱللَّهُ وَلَوْلاَ كَلِمَةُ ٱلْفَصْلِ لَقُضِيَ بَيْنَهُمْ وَإِنَّ ٱلظَّالِمِينَ لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ }
يقول تعالى ذكره أم لهؤلاء المشركين بالله شركاء في شركهم وضلالتهم { شَرَعُوا لَهُمْ مِنَ الدّينِ ما لَمْ يَأْذَنْ بِهِ اللّهُ } يقول: ابتدعوا لهم من الدين ما لم يبح الله لهم ابتداعه { وَلَوْلا كَلِمَةُ الفَصلِ لَقُضِيَ بَيْنَهُمْ } يقول تعالى ذكره: ولولا السابق من الله في أنه لا يعجل لهم العذاب في الدنيا، وأنه مضى من قيله إنهم مؤخرون بالعقوبة إلى قيام الساعة، لفرغ من الحكم بينكم وبينهم بتعجيله العذاب لهم في الدنيا، ولكن لهم في الآخرة من العذاب الأليم، كما قال جلّ ثناؤه: { وَإنَّ الظَّالِمِينَ لَهُمْ عَذَابٌ ألِيمٌ } يقول: وإن الكافرين بالله لهم يوم القيامة عذاب مؤلم مُوجِع
Tabari dit :
« Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n'a jamais permises ? Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. »
« Il dit, que Son rappel soit exalté : Ceux qui associent à Allah ont-ils des associés dans leur associationnisme et leur égarement ? « […] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n'a jamais permises ? […] » Il dit : Ils ont éloigné pour eux des lois religieuses qu’Allah ne leur a pas autorisé d’éloigner ; « […] Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. […] » Il dit, que Son rappel soit exalté : Si Allah n’avait pas établi précédemment qu’il ne hâterait pas leur châtiment ici-bas, et s’Il n’avait pas dit par le passé que leur châtiment serait reporté jusqu’à ce que leur heure ait sonné, il en aurait terminé du jugement entre vous et eux en avançant dès lors ici-bas le moment de leur supplice. Cependant, c’est dans l’au-delà que les attend le châtiment douloureux, ainsi qu’Il l’a dit, que soit magnifiée Sa louange : « […] Les injustes auront certes un châtiment douloureux. » Il dit : Certes ceux qui mécroient en Allah recevront, au jour de la résurrection, un châtiment qui leur procurera supplice et souffrance. »
Qurtubi dit :
{ أَمْ لَهُمْ شُرَكَاءُ شَرَعُواْ لَهُمْ مِّنَ ٱلدِّينِ مَا لَمْ يَأْذَن بِهِ ٱللَّهُ وَلَوْلاَ كَلِمَةُ ٱلْفَصْلِ لَقُضِيَ بَيْنَهُمْ وَإِنَّ ٱلظَّالِمِينَ لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ }
قوله تعالى: { أَمْ لَهُمْ شُرَكَاءُ } أي ألهم! والميم صلة والهمزة للتقريع. وهذا متصل بقوله: «شَرَعَ لَـكُم مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحاً»، وقولِه تعالى:
{ ٱللَّهُ ٱلَّذِيۤ أَنزَلَ ٱلْكِتَابَ بِٱلْحَقِّ وَٱلْمِيزَانَ }
[الشورى: 17] كانوا لا يؤمنون به، فهل لهم آلهة شرعوا لهم الشرك الذي لم يأذن به الله! وإذا استحال هذا فالله لم يشرع الشرك، فمن أين يدينون به. { وَلَوْلاَ كَلِمَةُ ٱلْفَصْلِ } يوم القيامة حيث قال: { بَلِ ٱلسَّاعَةُ مَوْعِدُهُمْ }. { لَقُضِيَ بَيْنَهُمْ } في الدنيا، فعاجل الظالم بالعقوبة وأثاب الطائع. { وَإِنَّ ٱلظَّالِمِينَ } أي المشركين. { لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ } في الدنيا القتلُ والأسر والقهر، وفي الآخرة عذاب النار. وقرأ ابن هُرْمُز «وأنّ» بفتح الهمزة على العطف على «وَلَوْلاَ كلِمَةُ» والفصل بين المعطوف والمعطوف عليه بجواب «لَوْلاَ» جائز. ويجوز أن يكون موضع «أنّ» رفعاً على تقدير: وجب أنّ الظالمين لهم عذاب أليم؛ فيكون منقطعاً مما قبله كقراءة الكسر؛ فٱعلمه.
« Ou bien ont-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n'a jamais permises ! Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. »
« Il dit, qu’Il soit exalté : « Ou bien ont-ils des associés […] » [am lahum= ou bien ont-ils] équivaut à dire : « a lahum ! », c’est-à-dire « ont-ils ! ». Le “a” [introduisant en arabe une interrogation] a une valeur d’interpellation [c’est-à-dire que le but réel de la forme interrogative est d’interpeller, et non pas de poser une question] tandis que la lettre mîm [rendue en français par « ou bien »] sert à faire la jonction avec ce qui précède : « Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé […] » et Sa parole, qu’Il soit exalté : « C'est Allah qui a fait descendre le Livre en toute vérité, ainsi que la balance. […] » Ils n’y croyaient pas. Avaient-ils donc des divinités ayant établi pour eux l’associationnisme qu’Allah n’avait pas permis ! Mais comme cela est impossible, car Allah n’a pas établi l’associationnisme, d’où en établissent-il une religion ?
« […] Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé […] » : le Jour de la Résurrection, dont Il a dit : « L'Heure, plutôt, sera leur rendez-vous […] ». « […] il aurait été tranché entre eux […] » ici-bas, et Il aurait hâté le châtiment de l’injuste, et la récompense de l’obéissant. « […] Les injustes […] » c’est-à-dire les associateurs « […] auront certes un châtiment douloureux. » : ici-bas, ils seront tués, emprisonnés et asservis, et dans l’au-delà, ils connaîtront le châtiment du feu. Selon Ibn Hurmuz, on doit lire « wa anna (al-zâlimîn) » [au lieu de “wa inna”] car il considère que cette partie de la phrase est coordonnée à « wa lawlâ kalimatu” » [= « or si l’arrêt… »] ; ce type de coordination est [grammaticalement] admissible. Il est aussi [grammaticalement] admissible que la fonction de « anna » soit le cas sujet (raf‘) pour sous-entendre : « Il faut que les injustes aient un châtiment douloureux. » On peut aussi considérer que cette partie de la phrase est une proposition séparée, introduite dans ce cas par « inna », c’est-à-dire qu’on choisit l’option de vocaliser la hamza en « i ». »