Entre Isolement Et FréquentationCe qui suit est une espèce de synthèse du chapitre sur la solitude et la fréquentation, du concis de la voie des postulants, ouvrage d'Ibn Qudaama . Avec quelques compléments tiré d'autres ouvrages, notamment, "le sentier des intinérant" d'Ibn al qayyim .
Dans un Hadith rapporté par Abu sa3id al Khudri , un homme demanda au Prophète : «
Ô Envoyé d’Allah ! Quel est l’homme le plus méritant ? » Il a répondu : « Un croyant qui combat au service d’Allah en investissant sa personne et ses biens, et un homme qui s’est retiré dans une vallée pour se consacrer à l’adoration de Son Seigneur et qui épargne aux autres son propre mal ». Et dans un autre Hadith, le Prophète a dit : « Le croyant qui fréquente les gens et supporte leur gêne est meilleur que celui qui ne les fréquente pas et n’endure pas leur nuisance. ». La question qui ce pose donc est la suivante :
Comment concilier ces deux paroles qui, à première vue, peuvent paraître contradictoire ?
Ainsi les avis ont divergé sur le meilleur mode de vie à adopter pour l’homme, entre le fait de vivre de façon isolé, à l'écart des gens, ou au contraire, en les fréquentant et en se mélangeant à eux. Shaykh Ibnu 3uthaymin , dans son explication du livre des jardins des vertueux (Riyaadh as-Salihîn) dit : « Ainsi il y a deux positions.
La retraite est préférable à la fréquentation s’il y a dans celle-ci un préjudice et une mise à l’épreuve pour la foi.
Mais à la base, la fréquentation est meilleure. L’homme côtoie les gens, commande le bien et condamne le blâmable, appel à la vérité, expose la Sunnah au gens, etc… Tout ceci est un bien.
Cependant, si il lui est difficile de patienter et qu’il y a abondance des troubles, alors la retraite lui est meilleur, même si il doit adorer Allah sur le sommet d’une montagne ou dans le fin fond d’une vallée »
Nombre de Compagnons du Prophète et de prédécesseurs - puisse Allah les agréer - ont préféré vivre en retrait en s’isolant des gens. D’autres par contre, se sont mélangés à eux et les ont fréquenté. Ne cherchant, pour chacun d’eux, que la meilleure façon d’obtenir la satisfaction et l'agrément d’Allah, à travers Son adoration. A noter, que ceux qui préféraient l’isolement, ne délaissaient pas pour autant leurs devoirs en commun. Ibn al-Jawzi dit dans son livre Talbis Iblis : «
Les plus illustres des prédécesseurs avaient une préférence pour le retrait et l’isolement en se mettant à l’écart des gens, préoccupés par la science et l’adoration. Cela ne les empêchait pas pour autant de participer à la prière du vendredi et à la prière en groupe. Cela ne les privait pas non plus de visiter une personne malade ou de participer à un enterrement, ou encore d’accomplir leur devoir à tout moment. Leur isolement consistait à se détourner du mal et des mauvaises personnes. »
Dans son livre Mukhtasar minhaj al-Qasidiin, le savant Ibn Qudama al-Maqdisii a reprit les arguments des uns et des autres. Il dit : « Les gens ont divergé à propos de la vie en isolement et de la fréquentation, laquelle des deux est meilleur ? Pourtant, chacune d’elle comporte des intérêts et des risques.» Et il dit également : « Sache que les divergences des gens à ce sujet sont semblables à leurs divergences à propos de la vertu du mariage et du célibat. Or, nous avons indiqué que cela dépendait des situations et des personnes. Nous dirons ici la même chose ». Sans statuer formellement entre les deux, il a donc énuméré les avantages et les inconvénients que l’on pouvait trouver dans chacune des deux positions. Nous allons, si Allah nous le permet, essayer d’en reprendre quelques un à travers les lignes qui vont suivre.
Pour ce qui est des avantages et des vertus que l’homme ne trouvera qu’en s’éloignant des gens, l’on citera :
Se consacrer uniquement à l’adoration d’Allah de manière plus dévoué et avec plus de ferveur.
En effet, le croyant, en s’isolant chez lui ou à la mosquée, dispose de beaucoup de temps libre, propice à l’entretien de sa foi et de sa pratique. Il pourra ainsi se rapprocher de la parole d’Allah (Al Quraan), en la lisant continuellement, en l’apprenant, et surtout en s'efforçant de l’appliquer. Il pourra méditer sereinement sur les bienfaits d'Allah et réfléchir à Sa création. De façon général, il pourra parfaire sa relation avec Son Seigneur et se rapprocher de Lui.
Abu Muhalhil rapporte : « Un jour Sufyan al-Thawri m’avait pris par la main pour aller dans un cimetière. Nous nous sommes retirés dans un coin où il se mit à pleurer avant de me dire ceci : « Ô Abu Muhalhil ! Si tu peux éviter à ton époque de fréquenter quiconque, fais-le, et que ton souci majeur soit l’amélioration de ta personne. »
Se préserver du mal d'autrui L'isolement permet de se préserver des méfaits et des péchés qui peuvent se récolter directement a travers la fréquentions des gens, et Allah sait combien ils peuvent êtres nombreux.
On peut énuméré ceux qui sont rattaché à la langue et à l'oreille, à savoir : la médisance, la calomnie, le mensonge, etc. En effet, lorsqu'on a connaissance de la gravité de ces péchés et du danger qu'ils représentent, pour soi-même et pour autrui, l'on ne peut que comprendre l'attachement que certains peuvent avoir pour la solitude, surtout à notre époque, où ces poisons ont contaminés bon nombre d'entre nous et ont pris place dans nos habitudes. A tel point que si un croyant, qu'Allah a préservé, refuse de parler sur le dos de son frère ou refuse de rester en présence de ceux qui s'adonne à cette distraction, reçoit des brimades. De ce fait, si le croyant participe avec eux par la parole, il commet un péché. S’il participe avec eux par l’écoute tout en gardant le silence, il commet un péché. Et s’il leur reproche cette pratique, il récolte des critiques.
Sa3id ibn abi Waqqas disait : «
J’aurais souhaité qu’il y ait entre les gens et moi une porte en fer, que personne ne puisse me parler ou que je ne puisse parler à personne, jusqu’à ce que je rencontre mon Créateur. »
En s’éloignant des gens, le croyant s’éloigne par la même occasion d’une responsabilité très lourde qui est le commandement du bien et la proscription du mal. Avec toutes les choses répréhensibles et blâmables qui sévissent chez les musulmans, le croyant est continuellement dans l’obligation de s’opposer autant que possible à ces maux. S’il ne le fait pas, il commet un péché, et s’il le fait, il se voit injurier, montré du doigt, emprisonné, etc.
Ensuite, le shaykh Ibn Qudaama évoque un mal auquel peu de monde prête attention et qui, pourtant, est assez répandu de nos jours. C’est ce qu’il appel la duplicité. En d’autres termes, c’est le fait de faire preuve d’hypocrisie en présence des gens. Par exemple, dire à une personne qu’elle nous manque alors que ce n’est pas le cas, ou alors exagérer la manière de lui en faire part. Le Shaykh dit : « Sache que si l’interrogation de l’homme pour son frère : « Comment vas-tu ce matin ? » n’est pas motivée par l’affection et l’amour, elle devient de l’affectation et de la duplicité ». Certaines personnes peuvent en effet rigoler avec toi en ta présence, et dès que tu tourne le dos, ils rigolent sur toi. Il est rapporté par Isma3il ibn Ahmad al-Muqri que l’Imam ash-Shafi3i a dit : «
Délaisse ceux qui, lorsqu’ils ont avec toi sont des dévots, et lorsqu’ils s’en vont, ce sont des loups à l’affût. »
Autre mal qui peut toucher le croyant, c’est le fait de s’imprégner du mauvais comportement et du mauvais caractère que peuvent avoir les personnes qui l’entourent. Et nous le voyons malheureusement que trop souvent. Combien de musulmans issues de familles pieuses, qui ont toujours été assidues dans la prière, dans le jeûne, dans la lecture et l’apprentissage du Quraan, se sont éloignés petit à petit de la religion d’Allah, du fait d’une mauvaise fréquentation ? Combien ont pris goût au libertinage et aux futilités de ce monde au point de transgresser les limites qu’Allaah et Son Prophète ont fixés ? En côtoyant les personnes qui banalisent les péchés, l’individu les banalisera toute autant avec le temps. Ibn Qudama dit à ce sujet : « Car à force de s’y exposer directement, la corruption devient moins pesante pour la nature humaine et elle perd de sa gravité ». Il dit également : « Il faut savoir que plus l’homme constate qu’autrui commet des péchés, majeurs, plus il méprise les péchés mineurs qu’il commet lui-même. » Et c’est là une vérité indiscutable. Celui qui néglige la prière à l’heure, voyant les gens autour de lui délaisser complètement la prière, se dira : « Il n’est finalement pas si grave de ne pas faire la prière à l’heure, au moins, je la fait ». Alors que ne pas faire la prière à son heure est tout sauf un petit péché. De même, vivre dans un milieu où un péché, quel qu’il soit, est répandue, provoquera petit à petit la minimisation de sa gravité.
Également, l'individu qui côtoie les milieux aisés ou opulents, convoitera la fortune ou le pouvoir. Il s'efforcera d'aqcuérir autant de bien ou d'influence, si ce n'est plus, que les personnes qui l'entourent. Laissant ainsi place à l'envie, à la jalousie et à la course aux richesses. Allah dit : «
Ne tends pas tes yeux vers les jouissances éphémères que nous avons accordées à plusieurs groupes d'entre-eux; c'est là le décor de la vie de ce monde, destiné à les éprouver » [Suraat Taa-haa v.131]. Il doit constamment se rappeler que cette vie n'est qu'un moyen, une monture qui, pour arriver à déstination, ne doit pas se charger de surplus. Il ne doit donc pas se laisser tenter par les ornements de ce bas monde, mais plutôt, se contenter de ce qu'Allah lui a accordé comme subsitance, tout en se mettant à l'esprit que bon nombre de ses frères et soeurs vivent avec trois fois rien, et c'est vers eux que son regards doit se tourner. En effet, le Prophète a dit : «
Regardez ceux qui vous sont inferieurs et ne regardez pas ceux qui vous sont supérieurs. Tel est l'attitude qui convient pour que vous ne méprisiez pas les bienfaits d'Allah en votre faveur. »Ainsi, en s’isolant, le croyant se prémunit de tous ces péchés et peut se consacrer a s’améliorer et à travailler d’autres faiblesses.
Se préserver des troublesParmi les bienfaits de la solitude, il y a le fait de se préserver des problèmes et des tensions que peuvent causer les gens. Que ce soit entre individus, entre familles ou entre groupes de personnes quelconques, les disputes ou les conflits sont des activités que les gens exercent à longueur de temps, et dans la majorité des cas, les raisons invoquées sont d’une futilité étonnante. On peut ainsi voir de nos jours de familles déchirés pour trois fois rien : des histoires de mariages, de commerces, etc. Et parfois, un simple regard peut suffire à allumer la mèche. Lorsqu’un individu souhaite recoller les morceaux en voulant réconcilier les parties qui s’opposent, il se voit prit entre deux feux. Chacun essayant de le tirer vers son côté. Si jamais il parle à l'un d'eux, l'autre le rejette alors et adopte une position hostile à son égard.
Se préserver des turpitudes A l’heure où la pudeur, la décence, la vertu et la chasteté sont devenu des perles rares, en s’isolant, le musulman s’immunise contre la débauche, la dépravation, la turpitude et la dégradation des mœurs qui sont, elles, devenu des plaies abondantes et répandue dans les sociétés. Surtout dans les sociétés occidentales - bien que les grandes villes des pays dit musulman, n’ont plus grand-chose à leur envier -. En effet, pour les musulmans qui vivent en occident, il est difficile de faire 500 mètres sans être confronté à ce qu’on a cité précédemment. A travers des affiches perverses, dite de publicité, où la femme est devenu un objet de marketing, à travers les tenues vestimentaires qui n’ont de vêtement que le nom, pour les femmes comme pour les hommes, à travers le vocabulaire vulgaire, irrespectueux, et pire, blasphématoire. Ainsi, en restant chez lui, le musulman s’éloigne de cette atmosphère fatale pour sa foi. Il est rapporté qu’Abu ad-Darda a dit : «
Le meilleur ermitage pour le musulman, c’est sa maison, où il retient sa langue, sa passion charnelle et son regard. Prenez garde surtout aux retrouvailles des marchés car elles absorbent l’attention et éliminent la concentration. »
Préserver les autres de son mal
Enfin, si le retrait est profitable avant tout pour celui qui s’y adonne, il peut l’être également pour les musulmans de qui on s’éloigne. En effet, personne n’est à l’abri de dire mauvaises paroles, de ne pas agir correctement envers son frère, de lui porter préjudice, volontairement ou involontairement, directement ou indirectement. Aussi, à vivre en isolement, il préserve autrui de son mal, et il se préserve lui-même de récolter les conséquences de ce mal.
Voici donc pour ce qui est des avantages du retrait et de l’isolement. Voyons maintenant, si Allah nous le permet, quelles sont les bienfaits que le musulman peut récolter en fréquentant les autres et en se mélangeant à eux, et ce, toujours en s’appuyant, entre-autres, sur les paroles de Shaykh Ibn Qudaama al Maqdisi à travers son ouvrage Mukhtasar minhaaj al Qaasidiin.
Au-delà des obligations en commun que le musulman est tenu de respecter, tel que la prière à la mosquée, la prière de Jumu3a, la prière mortuaire, la visite de ses frères malades, le combat pour la religion, l’entretien des liens de parenté, etc. Il peut-être indispensable et profitable pour le musulman de côtoyer ses frères pour divers raisons, parmi lesquels :
L'apprentissage et l'enseignement Que ce soit pour acquérir la science, ou pour la partager, le croyant ne pourra y parvenir qu’en fréquentant les gens.
Concernant l’apprentissage, il est dans l’obligation de faire les efforts pour connaître les fondements dogmatique et pratique de sa religion. En effet, comment une personne peut-il adorer son Seigneur s’il ne sait pas qui Il est ni quelle est Sa Parole (Al Qur'aan) ? Comment peut-il adhérer à la Religion d’Allah s’il ne connait pas Son Envoyé ni ses enseignements ? Comment peut-il se soumettre correctement à son Seigneur s’il ne sait pas comment pratiquer la Salaat ? Etc. Autant de question qui s’accordent toutes pour dire qu’il est impératif pour le croyant de fréquenter les gens de science et de s’imprégner de leurs connaissance, mais également de leur caractère et de leur comportement. S’ils ne les trouvent pas, qu’il aille à leur recherche s’il le faut. Ainsi, celui qui veut s’isoler des gens en pensant adorer Son Créateur en ermitage, sans la moindre connaissance islamique fait fausse route. Il est comparable aux moines chrétiens qui voulaient adorer Allah sans sciences et donc avec passions et égarement. Ibn Qudaama rapporte : « On a demandé à un savant : « Que dis-tu de la retraite d’un ignorant ? » Il a répondu : « C’est de la folie et c’est un malheur ». Il est à noter que celui qui cherche à étudier doit le faire avec l’unique objectif de se rapprocher de Son Seigneur, et il doit se prémunir de toute mauvaise intention. Dans un hadith rapporté par Ka3b Ibnu Maalik , et recensé par at-tirmîdhi, le Prophète a dit : « Celui qui cherche à acquérir une science dans l’objectif de concurrencer les savants, de débattre avec les faibles d’esprits, ou d’attirer l’attention des gens, Allah le fera entrer en enfer. ». Également, certains prédécesseurs ont dit : « Celui qui recherche le savoir pour autre que pour Allah, la science se refusera à lui tant que son intention ne sera pas dirigé vers Son Créateur. »
De même il doit s’efforcer d’adopter un comportement sain devant son enseignant, en faisant preuve d’humilité et de modestie.
Concernant l’enseignement, si le musulman dispose d’une certaine connaissance ou d’un savoir, et qu’un besoin d’apprentissage autour de lui se fait sentir, il se doit de transmettre ce qu’il a acquis et ne pas le garder pour lui car cela n’est pas permis. Le Prophète dit dans un hadith : « L’image de celui qui apprend la science sans la transmettre est celle d’une personne qui amasse des biens sans en dépenser en aumône » rapporté par Tabarani. Cela dit, comme c’est le cas pour celui qui étudie, l’enseignant se doit d’observer un certains nombres de règles morale pour éviter de tomber dans les filets de ShayTaan. En premier lieu, veiller à ce que son intention soit pure, exempt d’ostentation ou de recherche de gloire. Aussi, il doit s’assurer de l’authenticité des enseignements qu’il dispense afin de ne pas colporter des mensonges sur Allah et Son Messager, au risque de récolter ce qui pourrait le conduire à sa perte. En outre, il doit tout autant faire preuve de modestie et d’humilité, de gentillesse et d’attention avec ses élèves ou avec les personnes avec qui il partage ses connaissance, de même qu’il doit s’adapter à leur niveau. A titre d’exemple, il n’est pas judicieux de parler à une personne des divergences qu’il peut y avoir entre les gens de science sur une question pointu de jurisprudence, quand cette même personne vient à peine d’embrasser l’Islam. L’imam ash-Shaafi3i disait : « Celui qui dispense un savoir à des ignorants, ne fait que le perdre et celui qui en prive ceux qui le méritent commet une injustice. »
Donc, que ce soit pour apprendre, ou pour transmettre, et bénéficier ainsi des faveurs qu’Allah accorde à ces deux catégories de personne, le musulman doit nécessairement fréquenter ses frères et vivre à leurs côtés.
Bien que ce qui a été dit précédemment concerne essentiellement les sciences religieuses, cela peut être valable pour toutes sciences utiles au musulman et à sa communauté, tel que l’ingénierie, la médecine, l’art de la guerre, l’histoire, etc.
S'entraider
Dans un célèbre Hadith rapporté par Abu Hurayra , et que l’on retrouve dans le recueil de Muslim, le Prophète a dit : « Celui qui dissipe à un musulman l'une des situations affligeante de ce bas-monde Allah lui en dissipe une de celles du jour de la résurrection. Celui qui met dans l'aisance quelqu'un dans la gêne, Allah le met dans l'aisance dans ce monde et dans l'autre. Celui qui couvre un musulman, Allah le couvre dans ce monde et dans l'autre. Allah ne cesse d'être aux côtés de Son esclave tant que Son esclave est aux côtés de son frère.»Ainsi, l’on voit quels sont les mérites de celui qui se trouve aux côtés de ses frères et qui fait preuve de bonté à leur égard. Les musulmans sont en effet liés par une relation qui n’a pas d’égal chez les autres communautés, une relation qui n’est alimenté que par une seule chose : l’amour en Allah . Cette relation est fortifié par des droits et des devoirs mutuels tel que saluer son frère et répondre à son salut, répondre à son invitation, le visiter lorsqu’il se trouve malade, invoquer en sa faveur lorsqu’il éternue, assister à ses funérailles lorsque son heure est arrivée, etc. De même, il se doit de répondre aux besoins de son frère et essayer tant que possible de les satisfaire, et ce, qu’il y est une demande explicite ou pas. Et ce n’est qu’en vivant au milieu des gens que l’on peut s’enquérir de leur situation, de leur état de santé, etc. Toute cette attention permet à celui qui y est sensible de récolter des récompenses inestimables comme nous l’enseigne le Prophète dans le hadith su-cité, et il permettra également à ceux qui sont autour de lui d’en profiter. En effet, si le musulman peut assister son frère, il peut arriver qu'il soit lui-même dans une situation nécessitant l’intervention d’autrui, que ce soit en termes de bien, de nourriture, de soin, de force physique, mais en également en terme de compagnie, puisqu’il peut-être dans un état où il a besoin de sentir la présence de ses proches et de partager avec eux ses émotions, ses joies, et ses peines, bien que Le meilleur des Confidents soit Allah, exalté soit-Il.
Eduquer et s'éduquer
Enfin, l’un des bienfaits de côtoyer les gens, réside dans la contribution à l’éducation de la communauté, dans la participation à l’amélioration des mœurs, des pratiques, des caractères et des comportements, et par conséquent, à l’éducation de sa propre âme. Et sans aucun doute, il y a là un grand bien.
Forcé de constater qu’aujourd’hui, les gens font preuve d’un égoïsme vraiment étonnant dans leur vie de tous les jours. Que ce soit chez les adultes ou chez les plus jeunes, l’on n’assiste plus, ou très peu, à une entraide mutuelle dans les œuvres de bien A la place, s’est développé un certain individualisme affaiblissant l’ensemble de la communauté musulmane et en n'en faisant surement une des causes de sa décadence.
Sous un prétexte de liberté individuel ou je ne sais quelle autre bêtise, nous voyons aujourd’hui les musulmans délaissés leur devoir en matière de promotion du bien et de proscription du mal, en matière de prédication et d’appel à l’Islam. Pour illustrer ces paroles, un exemple qui est malheureusement monnaie courante de nos jours, c’est lorsque l’on voie dans la rue des gens s’amuser alors que c’est l’heure de la prière, personne ne fera l’effort d’aller les résonner afin qu’ils viennent à la mosquée s’acquitter de leur devoir, plutôt, les gens diront : « C’est sa vie, il fait ce qu’il veut ». Le plus grave étant qu’ils essayent par-dessus tout, de justifier leur insouciance par des pseudos arguments islamique, en disant par exemple : « Oui mais Allah a dit dans le Quraan « Nul contrainte en religion » ». Mais ils ont oublié les paroles d’Allah décrivant le caractère des musulmans, comme Il dit le verset 110 de la surat aal-3imran : « Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah ».
De même celui qui a acquis un minimum d’éducation islamique, ne fait plus l’effort de le transmettre aux autres, et surtout aux plus jeunes qui sont censé être la relève de demain. L’implication du croyant qui peut contribuer par ses compétences et ses connaissances au réveil de la Ummah est indispensable. En commençant par l’éducation de sa famille et de ses proches, et en participant à l’entretien de sa mosquée. Entretien des murs, mais aussi et surtout des cœurs.
Ainsi, celui qui s’efforce de remédier à tout ça, en s’impliquant sincèrement, récolte de grandes faveurs auprès de Son Seigneur. Et il contribue par la même occasion à dompter son âme, car ce travail permet de développer bon nombre de qualité tel que la patience, l’endurance, l’humilité, la modestie, etc.
Voici donc, globalement, quelles sont les bienfaits que le musulman peut récolter selon qu’il se trouve en retrait des gens ou au milieu d’eux. A lui d’examiner sa situation et son profil et voir quelle attitude convient le plus à l’entretien de sa foi. De toute évidence, il n’y a pas de jugement catégorique à émettre sur l’une ou l’autre puisque tout le monde n’a pas la même personnalité, ni les mêmes besoin spirituels. Par contre, il se peut qu’une personne ait le besoin de s’isoler quelques temps, puis de s’entourer de ses frères, puis à nouveau de se retirer, etc. L’imam ash-Shafi3i a dit: «
Se refermer par rapport aux gens rapporte l'hostilité et s'ouvrir à eux rapporte bien des maux. Aussi, place-toi entre le resserrement et la dilatation. Et celui qui soutient autre chose manque de perfection. Ce qu'il dit n'est qu'une information subjective sur son propre état spirituel. Il n'est donc pas permis de s'en servir comme critère pour juger le cas de celui qui a un état spirituel différent. ». Enfin le croyant doit constamment renouveler son intention afin de se prémunir des insufflations de démons parmi les hommes ou parmi les djinns. Il doit craindre Allah dans sa parole et dans son silence, dans son action et dans sa passivité, dans son droit et dans son devoir, dans sa fréquentation et dans son isolement. Il doit veiller à ce que son comportement et ses décisions soit authentiques et en total conformité avec les enseignements du Prophète , la compréhension des compagnons et ceux qui le suivirent, évitant de cette façon de tomber dans un des deux extrêmes. A savoir, d’un côté un ermite qui coupent tout contact avec le reste du monde et qui se perd dans toute sortent d’innovation, délaissant ainsi devoir et obligations, et perdant par la même occasion, toute sa religion, et de l’autre côté, un homme qui passe son temps à surveiller les autres, à les espionner, et à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Le croyant doit s’éloigner de ces déviances et rester accrocher fermement au juste milieu, qui est un des critères par lequel se définissent les gens de la Sunnah et du Consensus.
Wa Allahu a3lam.