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 History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas

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abdelrahman
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abdelrahman


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MessageSujet: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2013-11-05, 06:14

Salam aleykoum wa rahmatoula wa barakatou

Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een

L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas

history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas 1315625-Abd_el-Kader_organise_la_d%C3%A9fense_et_les_secours_aux_chr%C3%A9tiens

L’apogée récente de la crise syrienne, au tournant de l’été a mis en lumière le mépris nourri par le camp occidental à l’égard du nationalisme arabe : parmi les principaux médias ayant couvert les événements, la plupart se sont bornés à décrire le régime baasiste de Damas comme une autocratie brutale et sanguinaire.

Bien peu d’éditorialistes ont rappelé le rôle historique des Assad dans le maintien du caractère pluriconfessionnel de la nation syrienne au sein de la poudrière proche-orientale. Alors que l’atlantisme insensé de l’administration française a manqué de provoquer un embrasement, évité de justesse grâce à la diplomatie russe, il est troublant de constater que l’une des figures historiques du nationalisme algérien était liée de par son histoire à la France et à Damas. L’émir Abd el-Kader, par ailleurs théologien soufiste reconnu, avait œuvré en faveur du dialogue islamo-chrétien dans l’actuelle capitale syrienne.

Un rôle fédérateur dans la résistance algérienne à l’expansion coloniale

Abd el-Kader ben Mahieddine naît en 1808 près de Mascara, dans l’ouest algérien. Fils du dignitaire soufi Sidi Mahieddine, il reçoit dans son enfance une éducation riche en enseignements théologique, littéraire et linguistique. Il accomplit notamment le pèlerinage à La Mecque en 1816. En 1830, le débarquement français, bientôt suivi des prises d’Alger et d’Oran, marque la fin de la domination ottomane sur l’Algérie et le début d’une guerre coloniale qui durera dix-sept ans. Sidi Mahieddine s’impose rapidement comme le chef de l’insurrection des tribus de l’Ouest ; après sa mort en 1833, c’est son fils Abd el-Kader, nommé émir, qui prendra la tête de la rébellion.

En 1840, soit dix ans après le début du conflit, une escarmouche aux environs d’Alger aboutit à la capture par les hommes d’Abd el-Kader de plusieurs Français, parmi lesquels le sous-intendant militaire Massot. C’est à cette occasion que Mgr Dupuch, nommé évêque d’Alger en 1838, intervient auprès de l’émir par l’intermédiaire de l’abbé Suchet et demande la libération des prisonniers. Les échanges entre Mgr Dupuch et Abd el-Kader aboutiront non seulement à des échanges de prisonniers dès 1841, mais aussi à une profonde et durable amitié dont les archives de l’évêché d’Alger conservent, sous la forme de lettres, le témoignage. Cependant, l’afflux de troupes en provenance de la métropole et les rivalités opposant entre elles diverses tribus algériennes contribuent à l’affaiblissement de l’émir ; ce dernier doit alors se rendre en 1847. L’Algérie passe alors sous domination française.

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L’exil français

Défait par l’armée française, l’émir n’eut d’autre choix que de se résoudre à la captivité, dont il négocia néanmoins les conditions : il souhaitait que son exil le menât vers une terre musulmane. Ce souhait ne fut pas respecté par Guizot, alors chef du gouvernement. C’est à destination de Toulon que l’émir embarque en compagnie de ses proches, leur captivité devant bientôt se poursuivre aux châteaux de Pau et d’Amboise. Durant cette période, l’émir se consacre à l’étude, maintient un contact épistolaire avec Mgr Dupuch et l’abbé Suchet, et reçoit nombre de visiteurs fascinés par sa personnalité, son passé guerrier et l’étendue de ses connaissances. Mgr Dupuch, entretemps rentré en métropole, n’aura de cesse d’intercéder en sa faveur auprès de l’État et c’est en 1852 que Napoléon III met fin à sa captivité : après un passage par Brousse en Turquie, l’émir et sa suite rejoindront Damas.

Damas, l’épisode de 1860 et la franc-maçonnerie

Établi dans la future capitale syrienne, alors sous domination ottomane, l’émir jouera un rôle de premier plan lors des émeutes de 1860. Vraisemblablement instrumentalisées dans le contexte de la lutte d’influence entre un empire vieillissant et des puissances coloniales rivales très actives au Proche-Orient (la France et l’Angleterre), ces événements verront des émeutiers majoritairement druzes et sunnites prendre pour cible les populations chrétiennes. Au nom de la foi musulmane, l’émir prit la défense des chrétiens qu’il hébergea dans son palais, et alla jusqu’à menacer les émeutiers de dresser contre eux sa garde personnelle, composée d’algériens, pour garantir la sécurité de ses hôtes. Plusieurs centaines de chrétiens damascènes auront été sauvés par l’intervention de l’émir ; sa conduite lui vaudra de nombreux témoignages de reconnaissance et des décorations comme l’ordre de Saint Pie X, l’insigne de Grand Croix de la Légion d’honneur ou l’ordre de l’Aigle Blanc décerné par le tsar russe.

Abd el-Kader sauvant les chrétiens lors des émeutes de Damas en 1860
(J.-B. Huysmans, 1861)

Au cours des années qui suivirent, la franc-maçonnerie, probablement aguichée par la popularité désormais internationale de l’émir, entreprit de le rallier à sa cause. Des loges parisiennes du Grand Orient initièrent en 1860 une correspondance avec Abd el-Kader ; si les contacts semblent effectivement avoir abouti à une initiation de l’émir en 1864, aucune source sérieuse n’atteste d’une éventuelle activité de l’émir au sein d’institutions maçonniques après 1865 . Le biographe d’Abd el-Kader Bruno Étienne (franc-maçon revendiqué) mentionne une rupture intervenue en 1877 à la suite de l’abandon du Grand Architecte de l’univers : toutefois, l’existence de la lettre de rupture de l’émir est sujette à débat et il est probable que les contacts entre Abd el-Kader et le Grand Orient aient pris fin bien plus tôt, suite à la première rencontre avec des responsables maçonniques à Paris en 1865.

Alors que, sous le double effet de la propagande mondialiste et de l’exacerbation des tensions inter-ethniques et inter-religieuses, les nationalismes se voient à tort et de manière systématique opposés entre eux et associés au mépris des cultures allochtones, l’émir Abd el-Kader incarne un nationalisme algérien naissant pleinement compatible avec la tradition et le dialogue islamo-chrétien. Aujourd’hui mal connues du grand public ou récupérées, de telles figures peuvent pourtant illustrer de manière singulière une grille de lecture alternative diamétralement opposée au « conflit de civilisation » promu par tant de médias contemporains.

http://catholique-valence.cef.fr/IMG/pdf_emir_abdelkader.pdf

L'Emir Abdelkader et la franc-maçonnerie pdf

https://islam-aarifa.1fr1.net/search?mode=searchbox&search_keywords=history&show_results=topics



Dernière édition par abdelrahman le 2015-01-01, 13:00, édité 4 fois
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abdelrahman
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2013-11-23, 11:59



Dernière édition par abdelrahman le 2014-11-21, 10:04, édité 1 fois
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Sonia75
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2013-11-23, 12:09

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Merci pour ces posts.

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elmakoudi
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2013-11-23, 19:08

Une partie de l’histoire Révolutionnaire occultée L’INCONNU EMIR ABDELMALEK EL DJAZAIRI

l’Emir Abdelmalek qui a dirigé la révolte armée au Maroc contre l’ennemi français de 1916 à 1924.
Il s’agit de l’Emir Abdelmalek fils de l’Emir Abdelkader El Djazairi. Cet Algérien vivait auparavant à Damas en Syrie avec ses neufs frères et ses dix sœurs après la mort de son père l’Emir Abdelkader survenue le 23 mai 1883 dans cette ville. Tous les enfants de l’Emir Abdelkader reçurent le titre honorifique de ‘’Pacha’’ de la part du sultan calife.
C’est ainsi que l’Emir Ali, fils de l’Emir Abdelkader, avait été promu par le pouvoir Ottoman du poste de député à Damas à celui de vice-président du parlement ottoman. La France, de son côté, invita l’Emir Omar à Paris, le combla de décorations et organisa en son honneur une fête.
Quant à l’Emir Abdelmalek, c’est l’Allemagne qui prit contact avec lui. Il retourna en Algérie et intégra l’armée française. En 1906, à la suite de la conférence d’Algesiras, Abdelmalek fut nommé chef de la police à Tanger, au Maroc, il faut signaler qu’à cette époque, cette ville était un centre d’intrigues, de propagandes et d’espionnage par les grandes puissances rivales, notamment la France et l’Allemagne. L’Emir Abdelmalek qui était gradé colonel, était la cible favorite des agents de ces puissances, ceux de l’Allemagne en particulier, dont il prit position et se rallia tout à fait aux ennemis de ses ennemis : l’Allemagne. Quand en 1914, la guerre éclata, les ministres des puissances centrales à Tanger furent expulsés. En avertissant secrètement le chargé d’affaires allemand, l’Emir Abdelmalek lui donna le temps de détruire des documents compromettants. Selon certaines sources, Abdelmalek avait des rapports étroits avec l’agent allemand, Albert Barres, connu sous le pseudo de ‘’Si Hermann’’. Ce dernier était une sorte de Lawrence du Maroc, opposé aux Français.
Au mois de mars 1915, après avoir envoyé sa famille en Espagne, l’Emir Abdelmalek déclara la guerre à la France. Les nationalistes marocains, opposés au traité du protectorat, se rallièrent à cette cause sainte, l’un d’eux, l’Emir Abdelkrim El Khettabi, servait d’agent de liaison entre Abdelmalek et les puissances d’Europe Centrale. Son rôle consistait à faire passer des armes et des munitions par l’Espagne. Abdelmalek coordonna ses stratégies guerrières contre les colonialistes français avec celles d’autres dirigeants marocains qui s’étaient révoltés contre la France depuis la déclaration du protectorat, tels Achiba, Ach Chin Guiti…
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abdelrahman
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2014-11-21, 10:03

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abdelrahman
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2015-01-01, 12:55

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Abd el-Kader arrive au secours des chrétiens à Damas, en 1860

Pendant deux jours, des scènes lugubres ensanglantèrent Damas par suite de la trahison d’Ahmed-Pacha. Abd-el-Kader avait prévu le complot, mais il ne put tenir à lui de l’empêcher. Dans le quartier occupé par les chrétiens retentirent de grands cris, le 9 juillet, à l’heure de la sieste. Aux armes ! Mort aux chrétiens, criait-on de toutes parts, puis, répondent dans le lointain les éclats de la fusillade, le pavs entier est en feu. On entend dans les rues les pas précipités des malheureux qui fuient vers la maison de l’émir comme s’ils devinaient le rôle qu’il va jouer pendant le massacre, ou vers quelque consulat, car ils espèrent dans la sauvegarde inviolée jusque-là du drapeau européen. Mais bientôt les consulats eux-mêmes ne seront plus il l’abri de la fureur des assassins. Ceux de France et de Russie auront l’honneur d’etre pillés et incendiés les premiers.

Au début du combat, Abd-el -Kader, avec une petite portion de soldats dévoués, se dirige vers le consul de France pour lui faire au besoin un rempart de son corps, après avoir essayé une suprême tentative en faveur des chrétiens ; la réponse qui l’accueillit fut que le muphti dormait.

Au fur et à mesure que ses fideles viennent rejoindre cet homme suscité par la Providence, les nouvelles qu’il apprend sont de plus en plus inquiétantes ; ce que voyant, le digne ami de la France se presse d’arriver au consulat et après avoir prévenu M. Lanusse des informations qui lui arrivent : « Maintenant, dit-il, écoute et pèse bien mes paroles : moi vivant, un seul de mes maghrebins vivant, on ne touchera pas à ta personne, car Je suis responsable de toi vis-â-vis de celui qui m’a fait libre. Le danger grandit ; je dois donc agrandir tes moyens de défense. Si tu persistes à demeurer ici, tu m’obliges à diviser les forces dont je dispose, si tu consens au contraire à devenir mon hôte, je puis appliquer à secourir les chrétiens les soldats que j’emploierais à te protèger. Tu m’as dit toi-même : là ou est le drapeau de la France, là est la France. Eh bien ! Emporte avec toi ton drapeau, plante-le sur ma demeure, et que la demeure d’Abd-el-Kader devienne la France. »

Il n’y avait pas à hésiter pour M. Lanusse en présence de sentiments aussi nobles et désintéressés; tout ému il accepte; bientôt après le drapeau tricolore flotta sur la maison d’Abd-el-Kader. L’Emir trouva à son retour déjà bon nombre de chrétiens réfugiés chez lui, ainsi que plusieurs consuls et notamment celui de Russie. Prendre l’initiative du combat contre les égorgeurs avec seulement une poignée de soldats, c’était une grave imprudence ; elle tenta son grand cœur, il va lui-même arracher les victimes aux hordes sauvages.

A la tête de ses 300 hommes, escorté de ses fils, il avance de plus en plus dans les quartiers de la révolte, suppliant les musulmans au nom de la pitié, de lui prêter assistance et engageant les chrétiens à se mêler aux siens. « Oh ! Les malheureux ! S’écriait-il ! Venez à moi, venez. Je suis le fils de Mahhi-ed-Din. Ayez confiance, pauvres chrètiens, je vous sauverai. »

Chacun se précipite au-devant du secours inattendu; les cris de joie succèdent aux cris de terreur ; les malheureux sont reconduits à sa maison ; puis on repart sauver d’autres victimes, au travers des rues barricadées.

Un couvent de moines, pour n’avoir pas accordé confiance aux supplications de l’Emir, fut pillé par la populace acharnée et les religieux livrés aux plus grandes tortures. Après avoir perdu un temps précieux à essayer de les convaincre, Abd-el-Kader dut les abandonner à leur sort.

La nuit approchait, cet homme de cœur continue ses démarches vers l’établissement des Lazaristes, pas encore inquiété. C’est un beau spectacle de voir ce descendant du prophète, ramenant à l’abri, dans son logis, les Pères et leurs 400 orphelins ; heureux de pouvoir remplir ce devoir d’humanité, Il défend au travers des rues jonchées de cadavres, le dépôt confié à son honneur.

La foule se porte vers sa demeure réclamant les chrétiens avec insolence; il se montre au dehors avec des paroles de conciliation ; les cris désordonnés couvrent d’abord sa voix ; puis, lorsque les clameurs sont moins fortes : « O mes frères, dit-il votre conduite est impie. Sommes-nous donc dans un jour de poudre, pour que vous ayez le droit de tuer des hommes ?

A quel degré d’abaissement etes-vous descendus, puisque je vois des musulmans se couvrir du sang de femmes et d’enfants. Dieu n’a-t-il pas dit : « Celui qui aura tué un homme sans que celui-ci ait commis un meurtre ou des désordres dans le pays, sera regardé comme le meurtrier du genre humain tout entier. » N’a-t-il pas dit encore : « Point de contrainte en matière de religion; la vraie route se distingue assez du mensonge. »

« Livrez-nous les chrétiens, hurlait la populace ! »

« Insensés ! Reprenait Abd-el-Kader, si la pensée d’un acte coupable et contraire à la loi de Dieu ne vous effraye pas, songez du moins à la punition que les hommes vous réservent ; je le jure, elle sera terrible.
Arrêtez, il en est temps encore; si vous ne m’écoutez pas, c’est un signe que Dieu ne vous a pas départi la raison; vous n’êtes que des brutes que la vue de l’herbe et de l’eau peut seule émouvoir ! »

« Les chrétiens ! Les chrétiens ! Il nous les faut ! » Criait la foule frémissante, comme autrefois le peuple romain dans ses arènes, « livre-nous les chrétiens, infidèle, sinon nous t’envellopons dans la même proscription, nous te réunissons à tes nouveaux Frères. »
« Les chrétiens ! Répond Abd-el-Kader, dont les yeux devenaient étincelants d’indignation : « Tant qu’un de ces vaillants soldats qui m’entourent sera debout, vous ne les aurez pas, car ils sont mes hôtes. »

« Égorgeurs de femmes et d’enfants ! Essayez donc d’enlever de chez moi ces chrétiens auxquels j’ai donné asile, et je vous promets de vous faire voir un jour terrible, car vous apprendrez comment les soldats d’Abd-el-Kader savent faire parler la poudre. » Puis se tournant vers son fidèle Hara-Mohammed : « Hara, dit-il, mon cheval ! Mes armes ! »

« Et vous, mes Magrébins, que vos cœurs se réjouissent, car, j’en prends Dieu à témoin, nous allons combattre pour une cause aussi sainte que celle pour laquelle nous combattons autrefois ensemble. »

Puis, réclamant son cheval et ses armes, il se dispose, aux acclamations des siens, à livrer combat; mais la foule se voyant menacée fuit dans toutes les directions. Les Maghrébins lancés dans différents quartiers recueillirent de nouveau bon nombre de chrétiens ; mais cette trop grande agglomération d’individus menaçait de devenir funeste, des miasmes malsains commençaient a s’en dégager; ce que vovant, Abd-el-Kader pour éviter de plus grands malheurs, prit le parti d’aller trouver le Pacha qui cette fois, honteux des conséquences de sa conduite, permit que sous escorte, les chrétiens pourraient se rendre aux casemates de la citadelle, ou ils seraient sous la protection du gouvernement. Une autre difficulté s’éleva à l’exécution de cette permission devenue nécessaire, les malheureux chrétiens se refusaient de croire qu’on ne les emmenait pas pour leur faire souffrir mille tortures ; dans leur désespoir ils se roulaient aux pieds de l’Emir : « Ah ! Tue-nous ! Disaient-ils en s’écriant : tue-nous toi-même ; car, au moins, toi qui nous a donné asile, tu auras la pitié de ne pas nous faire souffrir. Mais ne nous laisse pas tomber vivants entre les mains de nos bourreaux ; ne livre pas nos femmes et nos filles à leur brutalité. Tue nous ! Tue-nous ! »

« Les malheureux ! disait-il, cinq mois plus tard à un officier; malgré tout ce que j’avais déjà fait ; ils me croyaient capable de les envoiyer à ces bouchers de chair humaine ! Et cependant, bien que mon coeur saignat d’un pareil soupçon, je ne leur en voulais pas, ils soufraient tant ! ».

Pour entraîner les premiers dehors, il fallut agir rigoureusement; deux consuls, parmi les quels celui de Russie, les accompagnèrent à la citadelle pour les décider tout à fait ; quand ils apprirent que leurs compagnons était arrivés sains et saufs, la résistance fut moindre.

Le dévouement de notre héros ne devait pas se borner là ; rendu au calme, il se livra à la mission qu’il voulait accomplir jusqu’au bout et fit proclamer par toute la ville, une rançon de 50 piastres par chrétien qu’on lui amenait vivant. Il se tient assis dans le vestibule d’entrée, comme saint Louis rendant la justice, il donnait ses ordres que ses fils exécutent. Auprès de lui est un sac d’argent, il y puise et avance la somme promise chaque fois que l’àpreté du gain décide les criminels a lui amener un malheureux ! Quand le sac est vide, on le remplace aussitôt ; lorsque les chrétiens étaient un certain nombre, on les conduisait à l’abri dans la citadelle, puis, on recommençait à en réunir à nouveau, jusqu’à ce qu’ils fussent tous sauvés ; sans prendre de repos, sur pied toujours, le descendant du prophète, devenu l’ami de cœur de la France, dirige ainsi le grand sauvetage de la guerre sainte. 12,500 chrétiens ont été par lui arrachés aux fureurs de l’islamisme.
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abdelrahman
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MessageSujet: Re: History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas   history - History - 1860 L’émir Abd el-Kader, artisan de la réconciliation à Damas Empty2015-01-01, 13:03

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Quant à la tolérance, pour la pratiquer il ne faut pas combattre le partisan d’une religion et le forcer à l’abandonner par le sabre, par la force. Toutes les lois divines sont d’accord sur ce point, que ce soit la loi musulmane ou les autres.

L'émir Abd el Kader

Abd El-Kader distingue les religions du Livre et précise que:

« Les ignorants, parmi les Musulmans entre autres, en combattant les chrétiens ou autres de religion différente, les combattent seulement pour les forcer à renoncer à leur culte et à entrer dans la religion de l’Islam. C’est là une erreur; la religion de l’Islam ne contraint personne de quitter la religion. Mais c’est un devoir à celui qui connaît la vérité dans la croyance et le bien dans les actions, et qui voit un homme errer et sortir de la voie de la vérité par ses raisonnements et des indications que les esprits comprennent. Ces moyens sont de la catégorie de ceux qui apportent de l’unité à nos Frères et qui les garantissent du mal. C’est même un des devoirs les plus importants… »

« … L’âme totale est comme le centre d’un cercle et les âmes particulières comme le cercle. Le cercle cercle tout entier est formé de lignes et de points du cercle et chaque point du cercle est un œil du point central par rapport à son isolement et à son opposition à ce point central qui est entouré de tous les points? C’est pourquoi il est bon pour l’homme d’aimer sa personne (son essence) dans un autre que lui. »

(extrait des cahiers N°4 de l’association des amis de Roger GIRARD , Pouvoir Temporel et Force Spirituelle aux Editions TELETES)

L’Emir Abdelkader cherchait à humaniser la guerre qu’il menait contre l’armée d’occupation française, en publiant un décret, à travers l’ensemble du territoire qui reconnaissait son autorité, dans lequel il exhortait ses soldats à ne pas répondre à la sauvagerie de l’occupant par des pratiques similaires . « Tout Arabe qui amènera vivant un soldat français recevra pour récompense la somme de huit douros (...). Tout Arabe qui aura un Français en sa possession sera tenu de le bien traiter et de le conduire le plus promptement possible, soit devant le Khalife, soit devant l’Émir lui - même. Dans le cas où le prisonnier aurait à se plaindre de mauvais traitement l’Arabe n’aura droit à aucune récompense ». « A la suite de cette décision, un soldat algérien, s’adressant à Abdelkader, lui demande : « Quelle récompense pour un prisonnier vivant? – huit douros - Et pour une tête coupée ? - Vingt cinq coups de bâton sur la plante des pieds ». L’Émir Abdelkader apparaît en pionnier comme en témoigne l’extrait de cette correspondance adressée vers 1845 par l’Émir à Monseigneur DUPUCH, archevêque d’Alger : "(...) Envoyez un prêtre dans mon camp. Il ne manquera de rien. Je veillerai à ce qu’il soit honoré et respecté comme il convient (...). Il priera chaque jour avec les prisonniers, il les réconfortera, il correspondra avec leurs familles. Il pourra ainsi leur procurer le moyen de recevoir de l’argent, des vêtements, des livres, en un mot tout ce dont ils peuvent avoir le désir ou le besoin. A une seule condition : dès son arrivée ici, il doit solennellement promettre, une fois pour toutes, de ne jamais faire aucune allusion, dans ses lettres à l’emplacement de mes bivouacs, ou à mes mouvements tactiques (...)". Il fut également parmi les précurseurs du dialogue entre les religions. La coexistence entre des personnes issues de différentes confessions était un principe intangible chez lui. Il illustra sa vision, lorsqu’il évita un bain de sang en secourant les chrétiens de Syrie des assauts de la communauté druze.
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