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 Al-Qadi 'Ayyad

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hanafita
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hanafita


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Al-Qadi 'Ayyad Empty
MessageSujet: Al-Qadi 'Ayyad   Al-Qadi 'Ayyad Empty2007-09-23, 21:06

Salamu'alaykum

source dans le site de ministère des affaires religieuses de maroc

L'auteur de Ach-chifâ est Al-qâdî Abû Al-fadl bnu Mûssâ bnu 'Ayâd bnu Amrûn bnu 'Ayâd bnu Muhamad bnu Abd Allah bnu Mûssâ bnu 'Ayâd Al-yahsibî As-sabtî. Ce lignage indique le renom de sa parenté. La récurrence du nom de 'Ayâd dans cette filiation s'explique par l'usage dans les vieilles familles de faire porter aux descendants les noms de leurs ancêtres. Cette tradition s'est continuée dans la progéniture de Al-qâdî 'Ayâd dont le petit-fils portait u n nom identique et s'est de même que lui acquitté de la charge de justice.

Al-qâdî 'Ayâd est issu de Yahsib dont le frère est le grand-père de l'imam Mâlik. Il y a donc entre ce dernier et Al-qâdî 'Ayâd une parenté, en plus de l'appartenance à Himyar, tribu arabe yéménite célèbre dans l'histoire de l'Islam.

Abû Abd Allah Muhamad, fils d'Al-qâdî 'Ayâd, rapporte que l'ancêtre de la famille était venu d'Orient et s'est installé à Kairouan en compagnie de ses enfants. Ils se sont signalés par leur mérite dans cette première cité de l'occident musulman, mérite dont le poète a fait l'éloge:

Ils ont eu à Kairouan des monuments portant vérité pure des traces de preuves

Ensuite, ils ont émigré en Andalousie, dans la région de Baza, à 123 kilomètres au nord de Grenade. Al-zubaydî suppose, dans Tâj Al-carûss, que les Yahsibides, parmi lesquels se trouvaient les ancêtres d'Al-qâdî 'Ayâd, ont occupé la citadelle Alcala la real, appelée jadis Yahsib, à six lieues au nord ouest de la cité de Grenade. De toutes les manières, les ancêtres d'Al-qâdî 'Ayâd se sont de nouveau déplacés vers Fès. En cette cité, Al-hâjj Al-mujâhid cAmrû n bnu Mûssâ bnu 'Ayâd s'est illustré, effectuant le pèlerinage à la Mecque onze fois et menant plusieurs compagnes aux côtés d'Al-mansûr ibn 'Amir.

Pendant le conflit opposant, sur la question du Maroc, les Omayyades aux Abîdides, Abd Al-malik ibn 'Amir dut quitter Fès lorsque ces derniers s'apprêtaient à investir la cité, emmenant avec lui les descendants des notables de même que la famille d'Al-Hajj cAmrûn, grand-père de Al-qâdî 'Ayâd qui s'est dirigé vers Sabta pour être à proximité de ses frères établis à Cordoue et pour échapper aux Abîdides. Hajj cAmrûn, homme riche et opulent, a apprécié la cité de Sabta, y acquéra une terre pour sa demeure et y édifia une mosquée. Il y a construit d'autres édifices qu'il a mis en fondation religieuse (habassa), tout comme le reste de la propriété, destiné à servir de cimetière. Puis après, il s'est retiré pour la prière dans sa mosquée jusqu'à sa mort en 397 de l'hégire. Son fils 'Ayâd lui a succédé, suivi de l'un de ses fils Mûssâ et après lui 'Ayâd, qui sera appelé Abu Al-fadl et désigné par Al-qâdî.


l'auteur dit:

Je crois que cet héritage familial, caractérisé par des cycles de pérégrination, a marqué la personnalité de 'Ayâd et sa culture maghrébine manifeste notamment dans son livre connu Tartîb Al-madârik et dont témoigne le sentiment des culamas d'ifriquia ou d'Al-andalus et le respect qu'ils lui vouaient.

'Ayâd est né vers le milieu de chaabân de l'année 476 de l'hégire/1083 du calendrier grégorien, à Sabta, dans une famille fière de la mémoire qu'on lui consacrait à Kairouan, à Baza, à la citadelle de Yahssib, à Fès et de ce qu'elle a laissé comme monuments à Sabta. La naissance de cAyâd a coïncidé avec la prise de celle-ci par les Almoravides, scellant dès lors le destin d'Al-qâdî aux dynastes. Trois années plus tard, se déroulera la fameuse bataille de Zallâqa.
Al-qâdî 'Ayâd est venu donc au monde dans un contexte historique propice à la grandeur et au rayonnement du Maroc, fécond aussi en personnalités illustres. La ville de Sabta était, à ce moment, devenue un centre de savoir, qui peut-être surpassait les autres du fait de sa situation au carrefour du jihâd, du pèlerinage à la Mecque et de la science. Aussi y est-il apparu nombre de savants dont Al-qâdî 'Ayâd a été le disciple, tels Al-qâdî Abû Abd Allah Muhamad bnu Issâ, Al-qâdî Abû Muhamad Abd Allah bnu Muhamad bnu Mansûr Al-lakhmî, Al-qâdî Abû Ishâq Ibrâhîm bnu Ahmad Al-basrî, Al-khatîb Abû Al-qâssim Abd Ar-rahmân bnu Muhamad Al-macârifî, Al-faqîh Abû Ishâq Ibrâhîm bnu Jacfar Al-luwâtî dit Ibn Al-fâssi et d'autres.

cAyâd a eu grâce à son père une éducation et un enseignement. Il a grandi, comme le rapporte son fils Muhamad, chaste, béni, aux actions et aux paroles louables, de mérite, intelligent et habile, en quête du savoir, soucieux et s'ingéniant à son étude, élogieux pour ses maîtres, adepte de leur compagnie au point qu'il se soit distingué parmi ses contemporains.

l'auteur dit:

Il a présenté ses maîtres dans Tartîb Al-madârik et Al-ghania, établissant la relation des sources qu'ils lui ont transmises, sources des sciences de la Loi et de la littérature. Il aurait pu se contenter de l'enseignement prodigué par les maîtres de sa patrie, il a en revanche aspiré à obtenir les ijâzât (autorisations scientifiques) des culamâs d'Al-andalus. Il a donc, âgé alors de trente ans, décidé d'y accomplir un périple. Il se dirige vers Cordoue en 507 de l'hégire/1113 du calendrier grégorien, muni de lettres de recommandation remises par l'émir des musulmans Ali ibn Yûssuf bnu Tâchafîn et par les grands commis de son Etat. Dans la lettre adressée au qâdî de la communauté d'Ibn Hamdîn, l'émir dit: "Un tel (c'est-à-dire 'Ayâd), que Dieu l'honore de sa vertu et l'assiste dans ses intentions, versé dans les sciences, au visage brillant, fort de recueils hermétiques que les maîtres n'ont guère pu élucider, s'est dirigé vers cette cité (c'est-à-dire Cordoue) afin de puiser dans ses connaissances, il a notre protection qui nous appelle à le louer et à nous en occuper, nous lui reconnaissons une estime qui requiert de nous de vous en informer et de vous exalter à exaucer sa requête, grâce à Dieu vous orienterez son oeuvre, le rapprocherez de son voeu et lui apporterez votre assistance". Le vizir Abû Al-qâssim le jeune lui a remis une lettre destinée au dit Ibn Hamdîn et le qâdî de la communauté du Maroc a à son tour adressée un écrit à Al-hafîd Al-ghassânî. cAyâd est demeuré plus de sept mois à Cordoue ; il a pris d'Ibn Hamdîn, de Abî Al-walîd ibn Rochd l'ancien, de Abî Abd Allah ibn Al-hâjj, de Abî Bahr Al-assadî, de Abî Muhamad ibn citâb, de Abî Al-walîd Al-cawâd et de Abî Al-qâssim ibn Baqiy. 'Ayâd a consigné dans son Fihrist (index) Al-ghania tout ce qu'il a rapporté de chaque âlim d'entre eux. Il a ensuite quitté Cordoue en direction de la cité de Murcie afin de relater d'après le plus répute prédicateur d'Al-andalus de ce temps, Al-hâfid Abu Ali Al-hussayn ibn Muhamad As-sadafî, malheureusement celui-ci était parti à Alméria fuyant la charge de justice à laquelle on tentait de l'obliger. Aussi, 'Ayâd dut-il commencer par confronter ses livres aux sources d'Al-hâfid Abî Ali. Al-hâfid a entre temps été dispensé de la charge de justice et est donc rentré à Murcie. 'Ayâd a pu alors prendre de lui, au point de se constituer une somme abondante de connaissances en peu temps.

l'auteur dit:

'Ayâd a également obtenu des ijâzât d'ulamâs d'Al-andalus, d'Ifriquia, d'Egypte et Al-hijâz, comme ibn cArabî, ibn As-sayyid Al-batalyûssî, Al-bâzirî, At-turtûchî et As-silafî. Le nombre de ceux dont cAyâd a pris la connaissance ou qui l'ont autorisé s'élève à cent cheikhs qu'il a présentés dans son fihrist.

De retour à Sabta, muni des ijâzât, en 508 de l'hégire/1115 du calendrier grégorien, la population lui attribua la chaire de la mudawwana, étant âgé à peine de 32 ans. Cette attribution témoigne du plus haut degré en science et la mudawwana constitue la première source de la jurisprudence malikite. Après cette épreuve ultime, 'Ayâd a été commis à la charge de la consultation (khutât ach-chûrâ) avant d'être préposé à la justice de Sabta en 515 de l'hégire/1121 du calendrier grégorien. Son fils a relaté ses faits de Grand juge: "Il l'a acompli de manière exemplaire, appliquant les lois dans leurs diverses espèces. Il a agrandi du côté ouest la mosquée de Sabta, parachevant sa splendeur. Il a édifié au mont du port le fameux ribat, la tour et la grande citadelle pour servir d'entrepôt aux provisions et aux armes, contenant aussi une mosquée". Ces édifications louables ont eu un effet réel sur la population, lui ont valu la consécration et ont concouru à sa renommée. Cet état des choses a sans doute éveillé la méfiance de ses protecteurs almoravides qui se sont dépêchés de lui confier, en 532 de l'hégire/1136 du calendrier grégorien, la justice de la cité de Grenade. Celle-ci était gouvernée par le prince Tâchafîn, fils et héritier de l'émir des musulmans Ali ibn Yûssuf ibn Tâchafîn. L'on ignore si le fils de 'Ayâd espérait s'attirer la faveur des almohades lorsqu'il affirmait que Tâchafîn supportait mal Al-qâdî cAyâd, dédaignait de lui donner raison quant aux vérités, de le voir repousser ses compagnons des actes blâmables et s'opposer à l'injustice, se voyant pour cela obligé de le dessaisir de la charge de justice de Grenade en 532 de l'hégire/1139 du calendrier grégorien. Al-qâdî cAyâd est demeuré écarté de ses fonctions, jusqu'à la mort de Tâchafîn et la succession d'Ibrâhîm qui l'a nommé encore une fois Grand juge de Sabta vers la fin de 539 de l'hégire/1145 du calendrier grégorien, événement qui remplit de liesse la population, retrouvant en cAyâd l'homme resté fidèle à son éthique. Le fait d'avoir accepté sa reconduction à la charge de la justice de Sabta a sans doute pour motif de s'employer aux intérêts de sa cité, à la veille de l'essoufflement de la dynastie almoravide. Les récits divergent sur l'attitude d'Al-qâdî cAyâd au lendemain de l'établissement des Almohades. L'explication fondée est que les gens de Sabta se sont abstenus de prêter allégeance aux nouveaux dynastes, laissant Al-qâdî cAyâd veiller à la gestion des affaires de leur cité jusqu'à ce qu'elle ait été soumise en 543 de l'hégire/1148 du calendrier grégorien. Al-qâdî cAyâd subit l'exil à Marrakech, et dans ses adieux affligés à sa communauté, il disait: "que Dieu consente que je me sacrifie pour vous".

Muhamad raconte de son père qu'il est arrivé à Marrakech dans l'infortune mais que, durant son entrevue avec Abd Al-mûmin, il a fait montre d'éloquence dans sa supplication au point de s'attirer la magnanimité de celui-ci, lui ordonnant même sa compagnie. Le sultan le sollicitait pour des questions dont il appréciait la réplique. L'on ne peut mettre en doute que Abd Al-mûmîn, homme au fait de la science et de la sagesse, ait absous ce grand âlim, confronté malgré lui à une situation qu'il ne pouvait esquiver. Lors d'une sortie du sultan almohade pour laquelle il a appelé Al-qâdî cAyâd, ce dernier tombe malade, il obtient la permission de rentrer à Marrakech où il meurt la veille du vendredi 9 jumâda II de l'année 544 de l'hégire/1149 du calendrier grégorien.


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MessageSujet: Re: Al-Qadi 'Ayyad   Al-Qadi 'Ayyad Empty2007-09-23, 21:08

Al-Qadi 'Ayyad (suite)

l'auteur dit:

Ayant été le plus proche de lui, le plus à même de le connaître, le plus sûr et disant vrai, le fils de cAyâd a parlé en ces mots de la culture de son père: "il était un mémorisateur du livre révélé, assidu dans sa lecture, une lecture parfaite et harmonieuse sur un ton ostensible. Il en connaissait suffisamment l'exégèse, applique sur ses significations sa grammaire, ses preuves, ses sentences et la somme de ses sciences. Il était l'un des savants/imam de son temps quant au Hadith, sa jurisprudence et ses sciences, sur ce qui en celui-ci portait à question, à différence, semblait ou sans faille ou peu fiable ou défectueux ou étrange ; il tenait par coeur les compilateurs du hadith et leur corpus ; il s'attachait aux sources (usûliyân) et était mutakalimân, n'appliquant le kalâm (l'appréciation rationnelle) qu'aux cas qui prêtaient à litige, il était docte en Loi, sachant par coeur le Compendium d'Ibn Abî Zayd et la Mudawwana de Sahnûn, s'y attelant, perspicace à en déduire le hadith et les significations, clairvoyant au sujet des fatwa (édits légaux), des sentences et des contentieux, grammairien vibrant à la littérature, poète maître en composition, fine plume parmi ses contemporains, orateur éloquent au discours propre, clair, étincelant, aux paroles simples à saisir ; il tient par coeur la langue, la poésie, les proverbes, les chroniques des gens, les doctrines des nations, au fait des récits des rois, des successions des Etats, des heures des arabes, de leurs annales, leurs batailles et des prouesses de leurs cavaliers, évoquant les mémoires des dévots, leur vie, l'histoire des soufis, leurs doctrines, contribuant aux diverses branches de la connaissance".

Son fils a ensuite décrit la vie de cAyâd et ses vertus: il était "de bonne compagnie, abondant en anecdotes et nouvelles, agréable, de belle parole, de logique impeccable, à la rareté intelligente, à la plaisanterie douce, tendre, patient, indulgent ; il aplanit les écueils, il est sociable, de moeurs nobles, souriant, réprouvant l'affectation exagérée , la sienne ou celle à son égard, récuse l'obligation des gens ainsi que leur préjudice, juste autant envers soi qu'envers les hommes de sciences, affectueux pour les disciples, les incitant à la quête du savoir, nivelant les voies, anticipant à s'acquitter des nécessités des gens, modeste sans orgueil, généreux et bienveillant sans égal, charitable, compatissant, ayant du coeur à l'ouvrage et à l'effort, jeûnant et priant, assidu à la lecture du Coran au tiers dernier de chaque nuit, sans relâche sauf malgré lui, dévot vertueux, homme de justice, bibliophile en quête de science jusqu'à sa mort ; son orthographe était parfaite, sa transcription sans vice et l'écriture minutieuse, maître dans l'enregistrement et la consignation des récits ; il était un écrivain apprécié, prolifique dans les diverses branches du savoir, affable sans faiblesse, rigoureux quant à l'équité ne craignant de blâme que de Dieu, il recourait pour ses droits à la bienveillance et la conciliation et vaquait aux affaires des gens pareillement tant que possible. Il se montrait prévenant à l'égard des princes mais ne souffrait leur manquement à la justice, s'y opposant, les défiant et leur imposant de s'acquitter des besoins de leurs sujets ; bien aimé du commun des gens comme de l'élite, il était de grande renommée, raffiné, beau et d'élégante prestance".

L'assertion du fils de cAyâd faisant de celui-ci le bien-aimé de toutes gens et de l'élite est confirmée par l'événement de l'investiture de Yûssuf ibn Makhlûf comme wali de Sabta par Abdel Mûmîn. L'on avait alors crié haut que le wali comptait attenter à la vie d'Al-qâdî, l'imam et âlim Abî Al Fadl cAyâd, sur quoi Sabta s'est soulevé, déclarant la révolte contre les Almohades et assassinant le wali et sa cour.
l'auteur dit:

Al-qâdî cAyâd, que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde, a laissé un fils vertueux. Celui-lui a tenu la biographie de son père, a fait connaître son patrimoine scientifique et l'a suppléé dans la charge de la justice, digne en cela de son antécédence. cAyâd a légué plus de trente livres de référence dont la postérité a sauvegardé Tartib Al-Madârik, Machâreq Al-anouâr, At-tanbîhât, Ikmâl Al-mucallim, Al-ilmâc, Al-ghania, bughiat Ar-râid, Al-iclâm bi Hudûd qawâcid al-islâm et Ach-chifâ, bi tacrîf huqûq Al-Mustafâ.

Ach-chifâ est considéré comme le chef-d'oeuvre d'Al-qâdî cAyâd, largement répandu, évoqué, unanimement, mieux qu'un autre ouvrage marocain, apprécié et béni parmi les élites et l'ordinaire des gens. Dans son éloge du livre, l'un des savants malékites, ibn Farhûn, dit: " cAyâd y a été inspiré, ses pareils lui ont reconnu sa compétence, aucun n'a pu lui en disputer l'originalité ni lui en renier la primauté. Ils ont en revanche aspiré à s'y atteler et ont avoué l'intérêt de sa lecture. Les gens l'ont porté à leur chevet, et ses manuscrits se sont propagés d'est en ouest". Feu Mohamed Al-Manûni lui a consacré une étude approfondie d'après ses récits et ses récitateurs, à l'instar de son approche du Sahîh Al-bukhârî dans les études marocaines. Personne n'est sans ignorer que la majorité des gens mettent sur le même piédestal ces deux oeuvres quant à leur aura, la bénédiction qui les entoure et leur destination prophylactique. A propos de Ach-chifâ, d'aucuns ont confié:

Ach-chifa n'est autre que le livre et des coeurs et des corps malades

l'auteur dit:

Ahmed Al-maqrî a composé dans Azhâr Ar-riyâd une somme des panégyriques des culamâs du Maghreb et du Machrek consacrés à ce livre béni, que seul le Cheikh taqiy Addîn ibn Tayymiya a dédaigné. L'on rapporte de lui qu'il aurait dit à la lecture de Ach-chifâ: "ce Maghrébin a exagéré", critique contre laquelle ont d'ailleurs répliqué Ibn cArafa et d'autres. Al-maqrî a évoqué également ceux qui se sont évertués à l'explication de Ach-chifâ et à son commentaire. Ainsi, réalisons-nous la caractéristique de ce livre au regard de nombreux écrits dédiés à la Sîra du Messager, dont ceux relatifs aux signes et aux preuves de la prophétie:

Tous ont prétendu guérir mais nul n'a apporté ach-chifa que Ayad
l'auteur dit:

Ahmad Al-maqrî ajoute: "Des paroles aussi délicieuses à l'écoute, aisées et lumineuses sur la description du Prophète, que la prière et le salut soient sur lui, le miracle du Coran les qualifie de souffles divins et de dons éternelles, attribués à cet imam par Dieu qui l'en a orné de son abondance savamment ordonnée. Cela est le don de Dieu dont il rétribue qui il veut et Dieu est le rétributeur magnifique. Ibn Sacd At-tilimsânî rapporte dans An-najm At-tâqib qu'un homme pieux a dit: "j'ai eu une vision d'Al-qâdî Abâ Al-fadl, après sa mort, se tenant sur son séant dans un lit aux piliers en or au milieu d'un palais magnifique. Il m'interrogeait sur telle chose et je répondais: Mon maître! vous en aviez dit dans votre livre marqué par ach-chifâ telle et telle chose. Alors, il me disait: -Êtes-vous en possession de ce livre? –Oui. – Prends-en soin, Dieu m'en a rendu grâce et m'a fait don de ce que tu vois". De plus, les marocains ont pris l'habitude de répéter: sans cAyâd l'on n'aurait évoqué le Maghreb ; de même: sans Ach-chifâ l'on n'aurait évoqué cAyâd. Al-cârifî Al-halfâoui l'exprime tel que dans son livre Chams Al-macifa: " Les culamâs ont dit sans cAyâd nulle part n'aurait été évoqué le Maghreb et les doctes ont dit: sans Ach-chifâ nulle part dans les écritures n'aurait été évoqué cAyâd, parce que d'autres ont laissé plus d'oeuvres sans pour autant qu'ils soient connus". L'on considère comme une grâce de Ach-chifâ sur cAyâd, l'apparition de sa dépouille en 712 de l'hégire, suite à une fouille qui en a situé la sépulture et en a indiqué la date, après être demeurée longuement cachée. La chose a rempli de liesse les fuqahâs. Le qâdî de Marrakech, Abû Ishâq ibn As-sabbâgh, lui a édifié une coupole majestueuse à quarte façades et a obligé les docteurs de loi de s'y rendre afin d'y réciter le Coran. Nous pensons que c'est l'Etat mérinide, qui mît un terme à l'idéologie almohade, qui a été derrière l'intérêt dévolu à la manifestation et la construction du mausolée d'Al-qâdî cAyâd ainsi que pour d'autres parmi ceux à subir les persécutions du règne almohade, tel Abi Ishâq Al-balafîqî communément appelé sidi Ishâq. Le mausolée d'Al-qâdî cAyâd est devenu depuis lors un lieu de pèlerinage qui procure la bénédiction aux rois comme aux autres. D'après le Musnad d'Ibn Marzûq, le sultan Abu Al-Hassan Al-marînî lui a consacré une visite, peut-être que ce dernier est-il aussi l'instigateur de l'ouvrage d'Ibn Marzûq consacré à l'explication de Ach-chifâ et qui débute par une pléiade de poèmes d'auteurs contemporains maghrébins et andalous louant Ach-chifâ et cAyâd. Le Sultan Abou cInân a, quant à lui, constitué des biens en fondation religieuse et les a destinés à la lecture de Ach-chifâ dans les mosquées de Fès. Le soin dévolu à ce livre s'est continué durant tout le règne des Marinides et des Wattasides et est devenu une arme spirituelle au temps des invasions des portugais au long des côtes marocaines. Le mausolée est néanmoins tombé en désuétude pendant le conflit entre Wattassides et Saâdiens, jusqu'à ce que ces derniers le rétablissent grâce au saint Al-hâjj sidi Al-Falâh, lui-même enterré près d'Al-qâdî. Le disciple du saint, sidi Abdallah Al-Kûch, a rénové la coupole du mausolée et, vers les débuts du règne des Alaouites, Moulay Rachid a édifié le dôme de cAli Moulay Ach-charîf, ancêtre des Alaouites, en face du mausolée de Al-qâdî cAyâd.
l'auteur dit:

Al-qâdî cAyâd a depuis été canonisé parmi les sept saints et figurait en seconde position quant aux lieux de pèlerinage. Comme témoignage de la place du mausolée chez le commun des gens et leurs élites, ce récit que rapporte Abû Abd Allah Muhamad bnu Mubârak: "lorsque Abû cAli Al-Yûssî a effectué une visite au mausolée de cAyâd vers 1100, les résidents au voisinage du mausolée lui ont demandé: l'on voudrait savoir jusqu'où s'étend le lieu saint d'Abî Al-Fadl; sur quoi il a rétorqué: le Maroc tout entier est la terre sainte d'Abî Al-Fadl".

Qu'il me soit permis de mentionner, en conclusion à ce prologue, que Sabta l'exproprié a connu, quelque temps après le décès de cAyâd, peut-être sous l'influence de Ach-chifâ, la première célébration dans l'occident musulman du Mawlid, sous l'instigation de Azafides qui ont de leur temps acquis le même prestige naguère dévolu aux cAyadides. Le docteur de loi Abu Al-Qâssim Al-Azafî a présenté son livre Ad-dur Al-munaddam, à propos de la naissance du Prophète, au Calife almohade Al-Murtadâ et lui a recommandé de commémorer celle-ci. L'ont imité en cela plus tard les Abdalwadides de Tlemcen et les Banû Al-Ahmar de Grenade.

l'auteur dit:

Nous sollicitons la bénédiction grâce à la prière qui épilogue Ach-chifâ :

"A Dieu l'immense supplication et mansuétude de daigner en consentir ce qui Lui est destiné et de pardonner tout ce qui s'y trouve d'enjolivures et d'affectations mises pour d'autres. Et nous avons le signe de Sa générosité et de Son pardon. Pour ce que nous y avions confié comme honneur de Son élu et dépositaire de Sa Révélation, nous y avions fait veiller nos paupières afin de suivre Ses bontés et nous y avions appliqué nos esprits afin que se manifestent Ses spécificités et Ses messages et qu'Il préserve nos dignités de Son feu incandescent de ce que nous avons protégé: Sa vénérable dignité; qu'Il nous compte parmi ceux qui ne s'éloignent si s'éloigne l'élément de son milieu, qu'Il nous le compte ainsi qu'à ceux qui s'évertuent à le transcrire et à l'acquérir comme signe qui nous fait rejoindre ses signes, comme richesse pour le jour du jugement dernier, oeuvre qui nous fera jouir de Sa faveur et Son immense récompense, comme rempart à l'instar de celui de l'assemblée du Prophète et sa communauté, qu'Il nous appelle à lui parmi les premiers, parmi les gens de la porte de droite, ceux de Son intercession. Louange au Très Haut de ce qu'Il nous a indiqué la voie et nous a inspirés, nous a accordé la lucidité et la compréhension des vérités que nous avons écrites, nous le prions, Gloire à son Nom, de nous dispenser d'une prière sourde, d'une science inféconde et d'une oeuvre qui ne compte, il est le Généreux qui ne brise espoir et le tromper n'est guère victoire. Il ne refuse point la prière de ceux qui se tournent vers Lui, ne redresse point le tort des blasphémateurs ; Dieu nous suffit, il est notre soutien et que prière et salut soient sur notre prophète Muhammad, sceau des prophètes, sur les siens, ses compagnons tous ensemble, louange à Dieu, Seigneur des univers".

fin de citation


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