Chers membres, pour une meilleure conduite du forum veuillez poster vos messages dans les sous-rubriques correspondants à votre sujet et au thème choisi. En cas de doute ou difficulté , nos modératrices sont à votre disposition. L'équipe Islam Aarifa vous remercie!
Bismillah ir-Rahman ir-Raheem was-salaat was-salaam `ala Nabiyyina Muhammadin wa `ala alihi wa sahibihi ajma`een
Le mot sabîl désigne « une fontaine à boire, point d’eau public aménagé grâce à la générosité et à la charité d’une personne privée ». Le terme a été employé pour désigner symboliquement une œuvre de charité d’où l’expression métaphorique : « fî sabîl Allâh » (pour l’amour de Dieu), qui fait référence à toute œuvre dédiée à Dieu dans l’espoir d’obtenir une récompense. À Jérusalem, il existe 28 fontaines publiques ; 5 d’entre elles ont été construites à l’époque ayyoubide, 7 à l’époque mamelouke, 14 à l’époque ottomane et 2 à une date inconnue. Parmi ces fontaines, 11, soit plus d’un tiers, se trouvent sur la place du Haram al-Sharîf, 15 ailleurs dans la vieille ville et 2 extra-muros . Jérusalem est une ville montagneuse dépourvue de rivières. Ses habitants avaient pris l’habitude de stocker de l’eau de pluie dans des réservoirs et des citernes. Mais, suite à la croissance démographique, ces eaux pluviales n’ont plus été suffisantes aux habitants de la ville. Ils ont donc fait venir de l’eau par des canaux reliés aux régions limitrophes, notamment par l’oued al-‘Arûb situé entre Jérusalem et Hébron. L’importance du besoin en eau a poussé les bienfaiteurs à mettre les sources en waqfs au profit des indigents. Maqdisî (XVIe siècle) rapporte que le calife ‘Uthmân a établi en waqf la source de Silwân au profit des nécessiteux de Jérusalem. Mais cette source n’a pas suffi à satisfaire les besoins grandissants des habitants. Pour combler le manque en eau, les habitants ont commencé à creuser des citernes (bîrs). Maqdisî indique aussi que chaque dâr de Jérusalem avait une ou plusieurs citernes et chaque quartier avait une citerne mise en waqf . L’eau des citernes était utilisée pour boire, laver, et abreuver les animaux. Les citernes étaient publiques ou privées. Selon Canaan, la citerne était habituellement creusée un an avant la construction de la maison. L’eau de pluie stockée la première année servait aux besoins du bâtiment car l’eau stockée est saumâtre et ne devient potable que la deuxième année. Al-‘Asalî rapporte qu’au milieu du XIXe siècle, Jérusalem intra-muros comptait environ 950 citernes. À la fin de l’époque ottomane, on en recensait environ 6 600 à Jérusalem et dans sa région. L’une des plus grandes citernes se situait à l’intérieur du Haram al-Sharîf et son eau servait aux ablutions. À la fin de l’époque ottomane, il y avait entre 26 et 31 citernes dans le Haram. Il est impossible de donner leur nombre exact du fait que certaines étaient reliées entre elles et qu’elles comportaient plusieurs ouvertures. Il existait également à Jérusalem de vastes réservoirs d’eau (birka) comme la Birkat Isrâ’îl, les Birkats Sulaymân construits, remplis et mis en waqfs par le sultan ottoman Soliman le Magnifique, ainsi que le réservoir de ‘Ayyâdet le réservoir du Sultan, l’un des plus grands de Jérusalem, construit et mis en waqf par le Sultan mamelouk Barqûq en 1407 . Il y avait aussi des réservoirs reliés aux bains publics de Jérusalem ; à cette époque, on utilisait d’ailleurs le même mot pour désigner un bain et un réservoir d’eau : Hammâm al-Shifâ, Hammâm al-Basîr, Hammâm al-Batrak, ou indifféremment Birkat al-Shifâ, Birkat al-Batrak, etc. Parmi les réservoirs construits par le sultan Soliman le Magnifique pour alimenter Jérusalem en eau, les Birkats Sulaymân étaient situés extra-muros, à l’est et à l’ouest de Bâb al-Khâlîl et de Qanât al-Sabîl. Ce canal (qanât) avait été creusé pour transporter les eaux dans la ville, plus exactement vers le Haram al-Sharîf et les quartiers avoisinants. Selon Cohen, ce projet a été achevé en 1541.