:llllll:
La jalousie des femmes L'imam Al Bukhârî (9/320) (...) rapporte d'après Anas :
" Le Prophète était chez l'une de ses femmes et une autre de ses épouses lui envoya un plat contenant de la nourriture. Celle chez qui le Prophète résidait frappa la main du servant qui portait le plat et celui ci se brisa. Le Prophète dit : "Votre mère a fait une crise de
jalousie." Il fit attendre le sevrant jusqu'à lui donner un plat de l'épouse chez qui il était, et il remplaça le plat cassé par un plat en bon état, alors que le plat cassé resta dans la maison où il fut cassé. "
La
jalousie découle de l'altération de l'humeur du coeur qui suscite la colère en raison du partage de ce qui doit être exclusif. La
jalousie atteint son paroxysme dans les relations entre époux.
(Voir AL Fath 9/320)
La
jalousie est de 2 types : louable & blâmable.
- La
jalousie louable est celle qui ne transgresse pas les limites de la législation. C'est ce type de
jalousie que les ennemis d'Allâh aimeraient faire disparaître du coeur des gens, car ils sont conscients de l'importance de la
jalousie et savent que lorsque le sentiment de
jalousie disparaît, de grands maux font leur apparition, comme la mixité, le manque de pudeur, l'exhibitionnisme et la corruption.
- La
jalousie blâmable est celle qui transgresse les limites de la religion. Si donc cette
jalousie va au delà des limites de la législation, elle est blâmable, car elle pousse à accuser autrui à tort. Cela est particulièrement vrai concernant le mari jaloux qui accuse souvent son épouse à tort. Or Allâh dit :
"Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car certaines conjectures sont un péché"
(Sourate Al Hujurât Verset 12)
On trouve dans les deux recueils authentiques d'après Abû Hurayrah que le Prophète a dit :
"Prenez garde à ne pas conjecturez, car la conjecture est le plus mensonger des propos."
De même, la
jalousie de la femme concernant son époux est louable à condition qu'elle n'outrepasse pas les limites de la législation.
Un des défauts de la femme est l'excessive
jalousie qu'elle épouvre à l'égard de son mari quand celui ci décide de devenir polygame.
Cette
jalousie excessive peut même la pousser à commettre des actes qu'Allâh a interdits, comme le fait d'avoir recours à la sorcellerie afin que son époux déteste sa coépouse, ou bien pour l'empêcher de se marier.
Or la sorcellerie est un acte de mécréance. Allâh dit :
"Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Salomon. Alors que Salomon n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la sorcellerie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Hârût & Mârût, à Babylone ; mais ceux ci n'enseignaient rien à personne, qu'ils n'aient dit d'abord : "Nous ne sommes rien qu'une tentation : ne sois pas mécréant" ; ils apprennent auprès d'eux ce qui sème la désunion entre l'homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu'avec la permission d'Allâh. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable. Et ils savent, très certainement, que celui qui acquiert (ce pouvoir) n'aura aucune part dans l'au delà. Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ! Si seulement ils savaient ! Et s'ils croyaient et vivaient en piété, une récompense de la part d'Allâh serait meilleure. Si seulement ils savaient !"
(Sourate Al Baqara Versets 102/103)
Le Prophète a rangé la sorcellerie parmi les péchés capitaux et les actes de polythéisme.
L'imam Al Bukhârî (5/393) rapporte (...) d'après Abû Hurayra que le Prophète a dit :
"Evitez les 7 péchés capitaux". Les gens dirent : "Quels sont ils ?" Il dit : "Associer d'autres divinités à Allâh, la sorcellerie, le meurtre illégitime, consommer les biens issus de l'intérêt usuraire, consommer les biens de l'orphelin, fuir au combat et accuser les croyantes chastes et innocentes (d'adultère)".
Al Hâkim (4/217) rapporte le récit suivant : (...) 'Abd ALlâh Ibn Mas'ud s'introduisit auprès d'une femme (parmi ses proches) et vit qu'elle portait un talisman sensé la guérir de la rougeole. Il l'arracha alors violemment et dit : "La famille de 'Abd Allâh (Ibn Mas'ud) doit se passer de toute forme de polythéisme". Il dit ensuite : "Une des choses que nous avons appris du Prophète est la suivante :
"Les incantations (polythéistes), les amulettes et l'envoutement (du mari pour qu'il aime sa femme) est une forme de polythéisme".
Ce hadîth est hasan comme on peut le voir dans As-Sahîh Al Musnad (2/18)
Il existe d'autres preuves indiquant que le sorcier est mécréant et qu'il est interdit d'avoir recours à toute forme de sorcelleirie.
Et un sorcier ne peut apprendre la sorcellerie que par le biais des démons.
En outre, causer du mal ou être de quelque utilité dépend d'Allâh.
Allah dit :
"Et si Allâh fait qu'un mal te touche, nul ne peut l'écarter en dehors de Lui. Et s'Il te veut un bien, nul ne peut repousser Sa grâce. Il en gratifie qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et c'est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux".
(Sourate Yûnus Verset 107)
"Dis : "Voyez vous ceux que vous invoquez en dehors d'Allah ? Si Allah me voulait du mal, est ce que (ces divinités) pourraient dissiper Son mal ? Ou s'Il me voulait quelque miséricorde, pourraient elles retenir Sa miséricorde ?" - Dis : "Allah me suffit : c'est en Lui que placent leur confiance ceux qui cherchent un appui".
(Sourate Az Zumar Verset 38)
"Et si Allah fait qu'un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut l'enlever. Et s'Il fait qu'un bonheur te touche ... c'est qu'Il est Omnipotent".
(Sourate Al An'âm Verset 17)
"Quand Allâh accorde quelque miséricorde aux gens, il n'est personne à pourvoir le retenir. Et s'Il retient Sa miséricorde, personne ne peut espérer la libérer si ce n'est Lui. Et c'est Lui le Puissant, le Sage".
(Sourate Fâtir Verset 2)
Causer du mal ou apporter un bien dépend donc d'ALlâh
Ainsi, toute personne qui a recours à la sorcellerie en pensant que les sorciers peuvent causer du mal ou être bénéfiques indépendamment d'Allâh, est mécréante. En effet, par son acte, cette personne dément le Coran, même si elle n'en est pas consciente. Si en revanche cette personne a recours à la sorcellerie en considérant que ce n'est qu'un moyen, elle s'est alors égarée, car les moyens légaux sont les moyens licites.
Si tu as recours à la sorcellerie (chère soeur), c'est que tu accordes ta préférence à la vie d'ici bas sur celle de l'au delà. Or quiconque préfère la vie d'ici bas à l'au delà s'égare de façon évidente et perdra ce bas monde et l'au delà en même temps. Allâh dit :
"Quant à celui qui aura dépassé les limites et aura préféré la vie présente, alors, l'Enfer sera son refuge".
(Sourate An Nâzi'ât Versets 37/39)
"Quiconque désire labourer (le champ) de la vie future, Nous augmenterons pour lui son labour. Quiconque désire labourer (le champ) de la présente vie, Nous lui accorderons de (ses jouissances); mais il n'aura pas de part dans l'au delà".
(Sourate Ash Shûrâ Verset 20)
Attention donc à ne pas sombrer dans cette grande calamité !
Que Satan ne te trompe pas en te faisant miroiter les plaisirs de ce bas monde et ces désirs éphémères car c'est ainsi qu'il te fera sombrer dans la mécréance, qu'Allâh nous en protège.
Et je jure par Allâh -ô servante d'Allâh- que ton mari ne te sera d'aucune utilité.
Juge donc ton âme avant d'être jugée.
La
jalousie excessive peut parfois amener certaines femmes à préférer que la polygamie n'ait jamais été légiférée par Allâh. Certaines femmes peuvent même aller jusqu'à détester la loi d'Allâh pour cela. D'autres en arrivent à désirer que leur époux meurt plutôt que d'épouser une seconde femme. D'autres exemples de ce genre existent.
Certaines épouses n'en arrivent pas jusque là. En revanche, elles donnent libre cours à leur langue qui progèrent insultes, médisance et colportage, l'encontre de la coépouse ... et c'est d'Allâh que nous implorons le secours.
La position de la femme croyante par rapport à cette situation est d'être convaincue que tout ce qui arrive découle du décret d'Allâh. Allâh dit :
"Le commandement d'ALlâh est un décret inéluctable"
(Sourate Al Ahzâb Verset 38)
"Nous avons créé toute chose selon un décret"
(Sourate Al Qamar Verset 49)
Quel que soit le malheur qui te touche dans ce bas monde chère soeur, ce n'est rien comparé à la préservation de ta religion. Et ne cesse pas d'invoquer Allah, car Allâh dit :
"Et votre Seigneur dit : "Invoquez Moi, Je vous répondrai".
(Sourate Ghâfir Verset 60)
Tu te dois de repousser la haine qui nait dans ton coeur à l'égard de ta coépouse.
En effet, c'est une femme comme toi, pourquoi donc en arriver là ?
Si nous étions plus raisonnable, nous les femmes, nous n'occuperions pas notre esprit par de telles choses, bien que la
jalousie animait parfois les épouses du Prophète de la piété desquelles Allâh a témoigné en ces termes :
"Ô femmes du Prophète ! Vous n'êtes comparables à aucune autre femme si vous êtes pieuses".
Un des exemples de leur
jalousie réside dans le hadith mentionné en début de chapitre, (mais aussi dans les hadîths suivants) :
On trouve dans les deux recueils authentiques le récit suivant fait par 'Aisha :
"Jamais ma
jalousie envers les autres femmes du Prophète n'a été aussi forte que ma
jalousie envers Khadîja, bien que je ne l'aie jamais vue. Cependant, le Prophète ne cessait de parler d'elle. Il lui arivait même de sacrifier une bête qu'il découpait ensuite en morceaux pour les envoyer aux amies de Khadîja. Il m'arrivait alors de lui dire : "On dirait qu'il n'existe pas d'autre femme sur terre que Khadîja !" Il me disait alors : "Elle avait telle et telle qualité, et c'est la seule à m'avoir donné des enfants".
L'imam Al Bukhârî (7/134) rapporte (...) d'après Aisha :
Hâlah bint Khuwaylid -la soeur de Khadîja- se présenta à la porte de la demeure du Prophète et demanda la permission d'entrer. Le Prophète reconnut alors la même façon de faire que Khadîja et il en fut tout secoué. Il s'écria : "Ô Allâh ! Fais que ce soit Hâlah !". Aisha dit : "Je fis alors une crise de
jalousie et dis : "Qu'as tu à ne cesser de mentionner cette vieille femme aux gencives rouges* de la tribu de Quraysh, alors qu'Allâh te l'a remplacée par meilleure qu'elle ?"
* "Aux gencives rouges" : allusion est faite ici à la dentition disgracieuse de Khadîja.
C'est l'avis d'Al Hâfidh qui a dit : "An Nawâwî et d'autres ont confirmé la même chose".
Concernant le propos de 'Aisha dans le hadîth authentique mentionné plus haut : "Jamais ma
jalousie envers les autres femmes du Prophète n'a été aussi forte que ma
jalousie envers Khadîja", Al Hâfidh a dit (7/136) :
"Cela indique que la
jalousie est un fait bien réel, et qu'il n'est pas inhabituel de trouver, même chez des femmes vertueuses, et plus encore donc ches les femmes d'un statut moindre".
L'imam Al Bukhârî (9/310) rapporte (...) de 'Aisha qu'elle a dit :
"Lorsque le Prophète voulait partir en voyage, il tirait au sort entre ses épouses. Une fois 'Aisha et Hasfa furent choisies. Le Prophète passait ses nuits à discuter avec 'Aisha , et Hasfa dit : "Ne veux-tu pas que cette nuit nous changions de monture, toi sur la mienne et moi sur la tienne, afin que chacune de nous deux profite du paysage ?" 'Aisha dit : "Certainement". Le Prophète monta sur le chameau de 'Aisha, sur lequel était Hafsa, il la salua et resta avec elle jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent. Le Prophète manqua tellement à 'Aisha que lorsqu'ils s'arrêtèrent, elle fourra son pied dans un buisson et dit : "Seigneur ! Fais qu'un scorpion ou un serpent me pique car je ne peux rien dire au Prophète ".
C'est ainsi que la
jalousie se manifeste, même chez les femmes de compagnons très méritants.
L'imam An Nasâ'î (6/69) rapporte (...) d'après Anas qu'on demanda au Prophète :
"Pourquoi n'épouses tu pas des femmes de la tribu des Ansârs ?" Il répondit : "Car elles sont extrêmement jalouses".
Ce hadîth est authentique.
Nous les femmes, sommes plus à même d'éprouver de la
jalousie.
Notre devoir est donc de patienter.
Or un des fruits issus de la croyances au destin est la patience, comme l'a mentionné mon père et maître dans son ouvrage Al Jâmi' As Sahîh Fil Qadr.
Extrait tiré du livre "Nasîhatî Linnisâ" - "Conseils aux Femmes Musulmanes"
Shaykha Umm 'Abdillah Al-Wadi'iya