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| DEFINITION D' UNE FATWA | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: DEFINITION D' UNE FATWA 2007-04-26, 20:57 | |
| Suite au débat dans le forum La Femme en Islam "ex beau pere, ex belle mere les visiter ou non?" , je me permet de citer la définition d'une fatwa. " La valeur de la fatwa dépend entiérement de l'autorité morale du mufti qui l'émet. Aussi n'a-t-elle aucune valeur législative ou exécutive; elle tiendra simplement lieu de conseils auprés de celui qui prononce les sentences. Une fatwa est généralement présentée de la façon suivante. La requête initiale, de l'ordre du particulier, fait objet d'une réponse de caractére générale (ainsi, aucun nom n'est mentionné). La fatwa commence par bismallah ("au nom de Dieu"), ("louange à Dieu"), et se termine généralement par les formules "Allah a'lam" ou" Allah al-muwaffiq". Grâce au principe de la fatwa , la communauté musulmane n'est pas prisonniére de régles rigides, mais évolue selon les époques et les lieux." Comme vous pouvez le constater une fatwa "tient lieu de conseil" et elle se termine par "Allah a'lam" soit "Dieu seul sait". Elle peut etre tirée du coran ou des hadiths (la shari'a) mais lorsque rien n'est cité a propos d'un sujet précis, le mufti donne sa propre opinion en essayant de se baser sur son experience et sans oublier "Allah a'lam" car Lui seul sait toutes choses. Gloire à Allah. Asalam alikoum |
| | | zouina 1 Grade
Nombre de messages : 104 Age : 40 Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: DEFINITION D' UNE FATWA 2007-05-27, 17:44 | |
| Conditions de la Fatwa et de l'interpretation
La Fatwa consiste en une interprétation (ou une compréhension) du texte traditionnel en vue de statuer sur un sujet ou émettre un ordre légal. Il peut s’agir aussi d’un effort juridique (Ijtihâd) si le texte traditionnel est absent. La discipline de la Fatwa et de l’interprétation du texte sacré a ses convenances et ses conditions. Elle obéit à des règles strictes. On cite parmi ces règles :
1. La connaissance du Coran et de ses sciences (‘ulûm Al-qur’ân), de ses différentes interprétations (les exégèses : selon Ibn ‘Abbâs, selon Ibn Mas‘ûd..), des circonstances et des causes de révélation de chaque verset (Asbâb An-nuzûl) ainsi que la connaissance du Hadîth et des degrés d’authenticité de chaque hadîth (la science du Hadîth).
2. La connaissance de l’abrogé et de l’abrogeant (An-nâsikh wa al-mansûkh) que cela concerne le Coran ou le Hadîth : certains versets figurent dans le Coran parce que la chronologie de la révélation l’a voulu et parce que la pédagogie évolutive de la sagesse coranique l’a exigé, mais ils ne sont plus applicable et ne comptent plus en matière de jurisprudence. A l’inverse, certains versets étaient révélés au Prophète (paix et salut sur lui) et les compagnons les avaient appris, ensuite, Dieu révéla qu’ils soient enlevés du Coran mais qu’ils restent applicables en matière de jurisprudence. *Exemples d’abrogé et d’abrogeant : Pour le Coran : « Ils t’interrogent sur le vin et le jeu (de hasard). Dis « Il y a en eux un grand péché et des profits pour les gens et leur péché est plus grand que leur profit. Après la révélation de ce verset : une partie des musulmans a cessé de consommer le vin et une partie a réduit sa consommation… Ensuite, et dans la continuité de cette pédagogie éducative, la révélation encourage encore plus la non consommation du vin en ordonnant les musulmans à ne pas approcher la prière en état d’ivresse, ce qui ne constituait pas encore une interdiction ferme du vin : « O vous qui avez cru ! N’approchez pas la prière alors que vous êtes ivres jusqu’à ce que vous sachiez ce que vous dites… » Puis enfin, quand la foi s’est consolidée dans les cœurs, le verset de la Sourate Al- Mâida a été ferme et claire pour interdire définitivement la consommation du vin et les jeux du hasard et pour abroger le premier verset cité: « O vous qui avez cru ! Le vin, la divination par les entrailles des victimes ainsi que le tirage au sort (jeu de hasard) ne sont qu’un acte impur de ce que fait Satan. Evitez le !....Le diable ne cherche qu’à introduire parmi vous les germes de la discorde par l’animosité et par la haine à travers le vin et le jeu (de hasard) et à vous détourner de l’invocation de Dieu et de la prière. Allez – vous donc y mettre fin ? » Pour la parole du Prophète (paix et salut sur lui) (Hadîth): On cite l’exemple du Hadîth qui interdisait au début de l’Islam la visite des tombeaux (car les arabes à l’époque venaient de quitter les idoles de pierre) qui fut abrogé par le Hadîth suivant: « Je vous avais interdit de visiter les tombes, maintenant visitez les »(car alors, en raison de leur foi, les compagnons ne risquaient plus d’adorer les morts ou les pierres)
Il faut savoir distinguer aussi dans le Coran : « le Muhkam et le Mutashâbih » c'est-à-dire les versets qui sont fermes et clairs et les versets qui ne peuvent être compris qu’au deuxième degré[5] : comme « la main de Dieu est au dessus de leur main » 3. Connaître les sujets à propos desquels les savants de la communauté ont établi un consensus (Ijmâ‘).
4. La piété, le scrupule, la crainte de Dieu et la sagesse sont de même des qualités requises : la Fatwa est en effet une très lourde responsabilité : les facteurs de piété et de firâsa(le fait de voir avec la lumière de Dieu : la sagacité) sont nécessaires dans certaines affaires : comme fut le cas du troisième Calife 'Uthmân qui a perçu que la femme qui venait reconnaître l’adultère (zinâ) qu’elle a commis n’avait pas connaissance du texte qui l’interdit ; donc ne pouvait pas être sanctionnée.
5. Connaître l’environnement (c'est-à-dire le contexte social et politique..) et l’impact des avis juridiques (sur l’intérêt et l’avenir de la communauté : particulièrement dans les pays non musulmans).
6. Connaître les outils de la jurisprudence classiques comme l’analogie, les intérêts collectifs, les dérogations…Et la jurisprudence dans les situations exceptionnelles (famine, contrainte, guerre)… : à titre d’exemple citons ce qu’a fait le deuxième Calife, ‘Umar, qui a abrogé la sanction contre le vol au moment de la famine qui a touché l’Arabie à son époque (car les gens volaient pour manger et survivre !), et a augmenté la sanction sur la consommation du vin.
Donc il ne suffit pas de connaître le Coran par cœur et de maîtriser la langue arabe ou d’avoir fait quelques lectures de livres de la religion pour se permettre de donner des avis juridiques (fatwa)…Même le grand savant l’Imâm Mâlik de Médine : répondait fréquemment quand on lui posait des questions : « je ne sais pas ! » par crainte de Dieu et par pudeur. S’adonner à la Fatwa sans avoir les compétences requises, porte préjudice à la foi et c’est même une source d’égarement. Cette attitude irresponsable souille l’image de l’Islam et des musulmans dans le monde. Allah dit dans le Coran à ce propos : « ne dites pas au sujet de ce que vos langues décrivent en pur mensonge : « Ceci est licite (halâl) et cela est interdit (harâm) » afin de fabriquer le mensonge sur le compte de Dieu. Ceux qui fabriquent le mensonge sur le compte de Dieu ne récoltent pas le succès. Jouissance insignifiante et ils ont un supplice douloureux » Le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « la personne qui se presse à donner les fatwas se presse vers l'Enfer ». On signale l'exemple de compagnons qui refusaient de répondre aux questions et préféraient renvoyer le requérant à d'autres, par humilité et pour se décharger de la lourde responsabilité morale qu'impliquait l'exercice d'une telle fonction. Une personne qui répond à toute question qui lui est posée est qualifiée de "fou". Des grands légistes ne se gênaient pas à répondre aux questions par: "Je ne sais pas", "Je l'ignore". Abû-Hanîfah disait: « Si je ne craignais la perte de la science, je me serais abstenu de répondre aux questions ». L’Imâm Mâlik répondait souvent qu’on on l’interrogeait : « je ne sais pas »- comme on l’a vu– par humilité et par scrupule, malgré sa science vaste.
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