Question :
Frapper ne fait pas partie de l’entendement ou de la virilité, mais il est dit dans le verset « frappez-les », que signifie donc ce verset ? Et frapper fait-il partie de la religion ou non ? Réponse :
D’accord ! Quel est le verset dans lequel Allah nous dit de frapper ?
en]Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, (si elles persistent) ne dormez plus avec elles, (et si elles persistent) frappez-les. Si elles vous obéissent, cessez vos réprimandes, car Allah est certes, Elevé et Grand ! »]
Premièrement :
exhortez-les ! Tu as oublié cela ? Tu dois d’abord exhorter, et comment cela doit-il se faire avec ton épouse ?
Avec force et barbarie ? Non, avec douceur et affection,
car le mariage est une miséricorde d’Allah et un lien d’affection.
Allah a permis et légiféré le mariage pour faire naître l’affection et l’amour entre l’époux et son épouse.
N’oublie pas ce verset, lis-le depuis le début : « Exhortez-les », ensuite qu’a-t-Il dit ? « (si elles persistent) ne dormez plus avec elles, (et si elles persistent) frappez-les. »
Tu dois donc exhorter longuement et lui dire aussi que si elle ne fait pas ceci, tu feras cela, mais l’exhortation se fait avec affection.
Ensuite, si vraiment tu es un homme,
tu ne dors plus avec elle.
Quant au fait de la frapper et ensuite de l’appeler au lit, cela n’est pas juste. Ecarte-toi d’elle plusieurs jours, mais bien sûr cela doit se faire à la maison, pour montrer ta désapprobation, car la femme va chercher celui qui sera affectueux avec elle, et si elle voit que tu t’écartes d’elle, elle se dira : « cet homme est très fort », ainsi elle reviendra de sa désobéissance et vers lui.
(Mais ensuite si vraiment cela ne marche pas), frappe-la ! Mais que veut dire frapper ?
Quel est le coup que la Législation t’a permis de porter à cette épouse et faible femme ?
La boxe ? bien sûr que non ! Avec un bâton ? bien sûr que non ! Avec une barre de fer ? Par Allah bien sûr que non ! Jamais ! Par Allah une femme est venue me voir alors que son mari lui avait cassé des dents !
Cette pauvre femme est rentrée chez elle et son mari l’a frappée. Par Allah cela n’est pas juste. Le coup doit être porté comme il est expliqué dans certaines transmissions de hadiths
avec un siwak (petit bâton d’arak) ou ce qui y ressemble, et si tu frappes des millions de fois avec il ne fera jamais aucun mal (ne laisse pas de trace), et la CONDITION pour porter un coup est que celui-ci ne cause aucun mal (et il est faux de traduire cela seulement par : ne laisse pas de trace). Si tu frappes (et il est plus juste en français de dire taper car il n’y a aucune violence en cela) il ne faut pas que cela fasse mal et laisse une trace.
Celui qui frappe violemment son épouse, si l’on revient plus tard, une heure ou un jour, on voit une trace bleue, alors que la condition pour celui qui tape est que cela ne cause aucun tort et ne laisse aucune trace.
Ô toi le shaykh ! Ô toi l’homme ! Ô toi qui a l’autorité ! Il y a des conditions pour pouvoir taper, et il ne faut pas que cela cause du tort et laisse une trace sur cette épouse.
Et si après cela, la tape n’a eu aucun effet, il faut briser (la côte) (comme il est dit dans le hadith : « la femme a été créée d’une côte (d’Adam). » et la briser signifie la divorcer.
Mais vouloir (redresser cette côte) par la force, cela n’est pas possible, car elle est créée de la côte la plus haute (la plus courbée), jouis donc d’elle sur la nature sur laquelle elle a été créée.
Mais vouloir la contraindre (à te suivre) en toute chose, par Allah ce n’est pas possible. Regarde l’homme qui t’est le plus proche dans sa manière de penser, dans ses idées, dans la voie qu’il suit, divergez-vous sur certains points ou non ? Comment veux-tu être d’accord avec elle à 100% alors qu’elle a ses idées et que tu as les tiennes, elle a son éducation, des spécificités, ses sentiments, il n’est pas possible que vous soyez d’accord en toute chose.
Alors jouis d’elle sur les choses sur lesquelles vous êtes d’accord, mais aussi sur vos points de désaccord, préserve la Loi d’Allah et le jugement d’Allah, et craignez Allah ! Craignez Allah dans le comportement que vous avez avec vos épouses. »
Celui qui connaît et comprend les Textes religieux voit que jamais l’islam ne méprise la femme, ne la rabaisse et que jamais au grand jamais il n’appelle à être violent envers elle !
Méditez sur ce hadith : Jâbir ibn cAbdillah rapporte, le Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit dans son pèlerinage d’adieu :
«
Craignez Allah dans votre comportement envers les femmes, car elles sont comme des captives auprès de vous Votre droit sur elles est qu’elles n’invitent pas dans votre couche celui que vous détestez, et si elles le font corrigez-les sans violence. Et leur droit sur vous est que vous soyez bon avec elles, les nourrissiez et les vêtissiez de la meilleure manière. » (Tafsîr Al-Qur’ân Al-‘Adhîm (2/350).
De quoi parle le Prophète dans ce hadith ? Il parle de l’adultère !! Allah Akbar ! Même dans ce cas qui déchire leur cœur du conjoint et peut l’amener facilement aux pires folies, le Prophète de l’islam n’appelle pas à la violence, au contraire il la blâme et rappelle les droits de l’épouse. « Et ne se souviennent que les doués d’intelligence. »
Chacun a donc sa nature, son caractère, ses habitudes et il ne faut pas penser que parce que l’on est croyant et que l’on suit la même voie tout se passera de la meilleure façon et qu’il n’y aura jamais de mésentente, cela n’existe pas ! Les prophète eux-mêmes se sont disputés avec leurs épouses, regardez l’exemple de Ayyûb (Job), lorsqu’Allah dit :
« «
Et prends dans ta main une touffe de brindilles, puis frappe avec cela. Et ne viole pas ton serment. » (Sâd, v.44)
L’imam As-Sa’dî dit dans son Tafsîr à propos de ce verset :
«
Les exégètes ont dit que lors de sa maladie Ayyûb s’est mis en colère contre son épouse pour certaines raisons et il a juré que si Allah le guérissait, il la fouetterait cent fois. Et lorsqu’Allah l’a guérit, alors que sa femme était pieuse et bonne avec lui, Allah lui fit miséricorde à elle et à lui, Il lui a donc ordonné de la frapper une seule fois avec une touffe d’herbe dans laquelle il y avait cent brindilles, respectant ainsi son serment. »
Le prophète Muhammad (salallahu ’alayhi wasalam) s’est lui aussi plusieurs fois disputé avec ses épouses, certaines ont parfois élevé la voix sur lui, il s’est même écarté d’elles un mois complet, mais jamais il n’es est arrivé à les frapper !!
An-Nucmân ibn Bashîr rapporte : « Abû Bakr arriva à la porte du Prophète ((salallahu ’alayhi wasalam) et entendit cÂishah élever la voix sur le Prophète qui autorisa Abu Bakr à entrer. Il entra et dit :
« Ô fille d’Umm Rawmân — en la saisissant — élèves-tu la voix sur le Messager d’Allah (salallahu ’alayhi wasalam) ! »
Le Prophète (salallahu ’alayhi wasalam) s’interposa entre eux et lorsqu’Abû Bakr sortit, le Prophète dit — en cherchant à contenter cÂishah : « Ne vois-tu pas que je me suis interposé entre l’homme et toi » — c'est-à-dire Abû Bakr et cÂishah. Puis Abû Bakr revint et les trouva en train de rire, il dit alors : « Ô Messager d’Allah, associez-moi à votre paix comme vous m’avez associé à votre guerre. » (Ahmad)
Ce fut aussi le cas entre les Compagnons.
Le Prophète (salallahu ’alayhi wasalam) se présenta chez Fâtimah et ne vit pas cAlî, alors il demanda : « Où est ton cousin ? »
Elle dit : « Nous nous sommes disputés, il était en colère contre moi, il est sorti et n’a pas fait la sieste chez moi. »
Le Prophète (salallahu ’alayhi wasalam) dit à un homme : « Cherche où il se trouve. »
L’homme revint et il lui dit : « Ô Messager d’Allah, il dort dans la mosquée. »
Le Prophète (salallahu ’alayhi wasalam) vint à lui alors qu’il était allongé par terre et qu’il s’était recouvert de son izar si bien qu’il était couvert de terre (en arabe turâb). Le Prophète l’essuyait et lui disait : « Lève-toi Abû Turâb ! Lève-toi Abû Turâb ! » (Muslim)
C’est cela le comportement des pieux, de ceux qui ont compris la parole du Prophète : « Le meilleur d’entre vous est celui qui a le meilleur comportement avec sa famille (en premier lieu l’épouse), et je suis le meilleur d’entre vous avec ma famille. »
Et les salafs n’en arrivaient à se mettre en colère que lorsque qu’un droit d’Allah était bafoué, pas parce le mari est contrarié ou qu’il manque du sel dans la soupe. ‘Aishah rapporte que le prophète (salallahu ’alayhi wasalam) rentrait chez elle le matin et demandait :
« Y a-t-il quelque chose à manger ? S’il n’y a rien je jeûne. » Et que ceux qui prétendent suivre la voie des salafs méditent sur cette parole de Hasan Al-Basrî :
« Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main ! J’ai connu des gens qui n’ont jamais demandé qu’on leur prépare à manger, si on leur apportait quelque chose, ils mangeaient, sinon ils se taisaient, sans prêter attention si cela était chaud ou froid. » (Al-Hilyah, 6/270).
Ô toi le lâche ! Ô toi le faible qui bat ta femme et tes enfants ! Crains Allah et sache qu’Allah n’aime pas les injustes. Repens-toi à Allah et demande pardon à ceux avec qui tu as été injuste avant que ne vienne le jour où ni les biens ni les enfants ne seront d’aucune utilité.
Et « crains l’invocation de l’opprimé car il n’y a aucun voile entre elle et Allah. » Et ne pense pas que demander pardon est une humiliation, au contraire c’est là la grandeur d’âme et la noblesse. Jâbir Ibn ‘Awn rapporte qu’un homme a dit à Ja’far ibn Muhammad : « Je me suis disputé à propos d’une chose avec ma famille et je veux laisser cette chose, mais on me dit que la laisser est une humiliation. » Ja’far lui dit : « Celui qui est humilié est celui qui est injuste. » (Al-Hilm/ 44)
Al-Hasan a dit : « Le croyant est Halîm (doux et patient) et il n’est jamais dur et vulgaire. Si on est dur et vulgaire avec lui, il reste doux et patient et n’est pas injuste. Et s’il subit une injustice, il ne rompt pas les liens. Et si on rompt les liens avec lui, lui les maintient et n’est pas avare. »
Ayyûb As-Sakhtiyâni a dit : « l’homme n’atteint pas la noblesse jusqu’à posséder deux qualités : Se passer de ce que possède les gens et pardonner ce qui peut venir d’eux. » (Rawdhah Al-‘Uqalâ/168)
S’il en est ainsi pour l’étranger, le frère en religion, alors que dire de celle qui est l’épouse, la compagne, la confidente, la mère de ses enfants…
« Et parmi Ses signes : Il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Ar-Rûm : 21)
Wallahu ‘alam
Traduit par les Salafis de l’Est
( Extrait de : http://www.salafs.com/modules/news/article.php?storyid=10111 )