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 QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES

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QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES Empty
MessageSujet: QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES   QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES Empty2006-05-26, 06:01

On les appellera, quelques années plus tard, «bougnoules» ou «ratons» ou «fell'». Mais entre 1943 et 1945, ils ont au prix de leur sang contribué à libérer la France. Indigènes, beau film de Rachid Bouchareb, leur rendait hier justice sur la Croisette.




C'est, en quelque sorte, un autre état du cinéma français - et ça n'est pas le plus inintéressant. Présenté hier en compétition cannoise, après Selon Charlie, film bourgeoisement choral et sans grande conséquence de Nicole Garcia, et le magnifiquement rugueux - mais semblant ici un peu tombé de la planète Mercure - Flandres de Bruno Dumont, Indigènes de Rachid Bouchareb, impeccable film de guerre et salubre rappel des faits, renvoyait avec pas mal d'allure à un certain cinéma de dénonciation des années 70, qu'on croyait passé à la trappe des nouveaux formalismes. Du cinéma fait pour le plus grand public, et qui le fait avancer un peu plus avant sur le chemin de la compréhension historique de lui-même.
Ces Indigènes, ce sont les quelque 700 000 hommes, originaires surtout des colonies françaises du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest, qui constituèrent durant la seconde Guerre Mondiale l'Armée française d'Afrique, d'inspiration gaulienne, et furent dès 1943 en première ligne en Tunisie, en Sicile, en Italie, en Provence, en Alsace-Lorraine enfin lors de la très violente contre-attaque allemande de janvier 1945.
Ils y laissèrent, ces «Africains» venus sans barguigner défendre «la mère patrie» et si peu payés de retour, plusieurs dizaines de milliers d'entre eux tombés au front. Et c'est peu dire qu'on ne s'en souvient pas volontiers: depuis le début des années 1960, les retraites et pensions des «anciens combattants indigènes» ont été bloquées à leur niveau de 1959, comme si la communauté nationale avait à leur égard une dette moindre qu'aux natifs de l'hexagone. Pour information, le dernier des tirailleurs sénégalais, décédé fin 1998 à l'âge de 104 ans, touchait alors une pension mensuelle d'un montant de 340,21 francs, soit 51,86 euros...


«Une trahison sentimentale»


Rachid Bouchareb suit pas à pas, sur tous ces fronts, quatre de ces combattants, soldats français d'Algérie qu'incarnent - ils sont tous parfaits, comme transcendés par ce que cette histoire comporte en eux d'échos personnels - Jamel Debbouze, dont c'est le premier rôle dramatique, Samy Nacéri, Roschdy Zem et Sami Bouajila.
«Il y a une dimension politique à l'intérieur du film, confirmait hier sur la Croisette Rachid Bouchareb. Nous avions tous dans notre chair l'envie d'ouvrir ce chapitre de l'Histoire de France, parce qu'on en fait partie. On était prêts à témoigner». «Ce n'est pas revanchard, mais crevons l'abcès», poursuivait Samy Nacéri qui convenait aussi avoir pris, en la circonstance, «une leçon d'Histoire».
Il n'y s'agit pas uniquement, d'ailleurs, d'un retour vers le passé. «On représente les enfants de ces Abdelkader, on représente une jonction entre ici et là-bas. On représente une mémoire», insistait à cet égard Sami Bouajila. Une mémoire déçue, plus encore que douloureuse: «L'histoire de ces hommes et leur relation à la France, rappelait aussi Bouchareb, ne commence pas à partir des années 60. Bien avant, ils sont venus, ils ont libéré la France, ils ont été des héros. Ce n'étaient pas seulement des mecs qui balaient les rues! Ils étaient des héros aimés, accueillis à bras ouverts! Cela reste souvent les plus beaux moments de leur vie. C'est aussi pourquoi l'attitude qui a suivi jusqu'à aujourd'hui leur parait d'autant plus bizarre. Ils le vivent plutôt comme une histoire d'amour malheureuse, une trahison sentimentale».
Quant à Djamel Debbouze, répondant à une question sur le ministre de l'intérieur et l'actuel débat autour de la nouvelle loi sur l'immigration, il a seulement répondu: «Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy sera influencé par ce film. Je pense que Nicolas Sarkozy a un but bien précis et qu'il mettra tout en oeuvre pour l'atteindre quelles que soient les conséquences. Vu son évolution politique, on peut s'attendre à tout». Est-ce une autre histoire, ou la même Histoire?
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MessageSujet: Re: QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES   QUAND LA FRANCE ÉTAIT LIBÉRÉE PAR SES INDIGÈNES Empty2006-05-28, 07:53

c'est une page occultée de l'histoire de France qu'entend retracer Rachid Bouchareb : 130 000 tirailleurs maghrébins et africains s'engagèrent en 1943 dans l'armée française pour libérer la "mère patrie" de l'ennemi nazi, que la hiérarchie militaire coloniale appela "indigènes". Parmi ces soldats morts au champ d'honneur, on retrouve, sur le site Internet du ministère de la défense, les noms de Debbouze, Bouajila, Zem et Naceri. C'est dire l'investissement des quatre acteurs principaux de cette épopée qui, au-delà du défi artistique, rendent hommage à leurs ancêtres.



Gardien de chèvre, Saïd (très bon Jamel Debbouze) est déterminé à "laver le drapeau français" avec son sang : voltigeur effaré par la violence, il devient complice d'un sergent pied-noir et, après avoir été charrié par ses camarades ou fait le fanfaron, finit en héros. Yassir (Samy Naceri) est un goumier, un mercenaire qui s'est enrôlé pour gagner de l'argent et qui fait du petit commerce en détroussant les cadavres ; il apprend à oublier son égoïsme. Le complexé Messaoud (Roschdy Zem) est habité par un idéal : s'installer en France ; tireur d'élite, il tombe amoureux d'une Marseillaise avec laquelle il ne parvient pas à garder le contact, la censure militaire détournant son courrier.

Abdelkader (Sami Bouajila) est le seul qui sache lire et écrire ; obsédé par la promotion et la reconnaissance sociales autant que par l'injustice, il incarne le contestataire, reflet d'un Ben Bella qui, déçu par le peu de reconnaissance de la métropole à l'égard de ses chairs à canon durant la seconde guerre mondiale, devint nationaliste.

La reconstitution historique de Rachid Bouchareb retrace à la fois les faits d'armes de cette généreuse piétaille arabe qui vénère autant son dieu que sa nation, et le racisme dont elle est l'objet de la part des officiers. Le meneur Abdelkader s'emporte contre le traitement qui est réservé aux "bougnoules", tant au niveau des grades que de la nourriture ; une négation de la devise républicaine ("Liberté-Egalité-Fraternité") sur un champ de bataille où "les balles allemandes ne font pas de différence".

Autant que l'évocation de la prise d'un piton rocheux en Italie, l'embuscade dans une forêt des Vosges qui décime la hiérarchie "blanche" et met Abdelkader face à ses responsabilités, la description du mépris de l'état-major comme des troufions à l'égard d'hommes qui portent le même uniforme nourrissent ce film populaire de qualité qui peine peut-être à se sublimer mais reflète la complexité des à priori raciaux. Ainsi le sergent pied-noir Martinez (impeccable Bernard Blancan) est-il doté d'un caractère ambigu, reniant des origines qu'il cherche à cacher et dévoilant des limites à la fraternité qui le lie à ses hommes de troupe.


EXAMEN DE CONSCIENCE


Le morceau de bravoure d'Indigènes est le combat que mènent les tirailleurs contre les Allemands dans un petit village d'Alsace. Rachid Bouchareb s'y glisse dans l'ombre du Spielberg d'Il faut sauver le soldat Ryan, ce qui l'amène à enchaîner sur une séquence symbolique, dont le cinéaste américain est friand : la visite d'Abdelkader, seul survivant, soixante ans plus tard, au cimetière militaire. Mais Bouchareb renverse le pathos en suivant le vieil ancien combattant chez lui... un foyer Sonacotra.

On aurait mauvaise grâce à lui reprocher ses arrière-pensées politiques. Indigènes n'entend pas seulement inviter la France à reconnaître le mérite de ces hommes considérés comme des sous-patriotes, ni rappeler qu'au début des années 1960 leurs retraites et pensions d'invalidité furent gelées. Il induit un examen de conscience sur la manière dont, aujourd'hui, notre pays regarde et traite ces citoyens beurs blancs rouges.


a voir absolument!!!!
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